Le « pays durable » de la Vivaldi: sortie du nucléaire et défi climatique
Outre les volets « solidaire » et « prospère », le gouvernement sera aussi « très environnemental dans sa manière de concevoir les politiques et d’agir », annonce l’accord de gouvernement. Les négociateurs reconnaissent qu’il y a « urgence » et ne comptent pas fermer les yeux sur cette problématique.
Le défi climatique comme opportunité
Le gouvernement De Croo souhaite saisir l’opportunité que représente le défi climatique pour l’aborder de manière transversale, autant en termes social qu’économique. La Belgique dit s’inscrire « complètement dans les ambitions climatiques de Paris et dans le Green Deal européen », avec l’ambition de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % à l’horizon 2030 et de parvenir dans notre pays à la neutralité climatique pour 2050. Le gouvernement dit s’engager à « adapter sa contribution au Plan National de l’Energie et du Climat (PNEC) dans ce sens.
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Pour réussir ce pari, le gouvernement fédéral compte coopérer davantage avec les entités fédérées, et ce dans de nombreux domaines (logement, énergie, mobilité, biodiversité). Le gouvernement s’engage également à augmenter sa contribution au financement international en faveur du climat, indépendamment du budget de la coopération au développement.
Une transition énergétique par la sortie du nucléaire
La transition énergétique est en marche. Mais il faut converser trois volets importants par rapport à l’énergie : la sécurité en approvisionnement du pays, sa durabilité et son coût, qui doit rester abordable. « La transition énergétique permettra de créer de nouveaux emplois et de développer de nouvelles compétences dans les secteurs d’avenir. Cela offre des perspectives de réorientation et de formation supplémentaire des travailleurs, qui seront débattues avec les ministres régionaux compétents », dit le texte.
Ce nouvel élan énergétique passe également par la sortie du nucléaire, point important de l’accord. L’accord de gouvernement Vivaldi confirme la sortie du nucléaire en 2025, telle qu’elle figure dans une loi de 2003. Il se donne toutefois une marge de manoeuvre en prévoyant une possibilité d’ajuster le calendrier, notamment si un problème d’approvisionnement en énergie survient. Un rapport à ce sujet, qui portera également sur le prix de l’électricité, est attendu pour la fin novembre 2021. « Si ce monitoring montre qu’il y a un problème inattendu de sécurité d’approvisionnement, le gouvernement prendra des mesures adéquates comme l’ajustement du calendrier légal pour une capacité pouvant aller jusqu’à 2 GW. » C’est-à-dire deux réacteurs, en principe Doel 4 et Tihange 3. « L’arrêt des centrales nucléaires en toute sécurité et la préparation en vue du démantèlement dans un environnement sûr figurent parmi les priorités », précise encore le texte.
Le futur gouvernement prévoit de doubler les capacités de l’éolien offshore pour atteindre 4 GW d’ici à 2030, à partir de la Mer du nord mais également en coopération avec les pays limitrophes.
Le futur gouvernement veut également diminuer la part fédérale dans la facture d’électricité des ménages et des entreprises. Dans le cadre de la réforme fiscale, il essaiera de décourager le plus possible l’usage des combustibles fossiles par l’instauration d’un instrument neutre budgétairement.
Voiture de société, rail… pour des déplacements « zéro émission »
L’accord prévoit également d’améliorer l’impact climatique de nos transports. Dans ce but, le gouvernement compte travailler « à la suppression progressive de la vente de véhicules qui ne répondent pas à la norme de zéro émission », à condition qu’il y ait sur le marché des véhicules à coût abordable.
Le régime belge des voitures de société, régulièrement pointé du doigt dans des rapports internationaux, est également abordé : « tous les nouveaux véhicules de société devront être neutres en carbone d’ici à 2026. »
En matière de mobilité, l’accent est mise sur les « mobilités douce, collective et multimodale », dont une large partie consacrée au rail. La SNCB et Infrabel mais aussi les sociétés régionales de transport sont priées de développer une vision du service et de l’exploitation attendue d’ici 2040.
« Pollueur – payeur » et économie circulaire
La fiscalité sera également « analysée en vue de la rendre plus favorable au climat et à l’environnement », notamment grâce au principe « pollueur-payeur » pour décourage le recours aux combustibles fossiles. Cette mesure intègrera une réforme fiscale plus large. Le futur gouvernement compte s’engager, aux niveaux européen et international, « en faveur de la révision de l’exonération actuelle de taxe sur le kérosène. »
La nouvelle majorité veut favoriser l’économie circulaire par un plan d’action concocté avec les Régions, « afin de diminuer fortement la consommation des matières premières et l’empreinte des matériaux dans la production et la consommation. »
Un volet est également consacré à la biodiversité et à l’environnement mais il contient, en l’état, davantage d’impulsions et d’ambitions que de mesures concrètes.
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