Vaccination Covid: Ursula von der Leyen reconnait des erreurs au niveau de l’UE
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a reconnu quelques erreurs dans le travail de l’exécutif européen sur la vaccination, entre autres dans l’imbroglio sur les exportations de vaccins vers l’Irlande du Nord. « Il y a eu des erreurs dans le processus de décision (…) Je le regrette profondément », a expliqué l’Allemande face au Parlement européen réuni en plénière.
Fin janvier, confrontée à l’affront de la firme AstraZeneca qui revoyait à la baisse ses livraisons prévues pour l’UE, la Commission avait introduit à la hâte un nouveau mécanisme de « transparence » et d’autorisation des exportations de vaccins contre le coronavirus. Il était apparu qu’il prévoyait un contournement des règles du « protocole nord-irlandais », partie essentielle de l’accord de Brexit, ce qui avait été condamné de toutes parts. La Commission avait rapidement fait machine arrière, mais ce faux pas a marqué les esprits et est venu nourrir les critiques de Londres et des unionistes nord-irlandais.
Lire la carte blanche d’Ursula von der Leyen et Didier Reynders: « Les pays européens auraient-ils été plus rapides s’ils avaient négocié chacun de leur côté ? Nous ne le pensons pas«
« Finalement », les choses ont été rectifiées, s’est défendue Ursula von der Leyen mercredi. « La Commission fera tout son possible pour préserver la paix sur l’île (d’Irlande), comme elle l’a fait durant tout le processus du Brexit », assure-t-elle.
L’exécutif européen a parallèlement aussi été trop optimiste quant aux capacités des laboratoires à rapidement multiplier leur production, a-t-elle admis lors de ce débat sur la vaccination dans l’UE. « Globalement, nous avons sous-estimé la difficulté liée à la production de masse (…) On ne crée pas un site de production du jour au lendemain, et ces vaccins intègrent jusqu’à 400 composants. En quelque sorte, la science a dépassé l’industrie« , souligne-t-elle.
Si on peut donc reprocher quelques erreurs à l’UE, « nous en tirons des leçons », sans attendre, a indiqué la présidente de la Commission. Il y ainsi du travail à faire pour « améliorer le partage des données des essais cliniques » avec l’EMA, l’Agence européenne des médicaments chargée d’évaluer la sûreté des nouveaux produits, observe-t-elle. Un nouveau « réseau européen d’essais cliniques » ainsi qu’un futur nouveau cadre règlementaire autour du travail de l’EMA sont annoncés.
La future HERA (Health Emergency Response Authority) devra aussi jouer un rôle dans une meilleure coordination de la production de matières premières des vaccins.