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Vaccin Pfizer: à quels effets secondaires faut-il s’attendre?

Eglantine Nyssen
Eglantine Nyssen Journaliste au Vif, multimedia editor

Les premières vaccinations belges contre le coronavirus auront lieu lundi prochain dans trois maisons de repos du pays.

La méfiance des Belges vis-à-vis de la vaccination repose notamment sur la crainte d’effets secondaires dont les études scientifiques présentées montrent que leurs versions graves sont rarissimes. En Belgique, quatre maisons de repos recevront le vaccin produit par Pfizer-BioNTech le 28 décembre prochain.

Selon le rapport de l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) sur le vaccin Pfizer/BioNTech, ce dernier provoque souvent des réactions douloureuses au niveau de l’injection dans le bras (de l’ordre de 80%). Suivent des effets indésirables tels que fatigue, maux de tête et courbatures, plus rarement de la fièvre. Les seuls effets indésirables graves que la FDA estime potentiellement causés par l’administration du vaccin sont au nombre de deux pour le vaccin Pfizer: une blessure à l’épaule liée à l’injection, et un cas de gonflement des ganglions. Quelques cas de grave réaction allergique ont également été signalés.

Même analyse du côté de l’Agence européenne des médicaments qui estime que les effets secondaires « les plus courants étaient généralement légers ou modérés et s’amélioraient en quelques jours après la vaccination. Ils comprenaient des douleurs et des gonflements au point d’injection, de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, des frissons et de la fièvre ».

Sophie Lucas, immunologue UCLouvain, a analysé les résultats de la FDA et de l’Agence européenne des médicaments ainsi que la publication des résultats de Pfizer. Pour elle, c’est très clair: « Les effets indésirable sont ceux qu’on connait très bien, ce sont les mêmes types d’effets secondaires que ceux qu’on attend d’un vaccin. Ce sont des effets à court terme, bénins et sans danger. Ils peuvent être locaux ou systémiques avec par exemples des douleurs au site d’injections ou de la fatigue. Ce sont des effets secondaires qui peuvent être fréquents, surtout remarqués après la deuxième injection. C’est attendu et normal vu la façon dont fonctionnent tous les vaccins que l’on connait. »

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En ce qui concerne les effets potentiellement graves comme les réactions allergiques, Sophie Lucas rassure: « Ils se produisent de façon beaucoup plus rare, et à nouveau c’est une réaction qu’on peut voir dans d’autres types de vaccins. On voit ce type de réactions dans des vaccins produits dans des oeufs comme le vaccin contre la grippe par exemple. Ils peuvent contenir de petites quantités de protéines d’oeuf, totalement inoffensives. Mais les personnes allergiques aux protéines d’oeufs peuvent alors faire des réactions allergiques. Dans le cas du vaccin Pfizer, les quelques réactions allergiques observées l’ont été chez des personnes qui savaient être allergiques à d’autres choses par ailleurs. »

Sur le long terme

Etant donné le peu de temps d’expérimentation, les effets à long terme du vaccin ne sont pas encore connus. « On n’a pas encore ce temps de recul, on n’a donc pas encore eu la possibilité de mesurer ces effets » explique Sophie Lucas tout en ajoutant: « Ces effets à long terme sont rarissimes avec tous les vaccins qu’on connait et souvent il est très difficile de prouver des relations de cause à effet entre le vaccin et les effets secondaires. Généralement, elles ne sont jamais formellement démontrées. »

Priorité numéro 1

Lors d’une conférence de presse ce lundi, l’Agence européenne des médiament (AEM) a clairement fait comprendre que la sécurité sanitaire avait été sa priorité numéro 1. « Ce vaccin va être donné à des millions de gens dans l’Union et nous sommesconscients de l’énorme responsabilité de donner une bonne recommandation pour les citoyens européens », a expliqué Emer Cooke, a directrice générale de l’AEM. « Depuis plusieurs mois, l’Agence européenne des médicaments voit un débat intense prendre part dans l’espace public, certains étant inquiets du développement trop rapide du vaccin pour garantir notre sécurité. L’Agence européenne du médicament a été guidée par lespreuves scientifiqueset rien d’autre pour rendre son avis. Nos conclusions qui se basent sur des résultats cliniques de plus de 40.000 participants sont que le vaccin rencontre les standards européens pour garantir la sécurité. Les preuves montrent de façon constante que les bénéfices sont plus élevés que les risques. »

La sécurité et l’efficacité du vaccin continueront d’être surveillées au fur et à mesure de son utilisation dans les États membres, a assuré l’Agence.

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