Limiter la circulation. Du virus, des personnes
Si la situation sanitaire est actuellement plutôt stable en Belgique, l’équilibre reste fragile. Des décisions vont devoir être prises pour limiter la propagation des mutations du virus.
« Le monde est au bord d’un échec moral catastrophique. » Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pas mâché ses mots en ouverture d’une réunion du conseil exécutif de l’organisation onusienne. « 39 millions de doses du vaccin contre le coronavirus ont déjà été administrées dans au moins 49 pays riches. Dans le même temps, seulement 25 doses ont été administrées dans un des pays au revenu le plus bas. Pas 25 millions, pas 25 000, juste 25 », a-t-il pointé, fustigeant l‘attitude « égoïste » des pays riches et celle des firmes pharmaceutiques « qui cherchent l’approbation réglementaire dans les Etats riches plutôt que de soumettre leurs données à l’OMS pour obtenir un feu vert à l’échelle mondiale pour l’utilisation du vaccin ». Et de déplorer que la promesse d’un accès équitable à travers le monde aux vaccins soit désormais compromise.
Le regard des experts et politiques reste braqué sur le u0022grand dangeru0022 que représentent les variants.
Ce manque de solidarité est tout autant décrié au niveau local. La quarantaine forcée de 5 000 personnes en Flandre après leur possible contamination par une personne n’ayant pas respecté les règles de retour de vacances est pointée du doigt. Et illustre la difficulté croissante à faire primer l’intérêt collectif. Pourtant, la responsabilité de chacun et la solidarité entre tous restent des outils indispensables dans la lutte contre la Covid. Qui ne s’arrête ni à l’échelle d’une région, ni d’un pays, ni d’un continent.
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En Belgique, si les contaminations connaissent une remontée, les hospitalisations et les décès, eux, continuent de baisser. Mais le regard des experts et politiques reste braqué sur le « grand danger », dixit le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, que représentent les variants anglais, brésilien et sud-africain. Les contaminations via ces mutations sont actuellement limitées sur le territoire mais probablement sous-estimées, certains laboratoires n’étant pas équipés pour les détecter.
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Il y a donc urgence à mettre en place des scénarios pour freiner la circulation de ces variants et mettre à l’abri les plus vulnérables par la vaccination. Mais le calendrier vaccinal a subi un nouveau contretemps: Pfizer et BioNTech ne pourront, jusque début février, livrer les doses hebdomadaires auxquelles ils s’étaient engagés.
Dans ce contexte, seul un durcissement de la circulation pourrait limiter la dispersion des nouveaux variants. Les scientifiques recommandent ainsi d’interdire, ou à tout le moins, de davantage réglementer, les voyages non essentiels à l’étranger. L’obligation de quarantaine et de dépistage à partir de seize heures passées à l’étranger semble partagée. Outre la généralisation du couvre-feu à 22 heures, des experts proposent aussi de prolonger d’une semaine les vacances de carnaval.
Ce sera sur la table du prochain comité de concertation. Tout comme un scénario de sortie de crise et un calendrier pour les assouplissements à venir, concernant en premier lieu les métiers de contact, puis des secteurs comme l’Horeca ou la culture. Des perspectives dont ces secteurs ont besoin comme de pain pour pouvoir exercer leur activité, retrouver ce qui fait sens, éviter les faillites en cascade. D’autant que les aides proposées par le gouvernement ne pourront être éternelles.
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