Gare de Mons: l’ombre de Di Rupo, depuis dix ans
Le Vif/L’Express avait mené l’enquête il y a dix ans déjà au sujet de ce chantier controversé, que la RTBF remet à l’avant-plan.
« Gare de Mons: le prix de la démesure. » La RTBF diffuse ce mercredi soir un numéro spécial du magazine #Investigation consacré à ce chantier pharaonique dans la commune dirigée pendant longtemps par le ministre-présisent wallon, Elio Di Rupo. « Prévue pour 2015, la gare devrait finalement être inaugurée en 2023, préface la chaîne publique. A cela il faut rajouter son prix: 324 millions d’euros au lieu des 37 millions prévus à la base. C’est près de dix fois plus. Un chantier associé à un nom à Mons, celui d’Elio Di Rupo (PS). Selon certaines sources, l’ex bourgmestre de Mons et aujourd’hui ministre-président wallon aurait joué un rôle en coulisse. »
Le concours d’architecture organisé par la SNCB pour désigner l’auteur du projet, auquel six personnes ont répondu, se trouve au coeur de la polémique. Au bout du processus, le prestigieux architecte espagnol Santiago Calatrava fut désigné pour ce que d’aucuns considèrent comme une opération de prestige – hors de prix.
L’enquête du Vif/L’Express
Il y a dix ans déjà, Le Vif/L’Express avait mené l’enquête sur cette opération hautement contestée et, précisément, sur les conditions douteuses du concours d’architecte. « La contestation enfle à Mons, écrivions-nous en avril 2010. Comme un dragon qui gonfle ses poumons pour cracher le feu. La cible? La nouvelle gare dessinée par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, qui doit bientôt faire l’objet d’une demande de permis de bâtir. Si le projet a les faveurs indéfectibles du bourgmestre Elio Di Rupo, il ne plaît pas à tous les Montois. Loin de là. En un mois et demi, notamment via Face-book, près de 1 500 d’entre eux ont signé la demande de classement de l’actuel bâtiment des voyageurs, réalisé dans les années 1950 par l’architecte René Panis. »
L’enquête révélait que des irrégularités pouvaient avoir été commises. Et l’ardoise était déjà passée de 37 à 155 millions d’euros. Depuis, le chiffre a encore explosé et les questions demeurent.
Lire aussi: Notre enquête sur la gare de Mons en 2010
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