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Succession: ne pas oublier le testament

Philippe Berkenbaum Journaliste

Parler d’argent et de décès ? Autant de sujets délicats à aborder en toute sérénité. D’autant que, l’espérance de vie ne cessant de s’allonger, les futurs héritiers prennent eux aussi de l’âge. Organiser sa succession à l’avance est devenu un must.

Le bon vieux testament n’a pas dit son dernier mot. Selon L’Echo, 620 000 Belges avaient enregistré le leur en février dernier, soit 7% de la population adulte. Ce document permet de favoriser certaines personnes ou organisations (des oeuvres caritatives, par exemple) qui n’entrent normalement pas en ordre utile dans votre succession.

C’est d’autant plus intéressant que, depuis 2018, la loi limite à la moitié des avoirs ce qu’on appelle la « part réservataire », c’est-à-dire ce qui est réservé d’office aux héritiers directs, à savoir conjoint(e) et enfants. Le reste, on peut en disposer librement, et désigner ainsi comme successeur un ami, un ses beaux-enfants, etc. A savoir : les parents ne sont plus considérés comme héritiers réservataires dans le nouveau droit des successions. Il vous est loisible de les rayer de votre testament au profit de votre partenaire, par exemple.

Le bon vieux testament n’a pas dit son dernier mot.

Le testament peut être holographe, c’est-à-dire rédigé à la main, daté, signé et conservé où bon vous semble. Ceux qui craignent qu’il disparaisse passeront par un notaire pour rédiger un acte authentique, enregistré, conservé en lieu sûr et signalé dans le Registre central des testaments. Au moment du décès, les personnes concernées seront automatiquement informées. Si nécessaire, en cas de résidence à l’étranger du testateur ou de ses légataires, on optera pour un testament international. Il pourra être exécuté dans tous les pays qui ont ratifié la convention adoptant ce type de document. Sa forme plus complexe nécessite l’intervention d’un notaire. Selon la Fédération des notaires, un testament notarié coûte entre 200 et 500 euros.

Si les dernières volontés n’ont pas été consignées, la loi se charge de désigner les héritiers selon la « dévolution légale de succession ». Ainsi, le conjoint hérite de l’usufruit de tous les biens et les enfants de leur nue-propriété jusqu’au décès de celui-ci. En l’absence de conjoint ou d’enfants, les parents, frères et soeurs, neveux et nièces hériteront dans l’ordre. Et s’il ne reste aucun membre vivant de la famille, la succession sera « en déshérence » ; c’est l’Etat qui en bénéficiera.

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