Les suites disciplinaires de l’affaire Chovanec
L’affaire poursuit son cours.
Son avis n’est pas liant et la ministre de l’Intérieur n’est pas obligée de le suivre, mais c’est un signal clair: le conseil de discipline de la police intégrée a pointé le manque d’impartialité du projet de sanction d’Annelies Verlinden (CD&V) à l’égard du numéro 2 de la police fédérale, André Desenfants, dans l’affaire Jozef Chovanec.
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Le ressortissant slovaque était décédé de suites de sa détention, la nuit du 23 au 24 février 2018, dans une cellule de l’aéroport de Gosselies. La reconstitution vient d’avoir lieu et permettra de valider ou non le rapport médico-légal qui, semble-t-il, exonère les policiers de sa mort, qui aurait pu être provoquée par les violents coups de tête qu’il s’était infligés contre la porte métallique de sa cellule.
En congé au moment des faits, André Desenfants, le chef de la direction de la police administrative dont dépend la police aéronautique, a appris ce décès par la revue de presse du 1er mars 2018. Le comité permanent de contrôle des services de police (comité P) l’a décrit comme « sourd et aveugle » dans son rapport de décembre 2020 sur le « flux d’information dans le cadre de l’arrestation de Monsieur Chovanec » et l’affaire du « salut nazi ».
Interrogé par Le Vif via son avocat, l’intéressé a refusé de commenter l’avis, qui lui est favorable, du conseil de discipline. Pour mémoire, le même comité P s’était étonné de la passivité de Marc De Mesmaeker, directeur du Sat, le service d’appui du ministre de l’Intérieur faisant le lien avec la police intégrée, devenu le numéro 1 de la police fédérale.
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Le 26 février 2018, il avait appris la démarche inquiète de l’ambassadeur de Slovaquie auprès du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), par un conseiller du cabinet de celui-ci. Le même conseiller – un policier détaché – avait pris directement contact avec le directeur de la police aéronautique de garde, ce soir-là, pour l’aéroport de Gosselies. La hiérarchie avait donc été « bypassée ». Une pratique courante à l’époque, au nom de la sacro-sainte efficacité prônée par la N-VA.
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