Tensions au MR: la présidence fragilisée de Georges-Louis Bouchez
La tension ne semble pas retomber parmi plusieurs élus MR, très remontés contre leur président Georges-Louis Bouchez depuis l’annonce du casting ministériel réformateur.
Certains députés fédéraux l’ont indiqué face caméra, laissant penser à un regain de tensions. « Il y aura des décapitations d’ici la fin du week-end », glisse une source bien informée. Si les téléphones ont bien chauffé toute la journée de samedi, il a été impossible d’obtenir une confirmation de la tenue d’une éventuelle réunion.
En marge de la séance plénière de la Chambre délocalisée au Parlement européen, plusieurs députés ont fait état face caméra de leur désapprobation. « Il y a eu un manque de considération et de respect de certains mandataires« , a pointé le président de la fédération de Liège Daniel Bacquelaine sur la RTBF. « Une gestion autocratique du parti n’est pas possible. Il faut remettre le parti en ordre de marche. » « Parfois il agit plus vite qu’il ne réfléchit, c’est un peu l’apanage de la jeunesse », a souligné le chef de groupe à la Chambre Benoît Piedboeuf. « Est-ce que c’est un problème définitif ou pas? On va en discuter », a-t-il confié à RTL-TVi.
En coulisses, les discussions vont bon train à propos du sort du président du parti Georges-Louis Bouchez. Des scénarios visant son éviction circulent en interne, nous a-t-on également confirmé. A l’origine de ces tensions, l’annonce jeudi matin du casting ministériel MR sur les réseaux sociaux avec la désignation de Denis Ducarme comme ministre wallon à la place de Valérie De Bue, cumulée à la désignation de Mathieu Michel, le frère de l’ancien Premier ministre Charles, comme secrétaire d’Etat au fédéral. Ce jeu de chaises musicales a rapidement viré au fiasco en raison d’un décret spécial voté à l’unanimité en mai 2019 par le Parlement de Wallonie qui prévoit une représentation d’au moins 30% de femmes – ou d’hommes – au gouvernement wallon.
Or, en remplaçant Valérie De Bue – qui, selon des sources bien informées, n’aurait appris la nouvelle que quelques dizaines de minutes avant le tweet du président du MR – par Denis Ducarme, le compte n’y était plus. Le MR s’est vu obligé de faire machine arrière dès jeudi après-midi, en maintenant Valérie De Bue au sein du gouvernement wallon. « Nous sommes plus qu’un quota », ont dès lors tenu à rappeler vendredi matin les élues régionales en postant sur les réseaux sociaux une photo de groupe prise, entre autres, par Jean-Luc Crucke, ministre wallon du Budget et ténor du MR à la Région.
Depuis lors, de nombreux mandataires MR ont retiré leur soutien à Georges-Louis Bouchez, élu en novembre dernier. Le Montois est demeuré silencieux depuis lors, se contentant de retweeter des messages de soutien à son égard. « Il n’a pas imaginé tout seul de faire sortir Valérie De Bue », affirme pourtant une source libérale. « Il savait que ça n’allait pas être un moment facile. Il gère comme il peut« , en ajoute une autre.
« Je ne démissionnerai pas », a-t-il laconiquement indiqué à Sudpresse.