Un kern pour réduire les factures d’énergie: « Le gouvernement doit faire le maximum », selon Van Peteghem
Une réunion en conseil des ministres restreint doit se tenir ce lundi à 19h pour discuter d’un nouveau train de mesures visant à réduire les factures d’énergie. Le ministre des Finances prône de nouvelles mesures d’aide.
Le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) maintient sa proposition de baisser les accises sur l’essence et le diesel au minimum autorisé en Europe, malgré le manque à gagner que cela représentera pour l’Etat en termes de recettes: 5,5 millions d’euros par jour selon les estimations. « Pendant la crise du Covid, nous avons libéré tellement de ressources pour soutenir les entreprises. Maintenant, nous sommes en phase de soutenir également les familles », a déclaré le vice-premier ministre ce lundi à nos confrères de Radio 1.
Une réunion en conseil des ministres restreint (kern) doit se tenir lundi en soirée pour discuter d’un nouveau train de mesures visant à réduire les factures d’énergie. La question de la sortie du nucléaire et du mix énergétique du futur sera également sur la table dans les prochains jours mais selon Vincent Van Peteghem, les décisions sur les projets de loi peuvent déjà être prises maintenant, sans nécessairement décider de la sortie du nucléaire. « Les gens n’ont pas à attendre » a-t-il soutenu.
Aller plus loin
Le ministre veut s’attaquer très rapidement aux prix à la pompe. Pendant longtemps, le cliquet inversé semblait être la voie à suivre, permettant de limiter la hausse des prix, mais selon le ministre, la hausse est si importante que le gouvernement doit maintenant aller plus loin. Et pour cela, il envisage de réduire les droits d’accises au minimum autorisé en Europe. « Un très grand nombre de citoyens, également dans la classe moyenne, est en difficulté. C’est au gouvernement de faire un effort. Je suis d’accord que le gouvernement ne peut pas payer la totalité de la facture, mais il doit faire le maximum. » Les autres mesures sur la table sont le tarif social, qui a déjà été étendu à un million de familles, et la réduction de la TVA sur le gaz à 6 %.
« Mesures choc »
Son de cloche similaire du côté des socialistes. Le kern de ce lundi devra être l’occasion d’une « série de mesures choc », selon les mots utilisés dimanche par Pierre-Yves Dermagne sur le plateau de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » (RTL-TVI). Des « mesures bazooka », a ajouté le vice-Premier, également ministre de l’Economie et du Travail. Le PS prône une baisse de la TVA (à 6%) sur le gaz, telle qu’elle a été décidée (pour le moment temporairement) pour l’électricité, la prolongation et la « pérennisation » du tarif social (lui aussi temporaire, actuellement), et la création d’un tarif « moyen » pour l’énergie, entre le tarif social et le tarif normal, qui bénéficierait à « la classe moyenne inférieure ». Le ministre a estimé que la baisse des accises pourrait être concrétisée encore durant ce mois de mars. Elle équivaudrait à une baisse de prix de 29 cents par litre d’essence et 32 par litre de diesel.
Le mazout, utilisé surtout en Wallonie (environ un ménage sur deux) pour le chauffage, devrait aussi être pris en main avec une réduction du prix final payé par l’utilisateur. Une baisse des accises sur l’essence est finalement avancée.
Toujours dans les rangs socialistes, mais côté flamand cette fois, le président de Vooruit Conner Rousseau a exprimé dimanche auprès de VTM son attente de décisions en matière d’énergie (TVA sur le gaz) et de carburants (baisse des accises) pour lundi soir. La baisse de la TVA à 6%, que réclament les socialistes sur l’électricité et le gaz, devrait être pérenne, estime-t-il, mais une baisse temporaire peut déjà être un premier pas. La prolongation dans le temps du tarif social élargi est à voir en fonction de cette possible décision sur une baisse de TVA, ajoute le jeune président de parti.
Au micro de Radio 1, samedi, le Premier ministre, Alexander De Croo, a précisé qu’un « gouvernement doit être prudent avec ses ressources » et que ses « poches ne sont pas infinies ». Pour lui, pas question que son gouvernement prenne à sa charge une grande partie de la facture énergétique.
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