Taux de mortalité, contamination des enfants… : tout ce que l’on sait sur le coronavirus
Alors que la lutte contre le coronavirus se poursuit dans le monde, les épidémiologistes et virologues se démènent pour analyser et comprendre cette nouvelle maladie. Voici un résumé de ce que l’on sait déjà sur la Covid-19.
Ce que c’est, comment et où il est apparu
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les coronavirus forment une famille de virus à ARN (NDLR : un virus dont le matériel génétique est constitué d’ARN, un acide nucléique moins stable que l’ADN,) qui peut se montrer pathogène chez les mammifères, dont l’Homme, mais aussi les oiseaux. Les virus à ARN peuvent provoquer diverses maladies humaines telles que la maladie à virus Ebola, le SRAS, la grippe, l’hépatite C ou même la rougeole… On les distingue des virus ADN par leur taux de mutation généralement plus élevé.
Les coronavirus doivent leur nom aux excroissances de leurs particules virales, qui évoquent une couronne. On sait que chez l’Homme, cette famille de virus peut entraîner des infections respiratoires allant du rhume banal au SRAS.
Le dernier coronavirus qui a été découvert est le Sars-CoV-2, virus responsable de la maladie infectieuse Covid-19. Il s’agit d’une maladie respiratoire contagieuse, bénigne chez la plupart des personnes, mais pouvant être mortelle chez certaines personnes fragilisées ou à risque. L’OMS a choisi le nom de Covid-19 pour signifier :
- « Co » pour « corona » ;
- « Vi » pour « virus » ;
- « D » pour » disease » ;
- et « 19 » pour « 2019 ».
Ce nouveau virus et cette maladie étaient inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan (Chine) en décembre 2019. La Covid-19 est aujourd’hui considérée comme pandémique et touche presque la totalité des pays de la planète.
Il s’agirait d’une zoonose – c’est-à-dire une maladie ou infection qui se transmet des animaux vertébrés à l’Homme, et vice-versa. D’après l’OMS, 75 % des maladies infectieuses émergentes de l’homme – dont la Covid-19 – sont des zoonoses. Quant à savoir quel animal a été l’élément déclencheur de cette pandémie, rien n’est encore clair. Si beaucoup d’experts suspectent la chauve-souris ou encore le pangolin, l’animal à l’origine de la transmission du virus à l’homme n’a pas encore été identifié avec certitude.
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Les symptômes
Les personnes atteintes de la Covid-19 présentent un large éventail de symptômes, mais les plus fréquents sont la fièvre, la toux sèche et la fatigue. D’autres symptômes moins courants peuvent également apparaître:
- Essoufflement ou difficultés à respirer ;
- Douleurs musculaires ou courbatures ;
- Congestion nasale ;
- Maux de tête ;
- Perte du goût et de l’odorat ;
- Irritation de la gorge ;
- Conjonctivite ;
- Diarrhée ;
- Éruption cutanée
- Décoloration des doigts (de pied ou de main).
Dans les cas les plus graves, la Covid-19 peut provoquer une pneumonie, une défaillance de certains organes ou même la mort.
Attention à ne pas confondre ces symptômes avec ceux de la grippe ou du rhume des foins. Cela dit, l’un n’empêche pas l’autre : il est tout à fait possible de contracter ces divers maux au même moment, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Pour les personnes qui développent les symptômes de la Covid-19, cette infection se déroulerait en trois phases:
- La phase virale : Le virus se multiplie dans le système respiratoire. Le patient présente alors des symptômes grippaux ordinaires qui disparaissent spontanément après 6 à 10 jours environ. C’est la phase la plus courante de la maladie (80 % des cas).
- La phase pulmonaire : 20 % des patients peuvent développer une forme spécifique de pneumonie. Elle attaque alors les deux poumons et provoque une détresse respiratoire.
- La phase sévère : Dans 10 cas sur 100, les patients peuvent développer un choc cytokinique. Face au virus, le système immunitaire va déclencher une réponse inflammatoire incontrôlée. C’est cette réponse qui est à l’origine de la plupart des décès.
Son mode de transmission
La Covid-19 se propage d’une personne porteuse du virus à une autre personne. La maladie se transmet principalement par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle, tout simplement. En cas d’inhalation de ces gouttelettes, une personne peut contracter la maladie. Ces gouttelettes, relativement lourdes, ne parcourent cependant pas de grandes distances et retombent rapidement au sol. C’est pourquoi il est recommandé de garder environ 1,5m de distance entre chaque personne.
Ces gouttelettes peuvent également atterrir sur des objets et surfaces situés autour de la personne malade. « Des études ont montré que le virus de la COVID-19 peut survivre pendant 72 heures sur le plastique et l’acier inoxydable, moins de quatre heures sur le cuivre et moins de 24 heures sur le carton « , explique l’OMS. C’est pourquoi il est important de se laver régulièrement les mains. Mais si le virus a déjà été détecté dans l’environnement du patient, et qu’il s’agit donc d’une source probable de contamination, il n’y a néanmoins pas de preuves concrètes attestant d’un risque élevé de transmission par des objets contaminés, ou fomites.
Un autre mode de transmission logique : le contact direct entre les personnes.
Et les animaux, sont-ils contagieux ? Si plusieurs cas de contamination d’animaux de compagnie ont déjà été rapportés, « à l’heure actuelle, rien ne prouve que les animaux jouent un rôle important dans la propagation du virus « , précise le CDC. Mais comme les animaux peuvent transmettre d’autres maladies aux humains – la preuve avec la pandémie actuelle de Covid-19 -, il vaut mieux pratiquer des mesures d’hygiène stricte, comme se laver les mains et limiter les contacts.
Période d’incubation
Les experts estiment que la période d’incubation – c’est-à-dire le temps entre l’infection et le début des symptômes – varie de 1 à 14 jours. Mais en moyenne, ce délai est de 5 à 6 jours.
Les personnes touchées
N’importe qui peut contracter le virus et tomber gravement malade : la probabilité de tomber malade est donc la même chez les enfants et les adolescents que dans les autres groupes d’âge. Ils peuvent également propager la maladie.
Mais comme pour de nombreux autres troubles, certaines personnes ont plus de risques que d’autres de développer la forme sévère de la maladie. Ainsi, les personnes âgées et les personnes souffrant déjà de problèmes médicaux (par exemple, hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou pulmonaires, diabète ou cancer) sont considérées comme des personnes à risque.
Les fumeurs semblent, eux aussi, être plus vulnérables à la Covid-19. Le tabagisme peut en effet rendre les gens plus sensibles aux complications respiratoires graves causées par une infection au coronavirus. C’est pourquoi le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) a inclus les fumeurs dans la liste des personnes à risque.
La transmission asymptomatique
Certaines personnes atteintes de la maladie ne développent pas de symptômes. C’est ce qu’on appelle des cas « asymptomatiques ». Selon certains travaux, ces personnes asymptomatiques pourraient, elles aussi, transmettre le virus, mais « on ne sait pas encore à quelle fréquence cela se produit« , précise l’OMS. D’autres travaux et recherches sont encore nécessaires à ce sujet.
Cependant, il existe davantage de preuves épidémiologiques et virologiques qui démontrent que la transmission peut se produire à un stade précoce de la maladie. Certains patients présymptomatiques – ceux atteints par la Covid-19, mais qui n’ont pas encore développé les symptômes parce que la maladie est toujours en phase d’incubation – peuvent en effet transmettre la Covid-19 à d’autres personnes. Des recherches ont montré que la transmission pouvait avoir lieu 6 jours avant l’apparition des premiers symptômes.
Taux de mortalité
Bien que le nouveau coronavirus se soit rapidement propagé et que le nombre de cas ne cesse de se multiplier – d’abord en Asie, puis en Europe, et aujourd’hui principalement en Amérique du nord et du sud -, le taux de mortalité reste considérablement plus bas que celui du SRAS, et se chiffre à environ 3,4%, selon l’OMS. En Belgique, les autorités rapportent 9 771 décès sur un total de 61 909 cas confirmés.
Test
« Le virus peut être détecté dans un prélèvement du nez/gorge. Le test peut être effectué dans différents laboratoires. Cependant, comme il y a une pénurie mondiale de produits chimiques nécessaires pour réaliser ce test, tous les patients ne sont pas testés« , explique Sciensano, l’Institut scientifique belge de santé publique. En Belgique, la procédure est la suivante : si un médecin suspecte qu’une personne est atteinte du coronavirus (après consultation), ou si via le tracing, une personne est suspectée d’avoir eu des contacts étroits avec une personne infectée, alors ces personnes doivent être testées.
Traitement
Dans le cas d’infections bénignes, certains remèdes peuvent soulager certains symptômes. Mais à l’heure actuelle, aucune étude n’a encore pu prouver l’efficacité d’un médicament pour prévenir ou traiter la maladie. L’OMS déconseille l’automédication et recommande de prendre contact avec un professionnel de la santé en cas de symptômes. Plusieurs essais cliniques sont actuellement en cours, afin de trouver un médicament antiviral ou un vaccin.
Comment se protéger
Pour limiter le risque de transmission et d’infection, l’OMS donne une série de recommandations :
- Se laver régulièrement les mains avec du savon et/ou du gel hydroalcoolique ;
- Maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec les autres ;
- Éviter les lieux trop fréquentés et limiter les rassemblements ;
- Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ;
- Se couvrir la bouche avec le pli du coude en cas de toux et d’éternuement. Utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter immédiatement après usage (de préférence, dans une poubelle personnelle), puis se laver les mains.
- En cas de symptômes, consulter un médecin et s’autoconfiner durant une quinzaine de jours ;
- Suivre les consignes des autorités nationales/locales (en Belgique, par exemple, il est obligatoire de porter le masque dans les transports en commun).
Quid de l’immunité ?
Même si les scientifiques commencent progressivement à mieux comprendre cette maladie, plusieurs questions subsistent, notamment sur l’immunité des anciens patients.
Certains pays ont mis en place des tests de détection d’anticorps (tests sérologiques). Ces tests permettent de déterminer si l’organisme a développé une réponse immunitaire après avoir été en contact avec le virus. À savoir que lorsqu’une personne développe la Covid-19, son corps fabrique généralement des anticorps. Selon le CDC, il faudrait une à trois semaines au corps humain pour développer ces anticorps. Cependant, certaines personnes peuvent mettre plus de temps à en développer, quand d’autres n’en développeront jamais.
Mais quant à savoir si les personnes atteintes de la Covid-19 et guéries sont, in fine, immunisées, rien n’est encore sûr. À l’heure actuelle, les experts ne savent pas encore si la présence d’anticorps dirigés contre le virus à l’origine du COVID-19 peut protéger une personne contre une nouvelle infection, ou si c’était effectivement le cas, combien de temps cette protection pourrait durer.
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