Les vaccinés sont-ils plus susceptibles d’être réinfectés par le Covid?
La variant Omicron provoque une vague… de réinfections. Certains sont positifs pour la deuxième, troisième fois, voire quatrième fois. Alors que d’autres sont toujours passés entre les gouttes. A-t-on chacun une sensibilité différente face au virus? Quel rôle la vaccination joue-t-elle dans ce phénomène de réinfection?
Etre réinfecté par le Covid plusieurs fois et en souffrir de la même façon, voire pire ? C’est possible. Depuis le début de la pandémie, le phénomène des réinfections n’est pas rare. Il est encore plus fréquent depuis l’arrivée d’Omicron. Le variant, qui est très contagieux, réussit particulièrement bien à contourner l’immunité naturelle. Des chercheurs de la UK Health Security Agency, l’homologue britannique de Sciensano, estiment qu’une précédente infection au Covid ne protège qu’à 19% contre une infection avec Omicron. Aux Pays-Bas, plus de 10% des personnes testées positives connaissent leur deuxième infection. La Belgique ne dispose pas de chiffres exacts sur la réinfection pour le moment, analyse le Morgen dans son édition du jour, mais les experts ont précédemment estimé que la situation était certainement similaire.
Charge virale plus importante
Dans les mois à venir, de nombreuses personnes connaîtront une réinfection, mais selon le virologue Steven Van Gucht, cité par le Morgen, cela ne signifie pas nécessairement qu’elles retomberont malades. Chez les personnes vaccinées, les symptômes après une deuxième ou une troisième infection sont généralement bénins, selon le porte-parole interfédéral. Leur immunité renforcée protège mieux leurs voies respiratoires profondes, de sorte que le virus ne s’installe souvent que dans le nez et la gorge. Une telle infection peut provoquer des symptômes, mais le système immunitaire parvient généralement à faire face au virus plus rapidement.
Par ailleurs, les personnes qui n’ont pas reçu le vaccin sont plus susceptibles d’être réinfectées, selon le virologue. Une réinfection peut même provoquer une maladie plus grave qu’une première infection. « L’immunité que les gens acquièrent après une infection est très variable. Par exemple, il est possible d’être confronté à une charge virale beaucoup plus importante lors d’une réinfection que lors de votre première infection. Après une vaccination, cette protection est beaucoup plus standardisée« , qu’avec une immunité naturelle uniquement. La meilleure protection immunitaire possible reste la combinaison entre un schéma vaccinal complet et une infection naturelle.
Différences de sensibilités
L’étude britannique montre également que certaines personnes peuvent être plus sensibles à l’infection au Covid que d’autres.
L’explication réside simplement dans le fait que certaines personnes fabriquent plus de récepteurs ACE2, les portes que le virus utilise pour infecter les cellules. De plus, les anticorps diminuent plus vite chez certaines personnes que chez d’autres et il est possible que leur système immunitaire reconnaisse tout simplement moins bien le virus. C’est le cas des personnes immunodéprimés et/ou âgées. Dans la revue Nature, des chercheurs ont déclaré que certaines personnes ne peuvent pas attraper le Covid-19 car elles ont contracté auparavant un virus du rhume inoffensif et ont donc un nombre accru de lymphocytes T.
Chaque système immunitaire réagit donc différemment au coronavirus et cela affecte également la durée de la période pendant laquelle les gens sont contagieux. La période d’isolement a récemment été réduite de dix à sept jours. Steven Van Gucht se réfère à une étude qui montre que 20% des patients corona ont encore un virus vivant dans le nez après cette semaine. « Ils sont moins contagieux, mais il y a toujours une chance de transmettre le virus. » Les autotests peuvent aider à évaluer la situation, mais ils ne fournissent pas la certitude absolue que le virus a disparu. « C’est pourquoi nous demandons également de faire attention pendant au moins trois jours de plus. »
Enfin, pendant les deux premiers mois après une infection, il n’y a pas à s’inquiéter de contracter à nouveau le même variant du virus. Pendant cette période, les d’anticorps sont encore très présents. Selon l’immunologiste Michel Goldman (ULB), interrogé par Le Vif, une infection avec Omicron protège également contre Delta. Même si ce fait est de moins en moins d’actualité étant donné que la (quasi) totalité des infections sont désormais causées par Omicron.
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