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La demande de tests PCR explose: « On ne pourra plus tenir très longtemps »

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Le 18 novembre dernier, un record de 110.000 tests ont été analysés par les laboratoires, rapporte Le Soir. Or, la capacité maximale de tests PCR pour le covid-19 est estimée à 125.000 par jour. En plein coeur de la pandémie, certains laboratoires ne parviennent plus à faire face à ce flux. En particulier en Flandre, où le système serait en train de chavirer dans plusieurs régions.

Au plus fort de la crise sanitaire, tous les indicateurs sont dans le rouge. Hospitalisations, soins intensifs… L’augmentation rapide du nombre de contaminations représente une menace pour l’un des maillons de la chaîne visant à protéger d’une nouvelle vague de covid: le testing. Avec plus de 100.000 prélèvements réalisés au quotidien, de nombreux laboratoires chargés d’examiner les tests PCR n’arrivent plus à suivre la cadence. La capacité de tests maximale est en effet de 125.000 par jour. Et si certains laboratoires ont encore de la place, d’autres sont obligés de reporter des analyses.

Un système au bord de l’implosion qui pourrait bien mettre à mal toute la stratégie anti-covid: « Il est plus compliqué d’obtenir un rendez-vous, on se fait tester moins rapidement que prévu, cela ralentit la recherche des cas contacts… », énumère notamment Le Soir.

Face à une « situation très critique », selon Alain Derom, président de l’Union professionnelle belge des médecins spécialistes en biopathologie médicale, « on ne pourra plus tenir très longtemps ». « Notre système fonctionne mais, en ce moment, c’est un peu comme si on avait des bus remplis comme à l’heure de pointe, toute la journée, pendant deux semaines d’affilée ».

La Flandre appelle à l’aide

La situation est particulièrement compliquée en Flandre. « Dans la province d’Anvers, un certain nombre de laboratoires ne sont déjà plus en mesure de suivre », a déclaré au quotidien De Morgen le directeur du laboratoire de l’hôpital universitaire d’Anvers, Herman Goossens. La demande est en effet particulièrement haute de l’autre côté de la frontière linguistique, surtout à Anvers et dans le Limbourg, et certains centres se retrouvent donc à devoir réaliser plus de 1000 tests par jour.

Surchargés, les laboratoires ont été obligés d’appeler la plateforme fédérale de Testing à la rescousse. Ce réseau de huit laboratoires – capable d’analyser 56.000 tests PCR de plus par jour – a été mis en place fin de l’année dernière afin de compléter l’offre. Aujourd’hui, elle dépêche des équipes mobiles pour soutenir les centres.

Des résultats communiqués tardivement

En Wallonie, on reconnaît aussi avoir « du mal à suivre la cadence« . L’Agence wallonne pour une vie de qualité indique que les résultats ne sont plus communiqués dans les 24 heures. C’est surtout du côté de Liège et des cantons de l’Est qu’on remarque des retards. En raison notamment d’un manque de personnel: « Les technologues ont décroché de bons postes ailleurs et ne sont donc plus disponibles pour le testing« , déplore un responsable de labos de la plateforme fédérale, dans des propos repris par Le Soir. Et impossible de faire appel aux soignants et étudiants volontaires, déjà mobilisés dans les centres de vaccination…

Un manque d’efforts?

Des solutions ont pourtant déjà été mises en place afin d’alléger la charge de travail des médecins, des laboratoires et des centres de tests. Notamment l’utilisation des tests antigéniques, qui ne nécessitent pas d’analyse en laboratoire, ou encore le développement d’un nouvel outil en ligne permettant aux personnes symptomatiques d’obtenir un rendez-vous pour un test en répondant à quelques questions.

Mais les efforts déployés sont loin d’être suffisants, en raison d’un sérieux manque d’investissement de la part des autorités. À l’heure actuelle, on ne réaliserait qu’entre 15.000 et 25.000 tests antigéniques par jour dans les pharmacies. Or, en y mettant les moyens, on pourrait en réaliser 10.000 de plus… Et si l’outil en ligne a connu des améliorations depuis son développement, certaines options pourtant essentielles à la lutte contre le covid ne sont pas encore disponibles. Sans oublier les soucis techniques que peut rencontrer la plateforme… Bref, autant de lacunes qu’il faut aujourd’hui corriger si on veut un jour espérer « vaincre » le virus.

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