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Comment venir en aide à l’Ukraine depuis la Belgique ? Guide pratique

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Belgique toute entière s’émeut du sort des Ukrainiens, et l’entraide s’organise. Comment aider les civils ukrainiens depuis la Belgique ? Le Vif fait le point sur les dispositifs mis en place sur le sol belge pour donner et accueillir.

Des villes bombardées, des immeubles calcinés, des familles qui fuient leur pays… Depuis deux semaines, la guerre fait rage en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les citoyens belges qui ont manifesté leur volonté de soutenir les Ukrainiens. Comment venir en aide à l’Ukraine depuis la Belgique ? Voici une liste de quelques initiatives mises en place.

Donner de l’argent

Le Consortium 12-12, réunissant sept organisations humanitaires, dont Médecins du Monde ou encore la Croix-Rouge de Belgique, récolte des fonds pour venir en aide à la population ukrainienne. Les dons peuvent être effectués via le numéro de compte bancaire BE19 0000 0000 1212 et en ligne via 1212.be.

Depuis l’appel #Ukraine1212 lancé mercredi dernier, près de 3,3 millions d’euros ont déjà été récoltés. S’il félicite « un énorme élan de solidarité de la population belge », le Consortium belge appelle les citoyens à poursuivre leur mobilisation. La situation en Ukraine se dégradant de jour en jour, « les dégâts matériels sont énormes » et les civils sur place souffrent « d’une pénurie de produits de base essentiels », ajoute le Consortium.

Réserver un Airbnb en Ukraine

Pour soutenir financièrement les Ukrainiens, des milliers de personnes ont décidé de réserver des logements en Ukraine, via la plateforme Airbnb. Une initiative saluée par Airbnb, qui a déclaré « renoncer à tous les frais d’invité et d’hôte sur toutes les réservations en Ukraine pour le moment ». La plateforme s’était déjà engagée fin février à fournir un logement gratuit à près de 100 000 réfugiés ukrainiens.

Faire des dons

Au Palais 11, à Brussels Expo, l’ambassade d’Ukraine récolte les dons destinés aux civils ukrainiens bloqués dans le pays. Tous les jours, de 8 heures à 20 heures, les employés de l’ambassade et des bénévoles réceptionnent et trient les dons. « Nous manquons de nourriture non-périssable, d’eau, de médicaments, et de produits pour bébés (lait, nourriture et langes) », explique Emin Luka, COO de Brussels Expo. L’ambassade accepte également le café, le thé, la nourriture pour animaux, les produits d’hygiène, les équipement électriques (batteries, lampes de poche, réchauds…), les couvertures et les sacs de couchages. Ces produits seront acheminés en priorité par camion en Ukraine, viennent ensuite les vêtements.

Les dons « à connotation militaire », comme les gilets pare-balles et les casques, ne sont pas acceptés sur place et doivent être déposés directement à l’ambassade d’Ukraine, précise Emin Luka.

Accueillir des réfugiés

Les citoyens souhaitant accueillir des réfugiés ukrainiens peuvent désormais prendre contact avec leur commune, qui centralise les offres d’accueil pour son territoire.

Dimanche 6 mars, une semaine après l’appel #PlaceDispo lancé par le gouvernement fédéral aux pouvoirs locaux, plus de 22 000 places d’accueil ont été proposées, indique le secrétaire d’Etat à l’Asile, Sammy Mahdi. Au niveau local, les communes recensent les offres d’hébergement de leurs habitants pour les réfugiés ukrainiens.

  • Pour la Capitale, la ville de Bruxelles a mis en place un formulaire en ligne, via lequel les habitants de la commune de Bruxelles (mais aussi ceux de Laeken, de Neder-Over-Heembeek, de Haren et de l’avenue Louise) peuvent proposer des hébergements pour les réfugiés ukrainiens. Les communes de Schaerbeek et de Woluwé-Saint-Pierre ont également lancé chacune un formulaire pour centraliser les offres d’hébergement. À Saint-Josse, le Service de Prévention de la commune coordonne les propositions d’hébergement d’urgence via les numéros 02 217 50 62 ou au 0494 57 78 76. À Berchem-Sainte-Agathe, l’administration communale centralise également les offres d’accueil des réfugiés, par mail (population@berchem.brussels) ou par téléphone (02/464.04.68).
  • Les Namurois et Namuroises qui souhaitent accueillir un ou plusieurs réfugiés ukrainiens peuvent également compléter un formulaire en ligne, se présenter à la Maison des Citoyens, envoyer un courriel (solidarite.ukraine@ville.namur.be) ou téléphoner au 081 246 246. « Ces informations seront dans un premier temps conservées par la Ville et le CPAS de Namur, dans l’attente d’informations émanant des autorités fédérales sur les besoins concrets d’accueil de réfugiés ukrainiens », précise la Ville de Namur.
  • La Ville de Mons dispose également d’un formulaire en ligne pour que les Montois puissent offrir un logement aux réfugiés. Pour répondre à l’appel de Sammy Mahdi, une adresse mail (aide.ukraine@cpas.mons.be), ainsi qu’un numéro de téléphone (065/88.22.22), ont été créés.
  • La semaine passée, la Ville de Charleroi a elle aussi créé son formulaire pour les offres d’hébergement et a déjà reçu plus d’une centaine de propositions. Lundi 7 mars, 33 Ukrainiens ont d’ailleurs été accueillis à Charleroi, indique la Ville. Pour faciliter l’accueil des réfugiés venus d’Ukraine, la Ville recherche des interprètes bénévoles, qui peuvent se proposer en complétant un formulaire sur leur site.
  • Pour réunir les offres d’aides citoyennes, la Ville de Liège a organisé un call-center, accessible au 04/221.81.11 ou par mail : aides.ukraine@liege.be. Environ 150 offres ont déjà été faites, rapporte ce mercredi 9 mars la porte-parole du bourgmestre de Liège. « Pour l’instant, nous n’organisons pas encore d’hébergement chez les habitants car nous attendons les consignes du fédéral », indique-t-elle. Entre jeudi et lundi, 17 réfugiés ont été provisoirement accueillis par la Ville.

Même si les initiatives se multiplient, ce mercredi 9 mars, face à l’arrivée massive des réfugiés ukrainiens sur le sol belge, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi, a plaidé pour une gestion fédérale de la crise, notamment afin d’accroître les places d’accueil. Le secrétaire d’Etat craint que ces dernières ne soient pas suffisantes pour répondre à la demande d’hébergement d’urgence des citoyens ukrainiens, a-t-il expliqué au micro de Radio 1 (VRT). Au vu des files d’attente interminables devant l’ancien hôpital Bordet, à Bruxelles, Sammy Mahdi espère pouvoir augmenter la capacité d’inscription de réfugiés, éventuellement en réquisitionnant le Heysel.

Si, pour l’instant, tous les réfugiés reçoivent une place d’accueil, assure Fedasil, « la capacité d’enregistrement, mise en place vendredi à Bordet, a rapidement été dépassée ». Depuis l’ouverture du centre Bordet vendredi, « 2245 citoyens ukrainiens ont été enregistrés pour demander la protection temporaire à la Belgique », précisait l’Office des étrangers ce mardi 8 mars. Des chiffres qui seront amenés à augmenter, par centaines, dans les prochains jours, estime l’Office. « Nous ne sommes qu’au début de la crise. »

Pour rappel, depuis le début de l’invasion russe, plus de deux millions de personnes auraient déjà fui l’Ukraine, décompte l’ONU. Selon le Haut Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, il s’agirait de « la crise de réfugiés la plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ».

S’inscrire sur la plateforme en ligne de bénévolat

Le réseau belge du volontariat, Give a Day, a lancé ce mardi 8 mars une plateforme en ligne pour coordonner l’aide aux réfugiés ukrainiens. Le site met en contact les communes et associations qui ont publié une demande d’aide avec les bénévoles qui se sont inscrits préalablement. Actuellement, si l’accent est mis sur l’accueil et l’aide d’urgence, d’autres services sont également proposés, tels que le transport, l’aide administrative, les récoltes de dons, la traduction ou encore l’apprentissage du français. Déjà une trentaine d’annonces ont été publiées sur le site, et ces propositions devraient augmenter sensiblement dans les semaines à venir, estime Give a Day.

La plateforme propose également un outil de gestion du bénévolat, à destination des communes et des associations, pour communiquer avec les bénévoles ou encore organiser le planning de volontariat.

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