Pollution à Zwijndrecht: le gouvernement flamand met la société 3M et ses administrateurs en demeure
La ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir met en demeure l’entreprise chimique 3M et ses administrateurs pour leur gestion de la pollution au PFOS à Zwijndrecht, près du port d’Anvers, a-t-elle fait savoir mardi soir.
Des huissiers se sont rendus dans la journée au siège belge de l’entreprise à Diegem (Brabant flamand), sur le site de Zwijndrecht et chez trois administrateurs. Des mises en demeure seront également remises au siège américain et aux dirigeants américains dans les prochains jours.
La ministre donne à l’entreprise jusqu’au 1er octobre pour trouver une solution à la pollution et trouver les moyens financiers pour ce faire. L’entreprise doit également fournir au gouvernement régional toutes les informations disponibles sur les dangers des PFAS et du PFOS.
Une commission d’enquête se penche depuis quelques semaines sur les carences de gestion de la forte pollution au PFOS (le sulfonate de perfluorooctane, qui appartient à la famille des PFAS ou substances perfluoroalkylées) constatée à proximité d’une usine chimique du groupe américain 3M à Zwijndrecht dans le cadre du chantier de l’Oosterweel en Région anversoise.
Lors de la séance de vendredi dernier au parlement flamand, 3M a refusé de répondre ou a affirmé ne pas être en mesure de répondre aux questions, a estimé Mme Demir. Selon elle, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, a indiqué son cabinet. Selon la ministre, 3M Belgium a systématiquement omis d’informer les autorités compétentes, ses propres employés et les riverains de l’usine de l’avancée des connaissances sur les dangers de cette pollution.
Si l’entreprise ne respecte pas la mise en demeure, Mme Demir souhaite engager une procédure, avec le gouvernement flamand, afin que l’entreprise soit poursuivie soit au pénal, au civil ou devant un tribunal administratif. Elle déplore, entre autres, la rétention d’informations, la minimisation des risques et le non-respect de l’obligation de gestion raisonnable comme des éléments pouvant être utilisés contre la multinationale.