Frank Vandenbroucke © Belga

Le pass vaccinal à l’agonie: seul un parti souhaite encore l’instaurer

Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Au moins jusqu’à l’automne, le pass vaccinal n’est plus à l’ordre du jour. Seul Vooruit soutient encore l’instaurer rapidement.  » Nous devrions plutôt réfléchir à la suppression progressive de toutes les mesures », déclare l’Open VLD.

En France, le pass vaccinal est disponible depuis une semaine. Toute personne de plus de 16 ans qui souhaite se rendre au café ou au théâtre doit pouvoir prouver qu’elle a été vaccinée. Une preuve de guérison ou un test négatif ne suffiront plus. Notre pays n’a pas l’intention de suivre l’exemple français de sitôt. Pour l’instant, seul Vooruit plaide pour l’instauration d’un pass vaccinal, également connu sous le nom de politique 1G.

Tant le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke que le président Conner Rousseau se sont prononcés à différents moments en faveur de la transformation du Covid Safe Ticket (CST) en pass vaccinal. « Cela dépendra bien sûr de l’évolution de la situation », déclare-t-on aujourd’hui au siège du parti, « mais pour l’instant, nous nous y tenons ».

Les socialistes flamands ne veulent pas se laisser bercer par le variant Omicron, qui semble plus contagieux, mais moins sévère que les variants précédents du covid-19. « Ce ne serait pas la première fois que nous serions pris par surprise ». Le parti se sent conforté par un rapport du commissaire Corona, Pedro Facon, qui met également en avant la politique 1G.

Baromètre corona

Cependant, pour tous les autres partis du gouvernement, ce variant Omicron est un argument pour mettre le pass vaccinal, et la vaccination obligatoire tout court, au frigo. C’est également lié au nouveau baromètre corona, qui fera disparaître le CST dès que nous serons en code jaune. Ce code couleur est attendu au printemps. Mais le baromètre corona n’est pas la seule explication.

Les auditions à la Chambre jouent également un rôle. Depuis la fin du mois dernier, toutes sortes d’experts se rendent à la commission parlementaire Santé pour partager leur point de vue. La majorité des personnes invitées rejettent la vaccination obligatoire.

Le PS est en faveur de la vaccination obligatoire, et se félicite du débat à la Chambre, mais estime que « l’urgence de l’instauration a disparu ».

Le CD&V s’est ouvertement prononcé en faveur d’une obligation générale de vaccination, avec des amendes pour ceux qui refusent. Le président Joachim Coens soutient toujours cette proposition. « Mais suite au variant Omicron, ce n’est pas à l’ordre du jour « , dit-il. « Il est bon que la Chambre mène ce débat afin que nous soyons prêts en cas de variant plus sévère ». Coens estime qu’un pass vaccinal est superflu dès lors qu’il existe une obligation générale de vaccination.

De l’Angleterre à la Suède

L’Open VLD, le parti du Premier ministre Alexander De Croo, ne pense pas non plus que ce soit le moment d’instaurer un pass vaccinal. Pourtant, fin décembre, le président Egbert Lachaert avait ouvert la porte à la politique 1G. Aujourd’hui, au siège du parti, le ton est différent. « Pour l’instant, la discussion sur le 1G ou la vaccination obligatoire intervient trop tard et n’est plus à l’ordre du jour pour nous. Omicron a changé la pandémie ». Les libéraux flamands se ménagent toutefois une porte de sortie: « Si cela s’avère nécessaire à l’automne, nous pourrons toujours réévaluer la situation ».

Les libéraux flamands estiment qu’il est temps d’assouplir davantage. Nous devrions commencer à réfléchir à la suppression progressive de toutes les mesures plutôt que d’introduire de nouvelles obligations ou de nouvelles restrictions de liberté. D’autres pays travaillent sur ce sujet. L’Angleterre, le Danemark, la Finlande et la Suède, par exemple, ont décidé d’abandonner presque toutes leurs mesures sanitaires. Le Premier ministre De Croo avait déclaré auparavant qu’il ne voulait pas garder le CST « un jour de plus que nécessaire ».

Le MR de Georges-Louis Bouchez est contre la vaccination obligatoire et le pass vaccinal. « En outre, le CST devrait disparaître le plus rapidement possible si l’évolution actuelle se poursuit », déclare-t-il. « Après, il ne devrait plus revenir, et constituer une note de bas de page aussi brève que possible dans notre démocratie libérale ».

Tracas

Les écologistes souhaitent également plus d’assouplissements. Le vice-premier ministre Ecolo Georges Gilkinet demande dans Le Soir de jeudi que le prochain comité de concertation (attendu le 11 février) assouplisse un maximum.

Groen a adopté une position quelque peu hésitante sur la question de la vaccination obligatoire et faisait invariablement référence au débat au Parlement. Aujourd’hui, sa position est plus claire : « Nous sommes très favorables à la vaccination, mais les auditions au Parlement et le variant Omicron prouvent que les conditions d’une vaccination obligatoire, par exemple au niveau juridique, ne sont pas remplies« , déclare le député flamand Jeremie Vaneeckhout.

Les écologistes flamands restent également prudents en raison de l’imprévisibilité du virus. Mais ils ont du mal avec le pass sanitaire. « La politique 1G est encore pire, car elle constitue une obligation de facto, sans le dire. »

Il y a longtemps que les partis d’opposition N-VA, Vlaams Belang et PTB sont opposés à un pass vaccinal ou à une obligation de vaccination.

La position isolée du Vooruit intervient à un moment où des experts comme Marc Van Ranst (KU Leuven) ne sont pas hostiles à une abolition du CST. « Rétrospectivement, il faut dire que dans les pays où le taux de vaccination est aussi élevé que le nôtre, la charge et les tracas ne l’emportent pas sur le bénéfice éventuel », déclarait Marc Van Ranst en janvier dernier.

Cela ne signifie pas que le code QR appartiendra bientôt au passé. Jeudi, la Commission européenne a indiqué qu’elle souhaitait conserver le certificat numérique Corona jusqu’au 30 juin 2023, soit un an de plus que prévu. Ce certificat européen sert de base au CST.

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