« En mai, tonte à l’arrêt »: 5 conseils pour gérer son jardin après l’opération
Le mois de mai, humide et froid, a pu avoir pour conséquence de faire grandir fortement votre pelouse. Cinq conseils pour retrouver un gazon plus court.
Ce mois de mai a été exceptionnellement humide et froid. On a eu beaucoup de pluie, de vent, de nuages. En conséquence, et même si vous avez un sol riche, il se peut que votre herbe soit très haute et qu’il y ait peu de fleurs à voir. « La végétation est impactée par la météo : l’apparition des fleurs a été ralentie et votre gazon a plus poussé », nous expliquait Sylvain Boisson lors de notre Facebook Live il y a deux semaines. Maintenant que l’opération « En mai, tonte à l’arrêt » touche à sa fin, voici cinq conseils pour vous aider à entretenir votre jardin après un mois de non-tonte.
1. Tondre par phases
Si l’herbe est vraiment trop longue, vous pouvez passer la première fois avec une faucille pour une petite surface, ou avec une débroussailleuse pour de plus grandes surfaces.
Si l’herbe peut être tondue avec votre tondeuse, tondez par demi-bandes pour éviter de surcharger votre tondeuse. Et petite astuce supplémentaire, rouler sur les roues arrière (avec les roues avant en l’air) lors du premier passage. Abaissez la machine pour un deuxième tour. Ensuite, vous pourrez tondre sur quatre roues et sur la position la plus élevée.
Laissez une semaine entre chaque tonte. De cette façon, votre herbe aura le temps de s’adapter au changement. Dans tous les cas, la tonte progressive est idéale. Si vous tondez une partie différente du jardin chaque semaine, vous créez des longueurs différentes dans votre herbe et donc des habitats différents pour toutes sortes d’animaux et d’insectes. L’herbe courte et régulièrement tondue fournit de la nourriture, l’herbe haute fournit un abri et des plantes sur lesquelles les insectes peuvent pondre leurs oeufs par exemple.
Ne vous inquiétez pas : vos tontes de gazon auront l’air un peu jaunes. C’est normal. Le vert sera bientôt de retour, pas de panique. Pour une pelouse saine, rappelez-vous de ne jamais tondre votre gazon trop court, de préférence toujours au réglage le plus élevé. L’herbe plus longue est plus résistante à la sécheresse et restera plus verte.
2. Continuer l’opération
Comme le disait le paysagiste Eric Lenoir, lors d’une interview au Vif , n’hésitez pas à « sortir de la logique selon laquelle un jardin doit absolument être propre » et laisser une parcelle de non-tonte pour établir une gestion différenciée de votre jardin. En fonction de l’utilisation de votre jardin, vous pouvez laisser une partie plus libre. En favorisant la poussée des plantes, vous allez créer un écosystème qui a un véritable impact sur la biodiversité.
Il y a deux stratégies pour garder un endroit de non-tonte : faucher une fois par an, ou deux fois par an. Si les herbes hautes et jaunes ne vous dérangent pas, fauchez uniquement en septembre. Si vous souhaitez une parcelle plus verte, faucher une première fois en juin et une deuxième fois en septembre.
A lire sur le sujet >En mai tonte à l’arrêt: « Mettre des priorités selon l’utilisation de son jardin »
3. Ne pas fertiliser votre pelouse
Si vous ne fertilisez pas, la croissance de votre pelouse ralentira. Une tonte toutes les trois à quatre semaines est alors réalisable avec une simple tondeuse à gazon. Par ailleurs, ne pas fertiliser donne plus d’opportunités aux fleurs de votre pelouse.
4. Rappelez-vous des quatre vertus planétaires d’un jardin plus écologique
Longtemps exclus des schémas et réflexions en la matière, en raison de leur taille et de leur caractère privatif, les jardins sont désormais appelés à contribuer à cette grande opération de sauvetage, comme le note à présent la littérature scientifique. Pour une simple raison: l’urgence est telle que toute initiative, aussi petite soit-elle, est la bienvenue. « Créer de petites zones de nature dans son jardin, cela peut réellement aider à favoriser des centaines de petites bêtes, tout en contribuant à recréer un maillage écologique entre les zones naturelles et semi-naturelles, expliquait au Vif Georges Abts, animateur-coordinateur du Réseau Nature pour les particuliers chez Natagora. La différence entre un jardin avec un gazon tondu et un jardin naturel est réellement incroyable! Une possibilité évidente consiste à opter pour le non-interventionnisme, c’est-à-dire à laisser des espaces de nature spontanée, ce qui a un réel intérêt en matière de biodiversité. »
A lire sur le sujet >« En mai, tonte à l’arrêt »: les 4 vertus planétaires d’un jardin plus écologique
5. Et si je travaille avec un robot tondeuse ?
Réveillez le côté jardinier en vous, empruntez la tondeuse à gazon de votre voisin ou revenez à une tondeuse ordinaire. Ou encore, le meilleur des deux mondes : réglez votre robot de tonte pour qu’il ne tonde qu’un chemin ou une partie spécifique de votre pelouse.
Conseils compilés par Koenraad Van Meerbeek (KUL), Greet Tijskens et Yacine Ryckebusch (Velt) et Frederik Houssin (Ministère de la Nature) et par Le Vif.
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Avec nos partenaires, la faculté Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège) et l’asbl Adalia, nous dévoilerons les grands enseignements de cette opération ce jeudi 10 juin dans le magazine, sur levif.be et sur le site enmaitontealarret.be. Ce dossier sera aussi l’occasion de distiller quelques conseils pour gérer au mieux un espace de non-tonte à plus long terme. Le même jour, les participant(e)s ayant comptabilisé le nombre de fleurs ouvertes sur leur carré-témoin d’1m² recevront leur indice nectar personnalisé, pour mesurer leur contribution personnelle à cet enjeu majeur qu’est la restauration de la biodiversité.
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