Une vague consumériste attendue sur la Belgique en ce jour de « Black Friday »
Plus de neuf Belges sur 10 connaissent l’existence du « Black Friday », jour de promotions commerciales importé des Etats-Unis qui aura lieu ce vendredi, selon une étude menée par Dedicated.
L’an dernier, d’après les chiffres de la société de paiements Worldline, l’évènement avait généré une hausse des transactions de 15% par rapport à un vendredi normal et de 12% en comparaison avec l’édition 2017.
En 2018, 28% des personnes interrogées par Dedicated ont acheté en ligne durant cette journée de promotions et 22% dans les magasins physiques, montre l’enquête commandée par Mondial Relay. Pour 73% des répondants, le Black Friday est d’abord synonyme de bonnes affaires.
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Pourtant, l’opération génère des critiques depuis sa franche traversée de l’Atlantique en 2016, tant du côté des commerçants que des consommateurs. Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI), qui a interrogé 728 commerces, rapporte que seuls 34% d’entre eux participent au Black Friday, et souvent à contre-coeur, parce qu’ils s’y sentent obligés.
Les périodes de promotions prolifèrent. « Au total, les commerçants accordent au cours d’une année des remises pendant plus de trois mois. Il y a cinq ans, ce n’était encore que deux mois et demi. Dès lors, trois commerçants sur quatre ne sont pas favorables à des jours de réduction de prix supplémentaires », observe le SNI, pour qui la pression sur les petits commerçants n’est pas tenable.
Ingenico, société qui offre des solutions de paiement, pense plutôt que le Black Friday crée des opportunités pour les PME locales. A condition toutefois qu’elles se distinguent des grandes multinationales, par exemple grâce à une communication de proximité sur les réseaux sociaux. « L’aspect écologique – moins d’emballages et de commandes qui ne doivent pas nécessairement traverser les océans – prend de plus en plus d’importance. Si elles sont malignes, les boutiques de vêtements et d’intérieur locales peuvent mieux tirer leur épingle du jeu dans ce domaine », affirme Ingenico.
Certaines entreprises, réunies autour du mouvement « Green Friday » initié en France en 2017, ont opté pour un positionnement plus radical afin de se mettre en avant: n’accorder aucune réduction le 4e vendredi du mois de novembre, et le revendiquer clairement comme un acte militant. « Le mouvement du Green Friday invite les citoyens à se questionner sur leur mode de consommation et à se responsabiliser, en faisant appel à leur libre arbitre d’acteurs-consommateurs », explique Ressources, la fédération des entreprises d’économie sociale actives dans la réduction des déchets, qui coordonne le Green Friday en Belgique depuis cette année. « Réparer, réutiliser, acheter seconde main, faire un don », proposent ces acteurs de l’économie circulaire.
A ceux qui souhaitent mettre la main au portefeuille, l’association de défense des consommateurs Test-Achats recommande en tout cas de réfléchir à l’avance à ses achats, de vérifier les prix hors promotions, de comparer les offres et de soulever les étiquettes pour repérer les fausses réductions.