Pas d’assouplissement en vue au comité de concertation de ce vendredi
Le comité de concertation tiendra ce vendredi une nouvelle réunion. A son ordre du jour figure, entre autres points, la crise du coronavirus. Aucun assouplissement du dispositif actuel ne semble être en vue.
Les représentants du gouvernement fédéral, des Régions et des Communautés se pencheront sur la situation épidémiologique, le dépistage, la vaccination et le contrôle de la quarantaine. Ces dernières semaines, des appels à des assouplissements en vue des fêtes se sont fait entendre dans le monde politique « si les chiffres le permettent ».
Or, interrogé jeudi après-midi à la Chambre, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, s’est montré clair: si la situation s’est considérablement améliorée depuis le mois d’octobre, le nombre de contaminations demeure trop élevé et aurait même tendance à repartir à la hausse en Flandre. Des assouplissements paraissent donc exclus, même pour les professions de contact (coiffeurs, instituts de beautés, etc.) qui ont manifesté à plusieurs reprises au cours des dix derniers jours et dont le cas a fait l’objet d’une étude particulière.
L’accent sera mis plutôt sur l’application des mesures actuelles et le renforcement du contrôle, notamment pour ce qui est de la quarantaine et du test pour les personnes de retour de zones rouges à l’étranger mais également de l’obligation du télétravail qui semble moins bien suivie si l’on en croit les données de mobilité. Des contrôles « flash » seront menés durant tout le mois de janvier dans le secteur tertiaire, a précisé jeudi soir le cabinet du ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne.
Mardi, le collège des procureurs généraux a par ailleurs clarifié la situation concernant les contrôles policiers et les amendes encourues. Les organisateurs de soirées « lockdown » risquent des sanctions plus élevées mais il n’est pas question de recourir à des drones pour vérifier le respect des règles chez les particuliers.
Les mesures sont valables jusqu’au 15 janvier. Le 27 novembre, le comité de concertation avait établi un seuil à partir duquel le pays passerait dans une phase de « gestion » de la crise. Il était question de 800 contaminations par jour pendant trois semaines et de 75 hospitalisations par jour pendant 7 jours. Cet objectif paraît inaccessible à court terme. La situation devait à nouveau être évaluée début janvier mais à plusieurs sources l’on affichait la plus grande prudence face aux échéances. Pas question de jouer au « yo-yo » avec les mesures, soulignait-on.
La réunion de ce vendredi commencera à 14h00 au Palais d’Egmont et pourrait durer un certain temps car d’autres points doivent être examinés, dont celui de la taxe kilométrique bruxelloise.
La question de la présence physique du Premier ministre à la réunion a par ailleurs été posée. Alexander De Croo s’est dans un premier temps mis en quarantaine jeudi à la suite de l’annonce du contrôle positif du président français Emmanuel Macron, avec lequel il a été en contact la semaine passée. Le chef du gouvernement a à son tour été dépisté, mais son test PCR s’est lui révélé négatif. Il a annoncé qu’il reprenait complètement ses activités ce vendredi et devrait donc assister physiquement au comité de concertation.
- Il ne faut pas rouvrir les métiers de contact (coiffeurs, instituts de beauté, etc.),
- le port du masque devrait devenir obligatoire sur le lieu de travail et
- il serait bon d’uniformiser le couvre-feu à l’échelle du pays, en le faisant débuter partout à 22h00.
Voici trois des principales recommandations se trouvant dans le rapport du groupe d’experts encadrant la gestion de la crise qui sera déposé sur la table du Comité de concertation vendredi et qu’a pu consulter L’Echo.
Les chiffres de l’épidémie repartant dans le mauvais sens en Belgique tout comme les perspectives pour les deux semaines à venir, les experts préconisent d’élaborer un « scénario d’escalade » si la situation se détériore encore dans les prochains jours. Ils suggèrent une ossature: prolongation des vacances de Noël et fermeture des commerces.
Si on n’en est pas encore là, certains ajustements immédiats sont nécessaires: pas de réouverture des métiers de contact, uniformisation du couvre-feu à l’échelle du pays, port du masque obligatoire sur le lieu de travail et davantage de contrôles du respect des règles.
Le commissaire corona du gouvernement, Pedro Facon, suggère de recommencer à tester deux fois (une première en début de quarantaine et une seconde après sept jours), puisque la Belgique sous-utilise sa capacité en la matière. Il prône aussi un meilleur suivi, c’est-à-dire le contrôle et l’accompagnement, des personnes en quarantaine. Quitte à mettre des hôtels à disposition des personnes ne pouvant s’isoler à domicile. Un message également relayé par La Dernière Heure vendredi.