Pollution au PFOS à Zwijndrecht: la probabilité d’un mea culpa est très faible
Pour la première fois en vingt ans, une commission d’enquête (NDLR: sur la pollution au PFOS sur le site de 3M à Zwijndrecht) démarre au parlement flamand.
Par Stavros Kelepouris, De Morgen, le 26 juin.
Officiellement, il s’agit de faire la lumière dans l’intérêt de la santé publique mais pour les partis concernés, ce serait toujours ça de pris, si un adversaire politique pouvait hériter en cours de route du valet noir. Une commission d’enquête a ceci d’épineux que, souvent, elle risque de virer en symbole politique et en exercice d’indignation sans résultat concret. Les commissaires entameront leurs travaux par une visite à Zwijndrecht et à l’usine 3M. Ce déplacement témoigne sans nul doute d’une grande implication mais qui oserait admettre que nos élus flamands n’ont rien à trouver dans cette usine? Voilà près de vingt ans que la production de PFOS y a été arrêtée.
Tout qui veut savoir ce qui s’est passé ou ce qui a dysfonctionné ferait bien mieux de cuisiner sans tarder ceux qui, en 2017, avaient été avertis de la pollution au PFOS. Vu le nombre de poids lourds politiques, il y aurait là de quoi former deux gouvernements.
La probabilité de l’un ou l’autre mea culpa est en réalité très faible. Politiquement, il ne faut pas s’attendre à ce qu’on fasse mordre la poussière à quelqu’un. Non pas que personne n’était au courant. C’est bien plus grave: tout le monde l’était. Mais personne ne s’est senti ni ne se sent responsable parce qu’il y avait toujours quelqu’un d’autre autour de la table pour codécider. Peut-être la commission d’enquête devra-t-elle constater que la responsabilité politique est devenue un concept sacrément vide de sens.
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