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Hausse des réadmissions des bébés depuis la diminution du temps de séjour en maternité

Le Vif

Depuis 2014, le temps passé à la maternité par une mère et son nouveau-né a été réduit d’une demi-journée. Ce qui semble avoir eu un impact sur l’état de santé des bébé: la Mutualité chrétienne a constaté une hausse du nombre de réadmissions dans les trente jours. D’autres facteurs entrent en compte, comme la vulnérabilité socio-économique et les grossesses à risque.

La réduction d’un demi-jour de la durée de séjour en maternité après un accouchement, décidée par le gouvernement en 2014, a provoqué une hausse des réadmissions des bébés dans le mois suivant la sortie, relève mardi la Mutualité chrétienne, qui a analysé les données de ses membres ces 10 dernières années. Les réadmissions des mères ont également augmenté mais dans une moindre mesure.

Entre 2010 et 2014, 4,8% des bébés ont dû être admis à l’hôpital dans les 30 jours suivant leur sortie de la maternité. Une proportion qui est passée à 5,9% pour la période 2015-2019, ressort-il de cette analyse menée au sein de la MC auprès de 430.000 mères et leurs nouveaux-nés.

Du côté des mamans, le taux de réadmission est resté faible, poursuit la mutualité: de l’ordre de 1,1% entre 2010 et 2014, suivi d’une légère hausse à 1,3% de 2015 à 2019.

Comment expliquer cette augmentation? Si la durée réduite du séjour en maternité est un facteur, d’autres sont également à prendre en compte, pointe la MC. Les mamans bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM) courent ainsi un risque de réadmission plus élevé que les non BIM (1,7% contre 1,2%). Cet écart se creuse encore chez les bébés: le risque de réadmission des bébés BIM est évalué à 7,7%, alors qu’il s’élève à 5,7% pour les bébés non BIM.

« Les groupes plus vulnérables socio-économiquement présentent souvent une santé plus fragile ou ont un accès parfois moins aisé aux soins », remarque la vice-présidente de la Mutualité chrétienne, Elisabeth Degryse. La MC insiste dès lors auprès des prestataires de soins sur l’importance de bien évaluer au cas par cas la capacité (économique, sociale, clinique) de la famille à mettre en oeuvre le suivi post-natal, avant de décider du retour de la mère et de l’enfant à la maison.

Autres facteurs influençant la réadmission des mamans et des bébés: les grossesses à risque (âge de la mère – moins de 18 ans ou plus de 40 ans -, comorbidités préexistantes, etc.) et le recours à une césarienne. La MC ne remet toutefois pas en cause les séjours courts en maternité (maximum deux jours par voie basse, trois par césarienne, contre 3-4 jours par voie basse et 4-5 jours par césarienne pour une durée « moyenne »). « Dans de nombreux cas, les mamans apprécient de rentrer plus rapidement à la maison et ceci restera sans conséquence. » Elle entend poursuivre son analyse afin d’affiner l’image des facteurs liés à une réadmission.

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