Ados et technologie: comment influence-t-elle leur santé mentale ?
Un nouveau rapport de Common Sense Media analyse les recherches actuelles sur l’impact des médias sociaux sur la santé mentale des adolescents.
Depuis le début de la pandémie, les relations à distances et numériques n’ont cessé d’augmenter. Aujourd’hui, une bonne partie de la population utilise encore plus la technologie, parfois au détriment du réel. Dès lors, Common Sense Media (CSM), une organisation américaine spécialisée dans l’étude des médias, technologies familiales et des enfants, a tenté de savoir si la technologie avait des conséquences sur le développement du cerveau des adolescents. Une autre volonté était de savoir s’il y avait un lien entre dépression et usage des réseaux sociaux.
Allant de pair avec la démocratisation des smartphones au fil du temps, de plus en plus de jeunes en possèdent. En 2016, environ 96 % des adolescents en Fédération Wallonie-Bruxelles avaient un accès à un smartphone et passaient en moyenne 4 heures par jour dessus.
Le rapport de CSM, rédigé par Candice Odgers, professeur de psychologie de l’enfant à l’Université de Californie à Irvine, et Michael Robb, directeur de recherche de Common Sense, a tenté de passer en revue les recherches existantes sur les effets de l’utilisation des technologies sur les adolescents. Aussi, ils ont tenté de tirer des conclusions sur les risques et les avantages globaux ainsi que de suggérer des recommandations pour les parents, les éducateurs et le public.
Malheureusement, les recherches existantes ne permettent pas de tirer une conclusion certaine. Cependant, il est important de comprendre quelles sont les préoccupations concernant l’impact des technologies sur la santé mentale des adolescents. De plus, il est aussi important de pouvoir aider les adolescents à avoir une relation équilibrée avec la technologie.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires
Malheureusement, selon le CSM, les recherches ne sont pour le moment pas assez riches pour nous permettre de tirer des conclusions quantitatives. Cette incapacité à trouver un lien plus fort entre la dépression des adolescents et l’utilisation de la technologie « n’est pas surprenante », écrivent Candice Odgers et Michael Robb. « Les troubles de santé mentale émergent d’un ensemble complexe de facteurs sociaux, génétiques et expérientiels, qui ont une influence variable selon le développement et les situations ».
Pour l’instant certaines recherches sont en cours, mais elles nécessiteront encore plusieurs années de travail. D’ici là, les chercheurs demandent à des entreprises comme Apple et Google de les aider à comprendre exactement comment les enfants utilisent leurs appareils. Jusqu’à présent, les entreprises technologiques n’ont pas permis aux chercheurs de consulter les données sur le temps d’écran de leurs utilisateurs même avec leur consentement.
Recommandations : La qualité avant la quantité
Bien que les conséquences exactes des technologies sur le développement des adolescents ne sont pas encore déterminées avec certitudes, le rapport offre quelques recommandations soutenues par des psychologues pour l’utilisation des technologies par les adolescents.
Premièrement : ce n’est pas la quantité d’applications utilisées, mais la manière dont ils les utilisent. Selon le rapport, un adolescent qui utilise des jeux vidéo multijoueurs pour socialiser avec ses pairs et nouer des amitiés plus solides est un exemple d’utilisation de qualité.
Un autre exemple d’utilisation positive des technologies est celui des étudiants de première année d’université qui utilisent leurs smartphones pour maintenir un contact étroit avec leurs parents. Une étude citée dans le rapport montre que ces étudiants sont plus à même de se remettre d’un stress extérieur que leurs pairs qui restent moins souvent en contact avec leur famille.
Le rapport souligne que si de nombreuses familles ont mis en place des règles concernant l’utilisation de la technologie par leurs enfants, les disputes que les parents ont avec leurs enfants à ce sujet ne font qu’empirer les choses. En fait, « les conflits autour des écrans sont susceptibles d’être plus préjudiciables à la santé mentale des adolescents que le temps passé devant l’écran lui-même », indique le rapport de Common Sense Media.
Même si les études ne sont pas encore précises à ce sujet, il s’agit tout de même d’un sujet important et de plus en plus d’actualité qu’il faudra garder à l’oeil.
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