La quatrième vague de Covid a miné la santé mentale des Belges
Troubles alimentaires, troubles psychiatriques généraux, prise en charge des jeunes pour des problèmes de santé mentale, burn-out, absentiéisme au travail… Tous ces paramètres semblent être en augmentation, depuis le début de la pandémie et en particulier depuis septembre dernier. Le Commissariat Corona invite les autorités à prendre en compte la santé mentale des Belges: « ne rien faire n’est pas une option ».
La quatrième vague du coronavirus met le moral des Belges à rude épreuve. Depuis la fin du mois de septembre, le bien-être de la population accuse un nouveau recul, en particulier parmi les étudiants et les jeunes adultes, les enseignants, les prestataires de soins ainsi que les travailleurs du secteur de la culture et de l’événementiel, constate le Commissariat Corona mercredi dans un communiqué.
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Depuis le début de l’année, le Groupe d’évaluation mentale (MAG) du GEMS, qui conseille les autorités dans leur gestion de l’épidémie, assure un suivi régulier de la motivation, de la santé mentale, de l’absentéisme et du chômage de la population.
Si le bien-être avait augmenté régulièrement avant l’été, lorsque les mesures de restriction sanitaire avaient été assouplies, cette amélioration s’est arrêtée à partir du mois de septembre et s’est à nouveau détériorée depuis lors, en particulier chez les étudiants et les adultes de moins de 45 ans.
C’est également le cas des personnes actives dans le secteur de la culture et de l’événementiel, ainsi que des enseignants et des prestataires de soins, davantage touchés par la quatrième vague et/ou les mesures qui en découlent, selon les données à long terme du baromètre de la motivation (UGent) et de la grande étude Corona (UAntwerpen).
A ce jour, il n’existe pas de statistiques régulières et solides relatives à l’impact de la crise sur les problèmes de santé mentale, souligne le Commissariat Corona. Les données collectées auprès des organisations et institutions de soins montrent cependant que les jeunes sont davantage en demande de soins de santé mentale, ce alors que les places d’accueil manquent pour le traitement des troubles alimentaires et des troubles psychiatriques généraux.
Depuis le début de la pandémie, les listes d’attente sont devenues quatre fois plus longues, et peuvent désormais atteindre cinq à six mois. Les services de pédopsychiatrie et d’accompagnement psychologique aux étudiants déclarent également ne pas pouvoir répondre à la demande.
Parallèlement, la quatrième vague a entraîné une augmentation de l’absentéisme au travail, ce qui accroit la pression sur les employés restants avec, pour corollaire, une augmentation des cas de burn-out ainsi que l’insatisfaction et l’intention de quitter son emploi.
Enfin, les données sur les médicaments provenant de la plateforme d’échange de données entre pharmaciens Farmaflux et des dépenses de santé de l’INAMI indiquent que les personnes prenant des médicaments en consomment de plus en plus depuis le début de la pandémie. Leur nombre n’a toutefois pas évolué. Le Commissariat Corona invite le Comité de concertation à prendre ces données en considération au moment de décider des mesures sanitaires. Tant l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) que des experts soulignent que « ne rien faire pour la santé mentale n’est pas une option », conclut-il.
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