Manifestation à l’Office des Étrangers contre des « politiques migratoires de la honte »
Des policiers sont intervenus en nombre jeudi vers 14h15 pour évacuer les activistes qui occupaient le hall et bloquaient l’entrée de l’Office des étrangers, située boulevard Pacheco à Bruxelles. Ils ont procédé à une vingtaine d’arrestations administratives. Les personnes seront relâchées après identification, a assuré un porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, qui ne signale aucun incident particulier lors de l’intervention.
Une cinquantaine de jeunes militants, selon l’estimation des organisateurs, se sont mobilisés à l’intérieur et devant les locaux à compter de 12h00. Par cette action, ils voulaient dénoncer ce qu’ils appellent des « politiques migratoires de la honte » qui procèdent à un « tri » des personnes en exil.
Les activistes ont déployé dans le hall une banderole portant l’inscription « À l’Office de la honte, on trie des humains ». D’autres messages similaires ont été pendus autour de la porte d’entrée. Certains activistes s’étaient reliés entre eux au moyen de tubes couvrant leurs avant-bras. Ils ont notamment scandé le slogan « À bas les frontières ».
Une émission de radio intitulée « Aux frontières de la honte » a été retransmise en direct, depuis l’occupation, sur les ondes de Radio Panik. Les animateurs ont notamment critiqué l’utilité des frontières et de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes appelée communément Frontex. Les activistes remettent en cause les procédures, appliquées par l’Office des Étrangers et le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA), qui déterminent qui peut avoir accès ou non au territoire. Ils réclament une liberté inconditionnelle de circulation.
« Nous avons profondément honte », ont exprimé les activistes dans leur communiqué. « Honte d’habiter un territoire régi par des politiciens qui perpétuent un racisme systémique, honte de l’accueil indécent réservé aux personnes migrantes, honte de la criminalisation à l’oeuvre ».
Ils voient dans la grève de la faim de 2 mois qui a eu cours à Bruxelles courant 2021 et dans le campement symbolique qui s’est implanté fin mars pour quelques jours porte de Ninove des actions « désespérées » de personnes sans-papiers qui veulent faire entendre leurs droits fondamentaux.