En 100 jours, le coronavirus a bouleversé le monde. Chronologie
Fin 2019, le coronavirus faisait une apparition discrète en Chine. Trois mois plus tard, la planète traverse une crise sans précédent, avec la moitié de sa population priée de rester chez elle. Retour chronologique sur une pandémie qui bouleverse le monde.
Le 31 décembre 2019 à 13h38, un site web du gouvernement chinois annonce la détection d’une « pneumonie de cause inconnue » dans une zone autour du marché de fruits de mer de Wuhan, une ville industrielle de 11 millions d’habitants, située dans sud de la Chine.
Jour 1 : le 1er janvier 2020
Fermeture du marché de fruits de mer de Wuhan
La police pose des scellés aux entrées du marché habituellement animé. Les marchands sont sommés de fermer leurs étals.
Des messages circulent sur les médias sociaux chinois, alimentés par des documents médicaux. Des patients se présentent dans les hôpitaux de Wuhan avec des symptômes inquiétants. Le spectre du SRAS (2003) refait surface dans les mémoires.
Les autorités taïwanaises sont déjà inquiètes. L’île met en oeuvre des mesures de précaution sanitaire: les passagers des vols en provenance de Wuhan sont soumis à un dépistage des symptômes de la grippe sur le tarmac de Taipei avant de pouvoir débarquer. Le 3 janvier, Singapour et Hong Kong surveilleront les arrivées de la ville à leurs frontières.
À Wuhan, huit personnes accusées d’avoir répandu des « rumeurs » sur la maladie sont convoquées au Bureau de la sécurité publique. Un ophtalmologue de Wuhan, Li Wenliang, est réprimandé pour avoir tenté de lancer l’alerte.
Sur les réseaux sociaux chinois, les autorités censurent des expressions telles que « pneumonie inconnue de Wuhan » et « marché de fruits de mer de Wuhan ».
Jour 9 : le 9 janvier
Un nouveau coronavirus identifié et un premier mort
Des scientifiques chinois affirment que les malades de Wuhan ont contracté un nouveau coronavirus.
Deux coronavirus, le SRAS et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) ont déjà déclenché des pandémies au cours des décennies précédentes. Ce nouveau coronavirus est lui aussi mortel. Un homme de 61 ans est décédé dans un hôpital de Wuhan. Il s’agit de la première victime connue.
À ce stade, le nombre de cas officiels est en baisse. Le séquençage du virus a permis aux médecins d’écarter des patients que l’on pensait infectés, mais qui n’avaient en fait qu’une pneumonie ordinaire. Aucun nouveau cas de coronavirus n’a été annoncé depuis quatre jours.
Plus tard, une étude conclura qu’à ce stade, l’épidémie doublait de volume chaque semaine. Le lendemain, Li Wenliang, l’ophtalmologue lanceur d’alerte, va commencer à montrer des symptômes du coronavirus.
Jour 13 : le 13 janvier
La Thaïlande rapporte un premier cas
Plus d’une semaine s’est écoulée depuis que les autorités sanitaires de Wuhan ont confirmé pour la dernière fois un cas de ce nouveau coronavirus. Mais le virus a échappé au radar. La Thaïlande rapporte son premier cas. Il s’agit d’une résidente de Wuhan âgée de 61 ans dont la température élevée a été détectée par un scanner de surveillance thermique à l’aéroport de Bangkok.
Le gouvernement chinois affirme qu’il n’y a pas encore de preuve évidente de transmission d’humain à humain ni de signe de maladie chez des professionnels de la santé. Le message officiel est repris par l’OMS, qui publie un communiqué de presse dans lequel elle se dit rassurée par la qualité de la réponse du gouvernement chinois.
Les épidémiologistes affirment que les nouvelles sont encourageantes. « S’il n’y a pas de nouveaux cas dans les prochains jours, l’épidémie est terminée », déclare Guan Yi, professeur de maladies infectieuses à l’université de Hong Kong, au New York Times.
Les médecins de Wuhan voient les choses différemment. Des études montreront plus tard que depuis plus de quinze jours, les hôpitaux de la ville sont confrontés à « une augmentation exponentielle » de cas sans lien avec le marché des fruits de mer.
En Europe, on parle toujours d’une « mystérieuse pneumonie chinoise ».
Jour 20 : le 20 janvier
Transmission interhumaine confirmée
Zhong Nanshan, un expert du gouvernement chinois, annonce de mauvaises nouvelles à la télévision d’État : deux nouveaux cas du virus ont été découverts dans la province de Guangdong parmi des patients n’ayant eu aucun contact direct avec Wuhan.
La conclusion est claire. « On peut dire avec certitude qu’il s’agit d’un phénomène de transmission d’homme à homme », déclare Zhong.
Après avoir semblé disparaître pendant plus d’une quinzaine de jours, le virus apparaît maintenant dans tout le pays. La transmission devient exponentielle. Des cas seront bientôt confirmés à Pékin et à Shanghai.
Le nouveau coronavirus se propage dans le monde: au Japon, en Corée du Sud et aux États-Unis, où un homme de 35 ans qui revenait de Wuhan s’est présenté dans une clinique de l’État de Washington avec une toux et une forte fièvre, devenant ainsi le premier cas du pays.
La panique grandit à Wuhan. À 6 heures du matin, plus de 100 patients présentant des symptômes de coronavirus attendaient d’être vus à l’hôpital de Xiehe, a déclaré un employé au Guardian.
Jour 24 : le 24 janvier
Le virus arrive en Europe
À la veille des vacances du Nouvel An lunaire, alors que des centaines de millions de Chinois se déplacent pour rendre visite à leurs amis et à leur famille, Wuhan est placée en confinement. La plupart des transports à l’entrée et à la sortie de la ville sont suspendus. Plus de 800 infections y ont été détectées et 25 personnes sont décédées.
La ville est la première à ressentir toute l’ampleur de l’épidémie : augmentation rapide du nombre de cas, hôpitaux fortement sollicités et mise en quarantaine de toute une population.
Le virus arrive en Europe via la France, par deux Français revenant séparément d’un voyage en Chine. Les autorités françaises affirment alors rechercher activement les personnes avec qui elles ont été en contact. « Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie », déclare la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn.
Trump n’est pas inquiet. Il affirme lors d’une question au forum de Davos que « tout est sous contrôle ».
Le lendemain en Chine, la quarantaine sera élargie à 56 millions de personnes. Le président, Xi Jinping, avertir que le pays est confronté à une « grave situation ».
Un premier cas suspect de coronavirus en Belgique est finalement une fausse alerte. L’homme en question souffre de la grippe.
Jour 31 : le 31 janvier
L’épidémie franchit une étape importante le jour de Brexit
Le jour du Brexit, alors que toute la presse européenne est concentrée sur cet évènement historique, c’est également une journée charnière pour le coronavirus. Ce jour-là, l’épidémie devient plus importante que le SRAS.
Le coronavirus est arrivé au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie. « La situation est grave, mais il n’y a pas lieu de s’alarmer, tout est totalement sous contrôle« , déclare alors le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza.
Personne n’est mort en dehors de la Chine, mais en Chine, le nombre de décès s’accélère. Il est de 258, avec plus de 11 000 personnes infectées. Les États-Unis annoncent qu’ils interdisent l’entrée aux étrangers qui se sont récemment rendus en Chine.
Jour 36 : le 4 février
Premier décès hors de Chine et premier cas avéré en Belgique
La Chine passe la barre des 20 000 cas, avec 425 morts.Un habitant de Wuhan qui a contracté une grave pneumonie meurt dans un hôpital de Manille aux Philippines. Il s’agit de la première personne à avoir succombé au virus en dehors de la Chine. Les Philippines interdisent toute nouvelle arrivée en provenance de Chine.
Selon le directeur général de l’OMS, la propagation internationale de la maladie semble « minimale et lente », même si elle pourrait encore s’aggraver, et il n’est pas nécessaire d’arrêter inutilement les échanges commerciaux et les voyages.
À l’hôpital central de Wuhan, l’état de Li Wenliang, le jeune lanceur d’alerte, s’aggrave. Sa mort trois jours plus tard déclenchera la rage et le chagrin des Chinois.
Pendant ce temps, un premier cas belge est avéré. Un des neuf Belges rapatriés de Wuhan est testé positif. « Le virus est sous contrôle », rassure la ministre de la Santé, Maggie De Block, lors d’une conférence de presse.
Le 5 février, le Centres américain de contrôle et de prévention des maladies commence à distribuer des kits de dépistage du coronavirus dans tout le pays. Mais ils sont défectueux, et au cours du mois suivant, les États-Unis effectueront un peu plus de 1 200 tests, tandis que la Corée du Sud et l’Allemagne en effectueront au moins 12 000 par jour.
Quelques jours plus tard, Trump annoncera que l’épidémie va bientôt s’atténuer. « D’ici avril, vous savez, en théorie, quand il fait un peu plus chaud, ça s’en va miraculeusement », dira-t-il.
Jour 50 : le 19 février
Le patient 31 en Corée du Sud
Les tests rigoureux et la recherche diligente des contacts portent leurs fruits en Corée du Sud, où seuls 30 cas de virus ont été enregistrés. Mais le 31e cas, détecté la veille, inquiète les autorités.
Une femme de 61 ans a assisté à deux services religieux alors qu’elle était malade. Elle a ignoré les demandes initiales des médecins qui voulaient qu’elle subisse un test de dépistage du coronavirus, préférant aller déjeuner au buffet d’un hôtel. Les autorités estiment alors qu’elle a eu au moins 1 160 contacts à risque. « Après cela, [le virus] a explosé », dira plus tard le ministre coréen des Affaires étrangères, Kang Kyung-wha.
L’Iran annonce ses deux premiers cas confirmés, tous deux dans la ville sainte de Qom.
À Milan, l’Atalanta poursuit sa course en Ligue des champions, en battant le club espagnol de Valence 4-1. « Environ un tiers de la population de la petite ville de Bergame était présente au stade San Siro », selon un journaliste. Des milliers d’Espagnols ont également fait le voyage jusqu’à la capitale de la Lombardie pour assister au match.
À Las Vegas, le parti démocrate tient son neuvième débat présidentiel, le premier auquel participe l’ancien gouverneur de New York, Mike Bloomberg. Le coronavirus n’y est pas mentionné.
Jour 56 : le 25 février
Le virus s’installe dans le monde, la Belgique « se tient prête »
Les cas mondiaux ont dépassé les 80 000. Pour la première fois depuis l’annonce de l’épidémie, les cas confirmés en dehors de la Chine sont plus nombreux que ceux à l’intérieur du pays. Selon les chiffres officiels, Pékin a atteint le pic de son épidémie il y a deux jours, avec 150 morts.
L’Italie a enregistré son premier décès le 21 février et compte désormais 11 victimes. Environ 50 000 personnes dans le nord de l’Italie ont été mises en quarantaine ces quatre derniers jours, ce qui en fait la première population d’Europe à être mise en quarantaine.
Le bilan de l’Iran est considéré comme le plus lourd en dehors de la Chine, avec au moins 12 décès confirmés officiellement et jusqu’à 50 personnes qui seraient mortes à Qom.
Alors que les États-Unis annoncent leur 14e cas, Trump tweete lors d’une visite d’État en Inde que « le coronavirus est très bien maîtrisé aux États-Unis ».
En Belgique, alors que l’Italie est le troisième pays le plus touché par l’épidémie, on s’inquiète d’une éventuelle propagation du virus. « Il faut rester calme », rappelle le virologue Steven Van Gucht, dont le visage est désormais connu de tous puisqu’il fait partie du Centre de crise qui communique le bilan de l’épidémie chaque jour. « Les symptômes du coronavirus sont assez légers, même s’ils sont mortels dans certains cas, lorsque les personnes sont déjà dans un état de santé fragile. Les gens affectés par le coronavirus sont typiquement les mêmes que pour la grippe saisonnière qui tue, ne l’oublions pas, 40.000 personnes en Europe chaque année », rappelle alors le spécialiste.
Les voyages en Italie ne sont toujours pas déconseillés par le SPF Affaires étrangères. Les personnes revenant de Chine doivent quant à elles remplir un formulaire pour déterminer si elles viennent d’une zone à risque.
Les vacances de carnaval ont débuté. De nombreux Belges sont en vacances.
Jour 66 : le 6 mars
L’Italie en crise
Le nombre de morts en Italie a été multiplié par six en six jours : plus de 230 Italiens sont morts et le nombre de cas augmente de 1 200 par jour. Rome a fermé les écoles, interdit aux spectateurs les matches de football de la série A et s’apprête à mettre la Lombardie sous confinement. « Le système de santé risque d’être surchargé et nous aurons un problème avec les soins intensifs si une crise exponentielle se poursuit », déclare le Premier ministre, Giuseppe Conte.
Le 2 mars, six nouveaux cas sont déclarés en Belgique. Il s’agit de six personnes ayant récemment voyagé dans le nord de l’Italie, portant le nombre total à 8. Quatre jours plus tard, le 6 mars, 109 personnes sont déclarées positives. Le nombre de cas a donc été multiplié par 13 en l’espace de quatre jours. Ce nombre devrait continuer à augmenter, indique le SPF Santé publique.
En Grande-Bretagne, Boris Johnson continue à serrer des mains. « J’étais à l’hôpital l’autre soir où je pense qu’il y avait quelques patients atteints de coronavirus et j’ai serré la main à tout le monde », a-t-il déclaré.
Jour 69 : le 9 mars
La Belgique entre en phase 2
Le Comité de Concertation se réunit pour évaluer la situation en Belgique, sous la houlette de Sophie Wilmès, Première ministre en affaires courantes. Les personnes infectées continuent d’être mises en quarantaine et on réfléchit à instaurer des mesures de distanciation sociale.
La ministre de la Santé publique Maggie De Block (Open Vld), indique qu’aucune disposition supplémentaire ni mesure de quarantaine plus stricte ne sont nécessaires pour le moment. « Mais nous devons nous préparer à une éventuelle prochaine phase, comme en Italie ».
Certains spécialistes, dont le directeur de l’ABSyM, Philippe Devos, tirent la sonnette d’alarme, affirmant que le gouvernement minimise la crise en cours et que le nombre de dépistages effectués n’est pas suffisant.
Jour 71 : le 11 mars
L’OMS déclare officiellement la pandémie de Covid-19
Dans un rare discours prononcé dans le Bureau ovale, Trump annonce que son administration se lance dans « l’effort le plus agressif et le plus complet de l’histoire moderne pour lutter contre un virus étranger ».
Le nombre de cas aux États-Unis est passé à 1 000, et plus de 116 000 personnes sont infectées dans le monde.
Les marchés boursiers s’effondrent plus rapidement qu’à aucun autre moment depuis le krach financier de 2008, pris de panique par le virus et une guerre russo-saoudienne sur le prix du pétrole.
En Italie, le nombre de décès augmente de 168 personnes en un seul jour, le chiffre le plus élevé jamais enregistré. L’image d’une infirmière italienne épuisée, effondrée sur son bureau, devient virale. Le pays est confronté à son « heure la plus sombre », déclare M. Conte.
La Belgique annonce ses trois premiers décès dus au coronavirus alors que 314 cas sont confirmés.
L’OMS déclare ce qui est devenu une évidence : le Covid-19 est une pandémie.
La Grande-Bretagne conseille aux personnes malades et vulnérables de rester chez elles, mais le gouvernement penche vers l’idée de « renforcer une sorte d’immunité collective afin que davantage de personnes soient immunisées contre cette maladie », dit Sir Patrick Vallance, le principal conseiller scientifique d’Angleterre, à la BBC.
Jour 77 : le 17 mars
Le confinement s’élargit à travers le monde
Les nations européennes se ferment les unes après les autres et le continent se ferme au monde. « Nous sommes en guerre », déclare le président français Emmanuel Macron.
En Belgique, les écoles et l’Horeca sont fermés en premier lieu. Le nouveau gouvernement Wilmès II prête serment après 10 mois de négociations politiques infructueuses. Le soir même, de nouvelles mesures sont mises en place. Le confinement est décrété : tous les magasins non essentiels sont fermés, le télétravail ainsi que la distanciation sociale sont obligatoires.
L’Italie dénombre plus de 450 décès par jour. Les morts seront bientôt plus nombreux qu’en Chine. Le système des soins de santé est dépassé, les médecins manquent de matériel et doivent faire des choix douloureux. Les cas confirmés en Espagne vont doubler pour atteindre plus de 17 000 d’ici la fin de la semaine. Les trois quarts de ceux qui sont morts du coronavirus sont européens.
Chaque heure apporte son lot de nouveautés : plus de cas, plus de décès et plus de restrictions à la circulation.
La Grande-Bretagne décide de réviser d’urgence sa stratégie après avoir compris que cela pourrait coûter un demi-million de vies britanniques.
Au Burkina Faso, un ancien vice-président du parlement meurt du virus, le premier décès confirmé de Covid-19 en Afrique subsaharienne. D’ici la fin de la semaine, il y aura 1 000 cas sur le continent. Plus de 160 000 cas confirmés dans le monde entier.
Jour 83 : le 23 mars
La Grande-Bretagne entre en confinement
Il y a 370 000 cas confirmés dans le monde, dont plus de 6 600 Britanniques. Boris Johnson ordonne finalement la fermeture de toutes les entreprises non essentielles et exhorte les habitants à rester chez eux.
Près de 400 personnes meurent en Espagne, ce qui représente le plus grand nombre de morts par jour, mais il continuera d’augmenter inexorablement les 15 prochains jours.
Plus de 5 000 nouveaux cas sont confirmés à New York, ce qui porte le total à 20 000, seulement dans cet état. A la fin de la semaine, les États-Unis deviendront l’épicentre de l’épidémie.
La vague semble s’atténuer en Chine, qui a enregistré son premier jour sans aucun cas de transmission domestique, y compris dans le Hubei, la province où la maladie est apparue.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, exhortera sa nation à « oublier ce que signifie sortir » pendant les trois prochaines semaines. L’ordre de fermeture déclenchera l’une des plus importantes migrations humaines à travers le sous-continent depuis sa partition en 1947, alors que les travailleurs tentent de retourner dans leur pays d’origine.
Plus de 3,5 milliards de personnes dans le monde vivent maintenant en quarantaine sous une forme ou une autre.
Jour 93 : le 2 avril
Une nouvelle sinistre étape franchie
Vers 20h40 GMT, l’Université Johns Hopkins a confirmé que le nombre de personnes ayant contracté le Covid-19 dépasse le million. La barre des 50 000 morts est également franchie. Parmi les malades figure Boris Johnson, qui affirme ne présenter que des symptômes mineurs et être encore en mesure de diriger la Grande-Bretagne.
En Hongrie, le Premier ministre, Viktor Orbán, obtient le feu vert du parlement lui octroyant des pouvoirs radicalement renforcés dans le cadre d’un état d’urgence à durée indéterminée.
En Inde, un deuxième cas est découvert à Dharavi, un vaste bidonville de Bombay et l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète, ce qui alimente les craintes que l’épidémie dans le pays soit bien pire que les 2 069 cas recensés officiellement.
En Espagne, le nombre de décès dépasse les 950 en une seule journée, le plus élevé enregistré jusque-là. Un nombre record de 6,6 millions d’Américains demande des allocations de chômage en une semaine.
Les États-Unis comptent près d’un quart de million de cas et 6 000 décès. Des hôpitaux de campagne ont été mis en place dans Central Park à New York, et des camions réfrigérés sont utilisés pour stocker les morts. M. Trump met en garde contre les « deux semaines très, très douloureuses » à venir.
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La Belgique passe la barre des 1000 décès. Les services de santé sont très sollicités, mais tiennent le coup.
Jour 99 : le 8 avril
L’évolution future de la pandémie est encore inconnue
Boris Johnson, hospitalisé depuis le 12 avril et admis en soins intensifs, est toujours à l’hôpital.
Dans certains des pays européens les plus touchés, le nombre de nouvelles transmissions et de décès est en baisse. La Chine a enregistré son premier jour avec zéro décès et rouvre prudemment ses villes.
Le 4 avril a peut-être été la journée la plus meurtrière, usqu’à présent, avec plus de 6 500 décès dans le monde. Mais comme certains des pays les plus pauvres et les plus peuplés sont encore officiellement relativement épargnés par le virus, il est trop tôt pour en être certain.
Singapour, qui a été célébrée pour sa rapidité de réaction, a introduit une quarantaine stricte en raison des signes d’une éventuelle deuxième vague d’infections.
Les vaccins font l’objet d’une procédure accélérée, mais il est peu probable qu’ils soient disponibles en masse avant au moins 18 mois.
Jour 100 : le 9 avril
4 milliards de personnes confinées
Plus de quatre milliards de personnes dans près de 100 pays ou territoires sont contraintes ou incitées par leurs autorités à rester confinées chez elles pour lutter contre la propagation du coronavirus.
En Chine, le confinement de la ville Wuhan, berceau de l’épidémie, est levé. Il y était en place depuis le 23 janvier.
Aux États-Unis, le coronavirus continue de faire des ravages. Ces dernières 24 heures, le pays a enregistré près de 2.000 morts supplémentaires, pire bilan journalier dans le monde. Avec cette progression record, la première puissance mondiale se rapproche un peu plus des deux pays les plus endeuillés jusqu’ici, l’Italie et l’Espagne.
La Belgique compte plus de 2500 morts. Près de 6000 personnes sont toujours hospitalisées, dont 1285 en soins intensifs.
Au total, plus de 82 000 personnes sont mortes et 1,4 million ont été infectées dans le monde. Environ 275 000 d’entre elles se sont rétablies.
Il n’y a pas de stratégie convenue sur la manière de revenir à la vie normale.
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