Présidentielle française: la liste officielle des 12 principaux candidats enfin dévoilée
Qui présidera la France entre 2022 et 2027? Fin du suspense! Le Conseil constitutionnel a dévoilé la liste officielle des principaux candidats en lice pour l’élection française. Tour d’horizon de ces 12 personnalités politiques qui s’échauffent dans les starting-blocks.
Simple formalité pour certains, parcours semé d’embûches pour d’autres, la course aux 500 parrainages s’est achevée ce vendredi 4 mars. Au total, ils sont désormais douze à se présenter officiellement comme candidats à l’élection présidentielle 2022. Douze noms que l’on retient parmi les 65 qui avaient été proposés à la candidature. Habitués des campagnes électorales – Mélenchon, Le Pen, Poutou… – ou nouveaux arrivants – Pécresse, Zemmour… -, tous se disent aujourd’hui prêts à gagner la course à la présidentielle et conquérir l’Elysée.
Qui succédera à Emmanuel Macron? Vaincra-t-il ses adversaires pour un deuxième mandat ou une autre personnalité politique prendra-t-elle sa place? Tour d’horizon des principaux candidats:
Emmanuel Macron – le candidat tardif
À 38 jours du premier tour et en pleine offensive russe en Ukraine, le président Emmanuel Macron, qui veut « protéger » les Français face au « retour brutal du tragique dans l’Histoire« , a officialisé sa candidature pour un second mandat. Candidat pour la première fois en 2017, Emmanuel Macron avait été élu avec 66,1% des voix face à Marine Le Pen. En 2021, il s’était présenté commele candidat « ni de gauche ni de droite »pour supprimer les anciens clivages partisans. Cette fois-ci, il pourrait bien mener la bataille sur deux fronts : se montrer omniprésent sur la scène internationale, tout en veillant à apparaître soucieux de régler les problématiques locales. Aujourd’hui à la tête de l’Union européenne par le biais de la présidence française du Conseil de l’UE, Emmanuel Macron s’est positionné comme médiateur dans le conflit en Ukraine, tout en soutenant cette dernière face à l’invasion russe, lancée le 24 février.
Ses idées: dans sa « Lettre aux Français », il a évoqué furtivement la perspective d’un allongement du temps de travail et d’une baisse des impôts. Le dirigeant indique aussi vouloir donner « la priorité à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés » et également « préserver et même améliorer le modèle social » français.
Valérie Pécresse – à droite toute!
« Viscéralement féministe », Valérie Pécresse, candidate désignée du parti Les Républicains à l’élection présidentielle française, sera la première femme à porter les couleurs de la droite à une élection présidentielle en France. Le 4 décembre dernier, elle remporte en effet la primaire de son parti, face au député Eric Ciotti, et devient officiellement la candidate des Républicains à l’élection présidentielle. Depuis cette première victoire, il est apparu que cette élection interne était entachée d’irrégularités – un chien a même été compté parmi les adhérents. Valérie Pécresse a même été raillée pour un premier meeting peu convaincant. Largement distancée par Emmanuel Macron dans les sondages, elle est au coude-à-coude avec Marine Le Pen et Eric Zemmour, ce qui lui permet d’espérer une place au second tour.
Ses idées : elle veut durcir le droit à la nationalité et aux allocations, elle n’exclut pas de « faire intervenir l’armée » dans les « zones de non-droit« . Elle veut aussi supprimer 200.000 postes de fonctionnaires et augmenter de 10% les salaires nets sous 3000 euros.
Eric Zemmour – l’outrance ad nauseam
S’il y a bien une candidature qui fait parler d’elle, c’est celle de l’écrivain, polémiste et grande gueule Eric Zemmour. Autant honni qu’encensé, ce candidat se qualifie lui-même de « réactionnaire ». Ses prises de position lui valent régulièrement des poursuites devant les tribunaux. Il a en outre été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale. Il a fait de l’immigration et l’islamisme les piliers de son programme. Son parti politique? Reconquête, un mouvement d’extrême droite qui ratisse allègrement à la droite du RN de Marine Le Pen, en jouant notamment sur la peur du « grand remplacement ». Même la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, a décidé de ne pas soutenir sa tante et d’officialiser son ralliement à Eric Zemmour.
Ses idées : il veut supprimer le droit du sol et le droit au regroupement familial, interdire de porter un premier prénom d’origine étrangère, augmenter l’âge de départ à la retraite à 64 ans et imposer le retour de l’uniforme à l’école.
Anne Hidalgo – la sociale-démocrate qui devra faire exister le PS dans la campagne
Anne Hidalgo, Franco-Espagnole de 62 ans, aura la lourde tâche de faire exister le Parti socialiste français dans cette campagne, après la lourde débâcle de 2017. Selon les sondages, la partie est loin d’être gagnée, la maire de Paris flirtant avec les 2% d’intentions de vote. Et même après le retrait de sa rivale Christiane Taubira, pourtant grande favorite de la primaire populaire de la gauche, Anne Hidalgo semble peu à peu perdre pied.
Ses idées : dans son programme, Anne Hidalgo propose une « France réconciliée, une France pour tous qui retrouve sa sérénité, son unité », fustigeant la division de l’Hexagone depuis cinq ans et pointant du doigt, sans le nommer, la gestion du président Emmanuel Macron. Elle fait de la jeunesse, du défi climatique et du défi des inégalités sociales les principaux thèmes de sa campagne.
Marine Le Pen – fille à papa
C’est la troisième fois que la présidente du Rassemblement National (autrefois appelé Front National) se lance dans la course à l’Elysée. Si son parti a changé de nom, dans une tentative de le dédiaboliser, le fond reste identique: la lutte contre l’immigration demeure son cheval de bataille. Si par deux fois, elle a obtenu de très bons résultats (17,90% en 2012 et 21,30% en 2017), elle trouve aujourd’hui sur sa route Eric Zemmour qui la ferait presque passer, elle, la fille de Jean-Marie Le Pen, pour une modérée. Le combat est loin d’être gagné d’avance pour cette candidate… D’autant que sa propre nièce, Marion Maréchal, a décidé de la « trahir » pour rejoindre les rangs de son plus grand adversaire du côté de l’extrême droite.
Ses idées : elle propose de nationaliser les autoroutes, de privatiser l’audiovisuel public, de mettre en place un mode de scrutin à la proportionnelle et un référendum d’initiative populaire…
Nicolas Dupont-Aignan – vent debout pour la France
Le fondateur de Debout la France se présente pour la troisième fois à la présidentielle. Son objectif? « Éviter un nouveau duel » entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Cette dernière, avec qui il s’était allié pendant l’entre-deux-tours en 2017 et qui est elle aussi candidate au scrutin prochain, l’a appelé à se ranger derrière elle pour ne pas risquer « d’empêcher une candidature patriote au second tour ». Il se revendique du gaullisme et prône une nouvelle Europe, dans laquelle chaque pays récupérerait la « maîtrise » de quatre « souverainetés » : la monnaie, les frontières, le budget et les lois. Et les décisions de la Communauté ne primeront pas sur celles des Etats membres.
Ses idées : il axe son programme autour de trois priorités : « rétablir l’ordre, relocaliser les productions et reconstruire nos services publics ».
Jean-Luc Mélenchon – le candidat du Front de Gauche
Pour sa troisième campagne, le leader de la France insoumise a décidé de frapper fort : il avait annoncé qu’il serait candidat à la condition de réunir 150.000 signatures de parrainage. Un pari réussi en quatre jours. Néanmoins, la guerre en Ukraine, qui domine la campagne présidentielle française, aurait pu saboter la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Ses concurrents de gauche l’ont en tous cas décris comme complaisant vis-à-vis de Vladimir Poutine, ou encore irréaliste, voire dangereux, par son idée de dialogue avec la Russie. Tout ne semble pas encore perdu pour le candidat: les sondages le créditent de 12% d’intentions de vote.
Ses idées : il annonce souhaiter imposer les revenus du capital « comme ceux du travail », il promet de rétablir l’impôt sur la fortune (ISF), il soutient l’idée d’un blocage des prix des produits de première nécessité, il entend garantir un revenu minimum mensuel au seuil de la pauvreté (1.063 euros), il propose aussi de baisser de 65% les émissions de gaz à effet de serre en 2030, il propose de recruter et de former 100.000 soignants et d’ainsi reconstruire le service public hospitalier, il promet également de faciliter l’accès aux visas et de régulariser les travailleurs sans-papiers.
Nathalie Arthaud – l’après-Arlette
Candidate trotskiste et porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud veut renverser le capitalisme. En 2021, elle avait suscité la polémique en comparant Gaza à un « camp de concentration à ciel ouvert ». Elle s’est récemment opposée aux sanctions économiques contre la Russie « car seule la population en souffrira ».
Ses idées : parmi ses revendications, elle prône un Smic à 2 000 euros, veut augmenter les salaires de 300 à 500 euros et mettre en place un vaste de plan de soutien à l’hôpital (hausse des salaires et embauches).
Jean Lassalle – le maître du buzz résiste encore
À la tête de son propre parti, baptisé Résistons, Jean Lassalle se démarque comme candidat atypique, connu pour son sens de l’humour et ses buzz à gogo. Plutôt conservateur, le député ne se veut ni de droite ni de gauche. Il s’était déjà présenté en 2017, récoltant 1,21% des voix.
Ses idées : il veut incarner « la joie » malgré la crise. Selon les valeurs prônées par son parti, il souhaite revitaliser les petits commerces de proximité et l’artisanat, valoriser les produits issus de l’agriculture française, maintenir les services de proximité…
Fabien Roussel – en faveur d’une « France des jours heureux »
Homme au contact chaleureux et au verbe facile, Fabien Roussel se présente pour la première fois à la présidentielle avec l’étiquette du Parti communiste. Son slogan de campagne, « La France des jours heureux », veut refléter une candidature souriante et optimiste.
Ses idées : dans son programme, Fabien Roussel réclame un retour et un triplement de l’impôt sur la fortune et un rehaussement du Smic (salaire minimum) à 1.500 euros net. Il se dit aussi favorable à des renationalisations dans certains secteurs et propose la création de 500.000 emplois dans les services publics, un revenu étudiant de 850 à 1.000 euros par mois, ainsi que la semaine de 32 heures. Il prône également le recrutement de 30.000 fonctionnaires de police et défend l’idée d’un mix d’énergies nucléaire et renouvelables.
Philippe Poutou – l’opposition au système
Ancien ouvrier, Philippe Poutou portera les couleurs du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour sa troisième candidature à l’élection présidentielle française. Syndicaliste et homme politique d’extrême gauche, il veut incarner l’opposition « au système« . Sa candidature a été officialisée in extremis lundi par le Conseil constitutionnel français. Jeudi, selon le dernier comptage publié, le conseiller municipal de Bordeaux ne disposait que de 439 parrainages sur les 500 requis.
Ses idées : son programme est axé autour de trois urgences: écologique et sanitaire, sociale et, enfin, démocratique.
Yannick Jadot – le défenseur de l’écologie
Yannick Jadot a remporté la primaire du pôle écologiste face à Sandrine Rousseau et défendra les valeurs des Verts lors de la présidentielle 2022. L’ex-directeur des campagnes de Greenpeace n’arrive néanmoins pas à distancer ses concurrents à gauche. Yannick Jadot dit vouloir « porter l’espérance » face aux défis actuels: « réchauffement climatique, disparition du vivant, injustices, explosion des inégalités, discriminations, démocratie à bout de souffle ».
Ses idées : il fait de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité, notamment en prônant la sortie du nucléaire « sur quinze ou vingt ans », des cantines scolaires 100% bio, une TVA à 0% sur le bio, la création d’un ministère du bien-être animal…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici