Gilets jaunes, Benalla, la crise Covid: retour sur les temps forts du mandat d’Emmanuel Macron (en images)
Le mandat d’Emmanuel Macron, qui vient d’annoncer officiellement sa candidature à l’élection présidentielle d’avil prochain, a été truffé d’évènements historiques: la pandémie de Covid, un mouvement social d’ampleur, l’incendie de Notre-Dame de Paris et, plus récemment, l’invasion russe en Ukraine. Retour en dix thèmes-clés sur son quinquennat.
Make Our Planet Great Again, un grand slogan pour un bilan mitigé
« Make Our Planet Great Again » : avec un clin d’oeil au slogan de Donald Trump, c’est à ce dernier qu’Emmanuel Macron répondait en 2017 après l’annonce des Etats-Unis de se retirer de l’Accord de Paris. Sur la scène internationale, il veut être vu comme une personnalité phare de la lutte climatique, notamment pour avoir organisé le One Planet Summit. Et pour cause, il avait annoncé clairement que l’environnement allait être l’une des priorités de son mandat. Avec un bilan finalement mitigé.
Début 2019, il renonce par exemple à sa promesse d’interdire le glyphosate en 2021. La Commission européenne considère par ailleurs que la France n’atteindra pas ses objectifs en matière d’énergies renouvelables. En 2021, il renouvelle son soutien à l’énergie nucléaire contre le réchauffement climatique. Certains pointent ainsi son mandat comme celui « de l’inaction climatique ». Mais le président défend son bilan, arguant que la France « a été aux avant-postes ».
L’Affaire Benalla, la première vraie polémique de son mandat
En politique, quand un proche collaborateur a des ennuis avec la justice, ce n’est jamais bon pour l’image. En juillet 2018, Alexandre Benalla, alors coordinateur de différents services lors des déplacements d’Emmanuel Macron, est sous le feu des projecteurs. Il est accusé d’avoir usurpé la fonction de policier, ainsi que d’avoir eu un comportement violent envers des manifestants plus tôt dans l’année. Mais que fait Macron ? La communication sur l’Affaire est critiquée, et l’opposition, ainsi que les médias, mettent en doute la réalité des sanctions infligées par l’Élysée, mettant en lumière des dysfonctionnements au sein de la présidence et un président peu enclin à tourner le dos à son clan.
En novembre 2021, Alexandre Benalla est finalement condamné à trois ans de prison, dont un ferme, et fait appel. Les répercussions médiatiques de l’affaire ont longtemps poursuivi le président.
L’incendie de Notre-Dame, Macron au chevet du patrimoine français
C’est une des images fortes du mandat de Macron. Le lendemain du 15 avril 2019, le chef de l’Etat s’adresse aux Français et fait une déclaration remarquée: « Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années. L’incendie de Notre-Dame nous rappelle que notre histoire ne s’arrête jamais et que nous aurons toujours des épreuves à surmonter. Nous sommes ce peuple de bâtisseurs, nous avons tant à reconstruire ».
Cet évènement a aussi des conséquences politiques. Suite à l’incendie, le président décide de reporter la diffusion d’une allocution télévisée pour la restitution du grand débat national.
« Traverser la rue », « emmerder les non vaccinés » : quand Macron fâche les gens
La popularité d’Emmanuel Macron n’a pas toujours été au beau fixe. Mi-2018, il atteint une des ses plus faibles cotes de popularité, niveau souvent inférieur à celui des autres présidents à la même période du mandat. Ce sera le cas à plusieurs moments de son quinquennat. En cause : des controverses, comme l’affaire Benalla, mais surtout sa politique et son style. Ses réformes sont accusées de nuire à la classe moyenne, et il enchaîne quelques déclarations peu appréciées, qualifiées de méprisantes et d’arrogantes.
Comme le 15 septembre 2018, où un homme de 25 ans lui explique ne pas trouver d’emploi, malgré ses recherches. Ce à quoi le président répond maladroitement : « Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler, avec les contraintes du métier. » La vidéo fait des millions de vues. Le président s’est aussi retrouvé confronté à des citoyens mécontents. Outre les Gilets jaunes (voir plus loin), on se souvient également de la gifle reçue par Macron lors d’un déplacement dans la Drôme en juin 2021. Plus récemment, début 2022, il a encore défrayé la chronique en s’exprimant sur la crise sanitaire et le pass vaccinal. Dans un entretien, il dit assumer vouloir « emmerder les non-vaccinés », déclenchant une vive polémique.
VIDÉO – Macron à un jeune chômeur qui peine à obtenir un travail : « Je traverse la rue je vous en trouve » #JEP2018 pic.twitter.com/clfFlBuL52
— Arthur Berdah (@arthurberdah) September 16, 2018
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Edouard Philippe, Nicolas Hulot : Macron et son équipe
C’est Édouard Philippe, maire du Havre et membre des Républicains, qui est nommé Premier ministre au début du mandat. Il forme un gouvernement avec des personnalités de gauche, de droite et des indépendants, présentés comme des membres de la « société civile ». Au fil du temps, sa cote de popularité devient plus importante que celle de Macron. En mai 2020, la popularité du président s’érode à nouveau sous l’effet de la crise sanitaire, alors que celle d’Édouard Philippe continue d’augmenter. Face à un président souvent perçu comme arrogant et inconstant, Philippe est davantage rassurant et digne de confiance pour les Français. En 2020, il est remplacé par Jean Castex, plus discret.
Un autre membre du gouvernement a défrayé la chronique. Après avoir plusieurs fois refusé un poste ministériel, Nicolas Hulot est finalement nommé ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais ce n’est pas seulement sa politique qui va faire parler de lui. Outre des polémiques sur sa possession de plusieurs véhicules à moteur et sur un recul sur plusieurs sujets environnementaux importants, il finit pas annoncer sa démission, déclarant : « Je ne veux plus me mentir ». Il argumente son départ en affirmant qu’il a le sentiment que l’écologie n’est pas une priorité du gouvernement comme prévu et qu’il ne se sentait pas soutenu.
En décembre dernier, Nicolas Hulot se retrouvait à nouveau sur la scène médiatique, suite à une enquête de France 2 dans laquelle plusieurs femmes l’accusent de viols et d’agressions sexuelles. Incité à réagir sur son ancien ministre, Macron répond : « Nous n’accepterons jamais une société de l’opacité ou de la complaisance. Et nous ne voulons pas non plus d’une société de l’inquisition. L’enjeu, c’est de faciliter et d’accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l’efficacité de la justice. »
Gilets jaunes, antivax : Macron face aux manifestations citoyennes
Le mandat d’Emmanuel Macron est marqué par une série de réformes : code du travail, SNCF, réforme des retraites… Au début de sa présidence, il fait principalement voter des réformes en matière fiscale et en droit du travail.
La contestation va vite arriver, avec les Gilets jaunes. Ce mouvement, qui s’étendra par la suite à d’autres thématiques et à la Belgique, surgit spontanément après l’annonce d’une augmentation des taxes sur le prix des carburants. Après de nombreux blessés, il revient finalement sur la hausse des taxes et annonce notamment l’augmentation du SMIC de 100 euros par mois.
Mais la contestation n’est pas finie. Mise de côté un temps par la crise sanitaire, c’est finalement cette dernière qui va faire revenir les Français dans la rue. Parmi eux, des ex-Gilets jaunes, mais surtout des citoyens lassés des mesures Covid, notamment celles touchant aux libertés et à la vaccination.
Covid, l’évènement qui a changé le mandat de Macron
Le 24 janvier 2020, trois premiers cas de Covid sont recensés en France. Alors que le nombre de cas flambe, Macron décide de maintenir le premier tour des élections municipales, marqué par une abstention record. Un choix qui sera vivement critiqué. Rapidement, la France, comme les pays voisins, est confinée. « Nous sommes en guerre » : c’est par ces mots, forts, qu’Emmanuel Macron qualifie la crise sanitaire auquel le monde fait face avec la pandémie de Covid-19. La gestion de la pandémie et le confinement font, dans un premier temps, grimper sa popularité de manière inédite. Mais cela ne durera pas. Le président lui-même ne sera pas épargné par le Covid. Testé positif, il s’isole alors à La Lanterne, à Versailles, où il continue de travailler et regagnera l’Elysée sept jours plus tard.
Les mesures sanitaires, comme dans les autres pays, ont des conséquences économiques et sociales importantes. Un pan de la population devient inquiète pour les libertés de chacun. Voulant inciter à la vaccination, il étend en juillet 2021 le pass vaccinal, entraînent de nombreuses manifestations (voir point précédent).
Macron, l’Européen convaincu
Emmanuel Macron a pris soin tout au long de son mandat de mettre la France au coeur de l’Europe. Il ne s’est jamais départi d’un solide credo pro-européen. Il prône notamment la création d’un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu’un Parlement de la zone euro » et un budget commun pour celle-ci. Il trouve en Angela Merkel une partenaire de choix pour mener à bien sa quête européenne. Il faut dire que leurs styles se complètent bien, entre la mesure de Merkel et l’impétuosité de Macron.
Jusqu’au 30 juin 2022, la France exerce d’ailleurs la présidence tournante de l’Union européenne. Une occasion pour Macron, pas encore en campagne mais presque, de réitérer son projet européen, mettant notamment en garde contre le non-respect de l’Etat de droit : « Je suis né en 1977 et ma jeunesse fut celle de l’évidence européenne. Nos générations ont aujourd’hui à refonder notre Europe pour faire face à ses promesses de démocratie vivante, de progrès et de paix. Nous avons à retrouver le sens de l’unité, le goût du temps long. »
Médiateur international
Hors Europe, Emmanuel Macron est aussi bien présent. Il a notamment connu une relation en dent de scie avec le président américain Donald Trump. Si la première rencontre s’était relativement bien déroulée, les choses se sont vite détériorées, avec une vision de la scène internationale aux antipodes et des déclarations fracassantes de part et d’autre, ponctué par un bras de fer sur la taxation des produits européens par les Etats-Unis.
Plus récemment, s’est dans la crise entre la Russie et l’Ukraine que Macron s’est illustré, jouant les médiateurs. Une position ingrate vu le déroulement des évènements.
Macron, les réseaux sociaux et les jeunes
Après Nicolas Sarkozy et François Hollande, le style médiatique d’Emmanuel Macron dénote. Plus jeune président élu de la République, il multiplie sa communication via plusieurs canaux. Les classiques avec ses allocutions télévisées, mais aussi les réseaux sociaux. A de multiples reprises, c’est via ces canaux qu’il s’adresse, notamment aux jeunes. Il invite ainsi les Français à lui poser des questions, sur le Covid et la vaccination par exemple, via Instagram ou encore TikTok, et y répond dans des vidéos filmées en mode selfie, en t-shirt. Un coup de com’ rondement mené.
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Plus récemment, on l’aperçoit également sur Youtube, aux côtés des youtubeurs aux millions d’abonnés Mcfly & Carlito pour un « concours d’anecdotes » à l’Elysée. Une vidéo « légère » au carton assuré, mais vite critiquée pour son mélange des genres et le flou qu’elle pourrait provoquer auprès des jeunes, si près de la campagne présidentielle.
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