Le défi de Joe Biden: réenchanter le rêve américain
Joe Biden se prépare à travailler pour « réparer » l’Amérique. Donald Trump continue de l’abîmer. La future présidence Biden décryptée.
Le président élu prépare déjà son mandat, qui ne commencera officiellement que le 20 janvier 2021, en s’entourant d’équipes de conseillers selon les dossiers alors que le président sortant s’évertue à démontrer que l’élection du 3 novembre a fait l’objet d’une fraude dont la confirmation par la justice lui octroiera in fine la victoire. Donald Trump est-il un homme du passé?
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Joe Biden a fixé les priorités de sa présidence sans attendre le dépouillement des votes dans certains Etats mais fort de la victoire que les résultats de l’élection en Pennsylvanie lui ont assurée. Les vingt grands électeurs que cet Etat accorde ont fait passer au candidat démocrate le cap des 270 nécessaires à son élection. A ces 279 membres du collège électoral qui désigne le président le 14 décembre, pourraient s’ajouter, selon les dépouillements établis en début de semaine, les 16 grands électeurs de la Géorgie et leurs 11 collègues de l’Arizona. Le futur président remporterait ainsi 306 voix contre 232 à son prédécesseur si les scores en Alaska et en Caroline du Nord confirment l’ancrage à droite de ces deux Etats.
C’est le pouvoir de notre exemple qui rendra le monde meilleur.
Le futur 46e président des Etats-Unis a donc toute la légitimité pour se mettre au travail. La lutte contre l’épidémie de coronavirus, la reconstruction de l’économie, la justice raciale, la prévention du dérèglement climatique sont les priorités qu’il s’est fixées. Lors de son premier discours de président élu dans la nuit du 7 au 8 novembre à Wilmington, son fief du Delaware, il a eu à plusieurs reprises recours à un vocabulaire quasi médical, s’engageant à soigner, guérir ou réparer l’Amérique.
Et au-delà de cette thérapie d’urgence justifiée par les ravages de la Covid-19 (plus de 130.000 morts) et le poison de la division instillé par quatre années de présidence Trump, il a dessiné une perspective d’avenir et voulu réenchanter l’ambition et le rêve américains. « L’Amérique est un phare pour ce que le monde a de plus beau à offrir. C’est le pouvoir de notre exemple qui rendra ce monde meilleur. »
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A new day in America has come. Tune in as Vice President-Elect @KamalaHarris and I address the nation. https://t.co/d38F58DHu8
— Joe Biden (@JoeBiden) November 8, 2020
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Donald Trump, lui, est à mille lieues de cet élan. Il se dit prêt à multiplier demandes de recomptage et recours en justice. « Dans le chef de Trump, il s’agit essentiellement de menaces d’actions en justice parce que la plupart d’entre elles n’ont pas de base juridique, nuance la juriste et américaniste Anne Deysine. Mais leur annonce crée un récit pour mobiliser sa base. Il n’y a qu’une seule action en justice qui est en train de cheminer devant les tribunaux, celle engagée en Pennsylvanie. »
La cour suprême de cet Etat a autorisé de prendre en considération les votes par correspondance arrivés jusqu’à trois jours après l’élection. Saisie par les républicains, la Cour suprême fédérale, n’a pas, dans un premier temps, tranché. « A l’époque, les juges n’étaient que huit. Le juge en chef a voté avec les progressistes. D’où un vote 4 voix contre 4. Dans cette hypothèse, c’est la décision de la juridiction inférieure, en l’occurrence la cour suprême de Pennsylvanie qui s’est appliquée », précise Anne Deysine.
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Dès le 4 novembre, Donald Trump a redemandé à la Cour suprême, composée désormais de 9 juges après la nomination de la conservatrice Amy Coney Barrett, de se saisir de l’affaire. Dans ce combat, symbolique vu le succès promis à Biden dans deux derniers Etats, sont en jeu la crédibilité de la Cour suprême et celle, bien entamée, de Donald Trump. Son jusqu’au-boutisme pourrait le couper définitivement des grandes figures du Parti républicain et amoindrir son pouvoir de peser sur l’orientation future de celui-ci.
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