Cordon sanitaire: le MR de plus en plus isolé, un signe avant-coureur d’une éviction?
Le PS, Ecolo et Les Engagés ont revu et adapté la Charte de la démocratie de 2002, rapporte jeudi « Le Soir ». La nouvelle version a été soumise aux autres partis francophones en vue d’une adoption le 8 mai, vingt ans jour pour jour après l’adoption de la dernière mouture de ce texte qui balise le comportement des partis démocratiques à l’égard de l’extrême-droite et qui a été signé par le PS, Ecolo, le MR et le cdH (devenu Les Engagés).
Cette initiative des trois partis a vu le jour après le débat sur la VRT entre le président du MR, Georges-Louis Bouchez, et celui du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, en contradiction avec la Charte de 2002. Un code de bonne conduite accompagnera la nouvelle Charte. Il vise notamment des phénomènes nouveaux comme les réseaux sociaux où fleurit la propagande d’extrême-droite. Il est notamment question de refuser tout débat avec représentant d’un parti belge ou étranger qui « manifestement porte des idéologies ou des propositions susceptibles d’attenter aux principes démocratiques qui fondent notre système politique », y compris sur les réseaux sociaux, ou de refuser une interview croisée avec l’un de ses représentants.
Le MR apparaît isolé dans ce dossier. Les partis à l’initiative de cette nouvelle version sont en effet, dans la majorité au fédéral et les entités francophones, le PS et Ecolo et, dans l’opposition, les Engagés. Les mêmes qui la semaine passée avaient exigé du MR qu’il clarifie sa position avant lundi. Faut-il y voir un signe d’un retour de la coalition Olivier et le signe avant-coureur d’une éviction des libéraux dont le président est régulièrement en butte avec ses partenaires francophones?
« Comme l’infraction vient du MR, les trois autres signataires réécrivent le texte et demandent au MR de confirmer son engagement. Au passage, ce texte est envoyé aussi au PTB et à DéFI qui, je l’espère, le signeront aussi », a expliqué M. Magnette sur les ondes de La Première.
Le président des socialistes s’est défendu de tout « petit jeu de manoeuvre » mais a rappelé que sa préférence ne va pas à des alliances avec les partis de droite et a fait sienne la formule de Laurette Onkelinx sur les « alliances contre-nature ».
« Je n’ai jamais caché que ce n’est pas ma préférence de gouverner avec un parti de droite, que ce sont toujours des coalitions contre nature et que, chaque fois qu’on le peut, on gouverne sans les partis de droite », a-t-il ajouté.