« Bla bla bla », de Greta Thunberg: la phrase de l’année !
Depuis début décembre, plus de 1 300 personnes ont voté sur le site du Vif pour élire la phrase de l’année. Voici les résultats de ce coup de sonde, de la plus plébiscitée (Greta Thunberg) à la moins populaire (François Fornieri). Une manière, aussi, de se replonger dans l’actualité de 2021. Qui n’aura pas été faite que de Covid.
Cela s’est joué à une voix. Un seul vote a départagé Greta Thunberg d’Yves Coppieters, lors du sondage organisé en ce mois de décembre par Le Vif. Georges-Louis Bouchez aura longtemps été en tête, mais les plus de 1 300 votants ont finalement désigné le « bla bla bla » de la Suédoise comme la punchline la plus marquante de 2021.
Retour sur les 20 citations qui avaient été sélectionnées par la rédaction du Vif, dans leur ordre de popularité.
1. « Bla, bla, bla » Greta Thunberg
Qu’aura-t-on retenu de la COP26 de Glasgow, début novembre? Rien (ou si peu), si ce n’est ce tweet de Greta Thunberg au lendemain du grand raout climatique. Beaucoup de paroles, peu d’actes, si ce n’est cette décision des pays participants: se retrouver l’année prochaine pour la COP27. Avec des objectifs plus ambitieux. Promis!
2. « Les vaccins actuels ne permettent pas d’envisager une obligation » Yves Coppieters
Publiée le 16 novembre, l’interview d’Yves Coppieters (ULB) aura directement été l’un des articles les plus lus de l’année sur levif.be. L’épidémiologiste y évoque le fait qu’avant de rendre un vaccin obligatoire pour toute une population, il faut d’abord s’assurer de son innocuité, ce qui, selon lui, n’est pas le cas pour l’instant. Ce qui n’empêche pas la thématique de la vaccination obligatoire de revenir à intervalles (très) réguliers dans les discussions politiques.
3. « On n’est pas riche avec 6 000 euros par mois » Georges-Louis Bouchez
Evidemment, Georges-Louis Bouchez en gagne plus de 18 000 par mois, des euros. N’empêche que, statistiquement, n’en déplaise au président du MR qui se prononçait le 17 octobre sur l’avantage fiscal des secondes résidences, 90% de la population belge gagne mensuellement moins de 5 886 euros. Si ce n’est pas de la richesse, ça y ressemble.
4. « Facebook affaiblit les démocraties » Frances Haugen
Octobre, un sale mois pour Facebook. Une panne mondiale de plusieurs heures et de fracassantes révélations de l’une de ses anciennes cadres, Frances Haugen. En démissionnant, elle avait emporté dans ses cartons des millions de documents compromettants pour l’entreprise américaine, accusée d’être parfaitement consciente des dégâts sociaux qu’elle cause et de ne pas agir, pour préserver ses profits. Mais ces révélations n’auront pas égratigné la popularité du réseau social auprès de ses utilisateurs…
5. « Hum?!? » Ursula von der Leyen
Une onomatopée vaut parfois plus qu’un long discours. Sous les flashs et les caméras, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Charles Michel, président du Conseil européen, entouraient le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 6 avril, lors d’une rencontre à Istanbul. Au moment de s’asseoir, les deux hommes s’avancent, une chaise chacun autour des drapeaux. Et Ursula von der Leyen reste debout. Manifestement très irritée de devoir s’installer à l’écart, sur un canapé. Le #sofagate était né.
6. « Cette épidémie devient une épidémie de non-vaccinés » Alexander De Croo
17 septembre. Dix-septième Codeco de l’année. Ou était-ce le seizième? Le dix-huitième? L’automne sanitaire allait débuter et le taux de vaccination était encore trop bas (surtout en Wallonie et à Bruxelles) au goût du Premier ministre, qui paraphrase alors Joe Biden. Pas de chance: trois mois plus tard, les communes les mieux vaccinées sont désormais celles où l’incidence du virus est la plus importante.
7. « Le virus s’en fiche, des déclarations politiques. Et la population aussi, je crois » Frank Vandenbroucke
Bulle de un, Horeca fermé, activités très limitées… Souvenez-vous, le printemps dernier. Dans L’Echo, le 17 avril, le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) donnait une (rare) interview sur les mesures sanitaires en vigueur. Et prononçait cette phrase, de son ton professoral. Les déclarations politiques, elles, se fichent peu du virus…
8. « On verra ça plus tard » Jean-Louis Périès
Tout le monde pensait qu’il se tairait, mais le placement à l’isolement de Salah Abdeslam à la suite des attentats de Paris du 13 novembre 2016 lui avait apparemment donné envie de s’exprimer, à l’ouverture du procès le 8 septembre dernier. Pas pour formuler remords ou regrets, mais bien pour « témoigner qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, et [que] Mohamed est son prophète ». Une déclaration vite balayée par le placide « On verra ça plus tard », du président de la cour d’assises, Jean-Louis Périès.
9. « La discussion n’est pas: » Est-ce qu’on remet en cause la séparation de l’Eglise et de l’Etat? » mais plutôt: » Comment la décline-t-on avec un changement démographique? « » Ihsane Haouach
Six semaines: la nomination d’Ihsane Haouach au poste de commissaire au gouvernement à l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes n’a pas résisté à cette interview que l’intéressée avait accordée au Soir, le 5 juillet. Mais les polémiques sur le port du voile, elles, auront perduré plus longtemps.
10. « On voyait des régions entières qui brûlaient » Thomas Pesquet
Même à quatre cents kilomètres d’altitude, Thomas Pesquet voyait les flammes, depuis le hublot de la station spatiale où l’astronaute français a passé six mois. Celles qui ravageaient le Canada, puis la Californie, puis la Grèce, a-t-il expliqué au président Emmanuel Macron, quelques jours avant son retour sur Terre, le 4 novembre.
11. « La guerre est terminée, tout le monde est pardonné » Zabihullah Mujahid
Les talibans ont peut-être pardonné, comme l’a assuré Zabihullah Mujahid, leur porte-parole, lors de leur prise de pouvoir le 17 août. Mais le monde pourra-t-il leur pardonner leur politique répressive, discriminante et peut-être même violente à l’égard des femmes et des opposants politiques?
12. « Je ne respecte plus la bulle de un » Jean-Marc Nollet
Homme politique inconscient ou homme tout court, à bout lors de ce deuxième confinement qui n’en finissait plus, depuis l’automne 2020? La sortie de Jean-Marc Nollet sur La Première, le 25 février, n’était sans doute pas un dérapage incontrôlé ; pas le genre du très contrôlé coprésident d’Ecolo. Le débat politique sur la pertinence des mesures était rouvert, mais il aura fallu attendre le… 8 mai pour que la fameuse « bulle de un » éclate.
13. « Le danger aujourd’hui, pour les femmes, ce n’est pas un hypothétique patriarcat blanc » Eric Zemmour
Et si le danger, pour la France, était la candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle, officialisée le 30 novembre dernier, et les idées d’extrême droite que l’ancien journaliste défend?
14. « Nous ne serons pas réduits au silence » Donald Trump
Pourtant, deux jours après ce tweet – envoyé le 6 janvier -, Donald Trump était banni « de façon permanente » de Twitter. L’ancien président américain n’en était pas à sa première outrance, mais cette provocation aura été celle de trop. En refusant de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2020 face à Joe Biden, Trump et ses petits messages auront incité des milliers d’émeutiers radicaux à envahir le Capitole, le 6 janvier. Un assaut qui aura provoqué cinq décès.
15. « Ils vont vite rentrer chez eux manger des frites » Des chroniqueurs sportifs français
Effectivement, les Diables Rouges sont rentrés chez eux rapidement, lors de l’Euro de foot en juin. Plus vite qu’espéré par l’équipe nationale, soit en quart de finale face à l’Italie, qui remportera la compétition. N’en déplaise à ces chroniqueurs télé qui, le 12 juin, s’étaient allègrement moqués de Thomas Meunier, qui affichait les ambitions belges.
16. « Il y a eu des conversations quant à savoir à quel point sa peau serait foncée une fois qu’il serait né » Meghan Markle
Shocking! Oprah Winfrey l’était aussi, choquée, en entendant cette confidence de l’ancien couple princier britannique dans son émission, le 8 mars, faisant référence à la couleur de peau du premier enfant de Harry et Meghan, Archie. Apparemment, la Couronne anglaise n’aime que la couleur de ses propres joyaux.
17. « On tire sur le pianiste alors qu’il a bien joué sa partition » Hervé Jamar
Alors que les affluents de la Meuse prenaient possession de quartiers entiers dans tant de communes liégeoises, Hervé Jamar rentrait de vacances, le 15 juillet. Plutôt que de reprendre tout de suite la main dans la gestion de crise, le gouverneur de la Province de Liège la laissera à sa remplaçante. Mais le libéral ne comprendra jamais les critiques qui lui seront adressées ensuite, en témoigne cet extrait de l’interview qu’il avait accordée au Vif en août.
18. « Je ne baisserai pas la tête. C’est une injustice » Nicolas Sarkozy
Trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence: la sentence est tombée début mars, dans l’affaire des écoutes. D’autres auraient marché la tête moins haute. D’autant que, six mois plus tard, Nicolas Sarkozy était à nouveau condamné à un an de prison ferme, lors du procès Bygmalion, suite au financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Une autre injustice ?
19. « Dans un an, pour la première fois, la rentrée se fera le 29 août » Caroline Désir
La crise sanitaire aura au moins eu cet effet bénéfique-là: accélérer une réforme qui traînait depuis plus de vingt ans. Soit celle des rythmes scolaires, qui allongera les vacances d’automne et de printemps, mais réduira celles d’été dès la rentrée des classes 2022, annonçait, fin août, la ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles. La Flandre, elle, a préféré rester à l’ancien système. La Covid ne permet pas non plus tous les miracles institutionnels.
20. « Très soulagé… » François Fornieri
Six jours et six nuits en prison. L’ancien CEO de l’entreprise pharmaceutique Mithra – qui démissionnera peu après – n’aura dit que deux mots à sa libération, le 27 janvier, mais c’est toujours deux de plus que Stéphane Moreau, également incarcéré cet hiver-là à la suite de l’affaire Nethys, comme d’autres anciens responsables de l’entreprise publique, tous cernés par une enquête menée par le juge d’instruction Frédéric Frenay. Toujours en cours.
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