Les Etats-Unis et Elon Musk: faits pour s’entendre
Les Etats-Unis, pays faiseur de success stories comme aucun autre, remplissaient les conditions optimales pour tirer le maximum du potentiel d’un personnage comme Elon Musk. D’un point de vue entrepreneurial, financier, mais aussi humain.
Comme il se plaisait à le rappeler début mai lorsqu’il avait assuré la présentation du Saturday Night Live sur NBC – un signe de plus de son accession aux plus hautes sphères du star system américain -, c’est très jeune qu’Elon Musk a réalisé son premier « coup » financier. En 1984, alors adolescent grandissant à Pretoria, passionné de programmation informatique, ce surdoué avait créé un jeu sur ordinateur, où, signe prémonitoire, il incombait à des… vaisseaux spatiaux de se débarrasser d’ennemis extraterrestres. Il avait ensuite vendu Blastar 500 dollars, à un magazine d’informatique.
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Dès sa plus tendre jeunesse, donc, Elon Musk a toujours vu grand, et, comme le relève Rick Hefner, directeur d’un programme de recherche et expert en informatique au California Institute of Technology (Caltech), « il fait partie de ces individus qui, par essence, sont aveugles aux notions de limite et de statu quo. Il veut faire du monde un endroit meilleur et ne se fixe aucune limite en matière d’imagination ou de faisabilité, comme le démontre notamment sa Boring Company et ses projets de déplacement à ultragrande vitesse. »
Une destinée telle que la vit Elon Musk, bientôt âgé de 50 ans, aurait-elle été possible dans un autre pays que les Etats-Unis? Cette question, si elle n’appelle fondamentalement pas de réponse nette, mérite tout de même quelques éléments de mise en perspective. En effet, même si les origines du peuplement du pays par des colons protestants au début du XVIIe siècle sont d’ordre religieux (ces derniers quittant des pays comme l’Angleterre ou les Pays-Bas pour pouvoir pratiquer leur foi sans persécutions), les vagues d’arrivées qui ont suivi étaient davantage marquées par un souci de trouver une vie meilleure et plus confortable matériellement parlant. Comme le rappelle Rick Hefner, dans ce pays où, depuis le début de la colonisation jusqu’à l’aube du XXe siècle (les derniers Etats continentaux ont été incorporés au commencement des années 1910), les hommes ont dû tout faire en partant de rien, « l’état d’esprit entrepreneurial et capitalistique a pu se développer comme nulle part ailleur ». Et, ainsi que le souligne John McElroy, « il y a beaucoup de parallèles à dresser entre des personnages du type d’Henry Ford (NDLR: fondateur de la marque automobile éponyme en 1903) et un individu comme Elon Musk. Ce sont là deux personnes qui disposent d’une vision pour révolutionner à moyen terme le destin d’une société. »
Pour un individu de sa trempe, faire de l’argent n’est pas la priorité, loin s’en faut.
Chef d’entreprise qui ne fuit pas la lumière
Adepte des déclarations et des phrases chocs, se nourrissant d’objectifs jugés, par d’autres, irréalisables, Elon Musk n’est pas du genre à se confondre dans l’exiguïté, ni à se maintenir à l’écart des médias, d’ailleurs omniprésents dans un pays comme les Etats-Unis.
Que cela soit sur le plateau du Saturday Night Live ou lors de son apparition au gala du Metropolitan Museum of Art (MET) de New York City où il devait officialiser en 2018 sa relation avec la chanteuse canadienne Grimes, l’homme ne fuit pas, loin s’en faut, la lumière des projecteurs. Inlassable adepte de Twitter (il est fort de cinquante-six millions d’abonnés), plateforme sur laquelle il fait notamment la pluie et le beau temps en matière de cryptomonnaies, l’entrepreneur naturalisé américain aime s’afficher à la Une et s’avère infatigable.
Tout autant que ses réussites entrepreneuriales, ses trois divorces et ses nombreuses relations éphémères nourrissent depuis bientôt vingt ans l’actualité des médias américains hors des pages économie. Sa fortune personnelle, évaluée à quelque 150 milliards de dollars, fascine également aux Etats-Unis plus qu’à tout autre endroit. « Mais pour un individu de la trempe d’Elon Musk, conclut Rick Hefner, faire de l’argent n’est pas la priorité. Lorsque l’on possède un esprit aussi brillant et qui, pour ainsi dire, ne s’arrête jamais, les idées, puisque la plupart d’entre elles visent dans le mille, rapportent de l’argent, mais cet élément n’est jamais le moteur. C’est d’ailleurs là un trait commun aux grands esprits et aux génies de l’innovation comme il peut l’être. »
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