Magnette: « C’est dans ces moments de crise qu’on voit combien nos idées sont puissantes »
La pandémie, les inondations en Wallonie, la guerre aux frontières de l’Europe et ses conséquences désastreuses sur les prix de l’alimentation et de l’énergie, « c’est dans ces moments de crise qu’on voit combien nos idées sont puissantes », a affirmé dimanche le président du PS Paul Magnette, dans un discours du 1er mai à Charleroi où il a étrillé son partenaire de coalition, le MR.
Après avoir moqué l’organisation par le MR d’une « mascarade » de fête du travail à Herstal, faite « pour nous narguer », le chef des socialistes francophones est revenu sur « le sinistre bilan des cinq années de régression sociale du gouvernement MR-N-VA » sous la précédente législature.
« Et ils veulent faire pire encore », a-t-il affirmé, citant « les éternelles agressions de la droite » contre les pensions, les chômeurs, la Sécurité sociale, les fonctionnaires, etc. « J’ai connu un temps où nous avions parfois des libéraux avec qui on pouvait dialoguer, mais la droite est revenue avec sa dureté et son arrogance », a lancé M. Magnette.
Interrogé en marge du discours, le président du PS a confirmé qu’il considérait désormais que le MR s’inscrivait dans la ligne des partis de droite « les plus durs et les plus agressifs d’Europe ». « Le rêve de Georges-Louis Bouchez, c’est de devenir Premier ministre par la Flandre en refaisant une nouvelle Suédoise », a-t-il ajouté.
M. Magnette répète que son propre rêve est de « faire un gouvernement sans les libéraux ». Mais il a réfuté que les débats actuels sur le cordon sanitaire étaient un piège tendu au MR pour l’éjecter de certaines majorités. « Évidemment, si M. Bouchez devait retourner débattre avec le Belang, cela constituerait un problème politique. »
Soulignant les surprofits des grandes entreprises, le Carolorégien a dénoncé ceux qui prétendent qu’il n’y aurait pas d’argent pour les travailleurs. Il a une nouvelle fois défendu l’indexation automatique des salaires, « non pas seulement pour préserver le pouvoir d’achat, mais aussi pour mieux redistribuer les bénéfices des entreprises, parce que ce sont les travailleurs qui créent la valeur ».
Insistant sur les réponses apportées par les socialistes aux demandes de la FGTB ou de Solidaris, il a défendu les « conquêtes arrachées par les socialistes » dans les gouvernements, comme la pension minimale à 1.500 euros, des améliorations pour les soins de santé, le renforcement des services publics, ou encore le relèvement des plus basses allocations et du salaire minimal. « Avec nos partenaires de l’Action commune et le soutien très très large de la population, nous pouvons y arriver ».
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Devant plusieurs centaines de militants et mandataires réunis au centre culturel de l’Eden, le bourgmestre de Charleroi a répété les demandes remises ces derniers jours à l’avant-plan par les socialistes, comme le prélèvement d’un impôt sur le 1% le plus riche de la population. « Avec cela, on peut augmenter de cent euros net tous les mois les salaires de la moitié des travailleurs, soit 2,5 millions de travailleurs ».
C’est au président de la fédération socialiste de Charleroi, Thomas Dermine, qu’est revenue la tâche d’étriller le rival de gauche, le PTB, pour son incapacité à conclure les compromis nécessaires à une participation gouvernementale, et à mettre en oeuvre des politiques. M. Dermine a notamment lancé un appel à la gauche chrétienne et la gauche écologiste pour un combat démocratique vers plus de solidarité et d’équité, et appelé les militants à être davantage présents en rue et sur les réseaux sociaux pour recruter de nouveaux sympathisants en vue des élections de 2024.