Le PTB exige le blocage des prix de biens de première nécessité et du carburant
Le PTB a réclamé dimanche un blocage des prix des produits de première nécessité, comme la farine, le riz, les pâtes, le pain, la semoule, etc. ainsi que de celui du carburant. Il préconise la suppression des 60 centimes d’accises prélevés sur l’essence et le diesel afin d’en ramener le prix autour d’1,40 euro. Il a aussi fustigé le manque de réponse du gouvernement face à la flambée de certains prix.
Le coût de la vie a occupé une grande partie des interventions à l’occasion du 1er mai célébré cette année par le PTB place Anneessens à Bruxelles. « Nous vivons dans un des pays les plus riches du monde et aujourd’hui, il y a des travailleurs qui préfèrent dormir dans leur voiture pour économiser du carburant. Tout le monde vient me trouver pour me dire: Raoul, on a déjà connu des moments difficiles mais, là, on n’en peut vraiment plus. S’il ne se passe rien, on va plonger », a expliqué le président, Raoul Hedebouw. « Et que fait le gouvernement? Il désigne un groupe d’experts. Des ministres qui gagnent 11.000 euros par mois vivent tellement dans leur bulle qu’ils ont besoin d’experts pour savoir ce qui se passe dans la vie des gens… Le blocage des prix, c’est la solution! »
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Le parti communiste s’est par ailleurs réjoui de voir que de plus en plus de partis souscrivaient à l’idée d’une taxe sur les gros patrimoines, notamment le CD&V qui est représenté au gouvernement fédéral.
Depuis longtemps, le PTB milite pour une « taxe des millionnaires », là où d’autres partis de gauche parlent d’un impôt sur la fortune. « Le PTB pousse aujourd’hui l’ensemble de l’échiquier politique vers la gauche, même le CD&V de Joachim Coens. Beaucoup de choses ont l’air possible mais attention, avec nos propositions, pas de copyright, que du copyleft' », a lancé le président à l’occasion de la Fête du travail.
Le PTB attend toutefois de voir la concrétisation des engagements pris à l’approche du 1er mai qui risquent, à ses yeux, d’être rapidement oubliés dès le 2 mai. « Le 1er mai, chez nous, c’est toute l’année », a-t-il lancé.
La loi de 1996, dite de compétitivité des entreprises et qui organise le blocage des salaires hors indexation, a également été la cible des critiques des communistes qui ont affiché leur soutien aux revendications syndicales et dit attendre des partis de la « pseudo-gauche » plus que des mots.
Le PTB a décoché ses flèches en direction des autres partis, qu’ils soient libéraux, socialistes ou écologistes. Le Vlaams Belang, qui organise aussi chaque année un meeting à l’occasion de la Fête du travail, a été particulièrement visé. « Le 1er mai, ce n’est pas le jour du Vlaams Belang qui essaie de se profiler comme social et flamand mais qui s’oppose à toute taxe sur le patrimoine et veut foutre en l’air les syndicats », a accusé M. Hedebouw.
Interrogé en marge de son discours, le président du parti n’a pas caché qu’il avait l’ambition de reprendre une partie du vote populaire et de défiance à l’égard des partis traditionnels que l’extrême-droite s’est accaparée en Flandre. « Avec la crise économique actuelle, il y a une augmentation des enjeux pour le PTB, et il y a un enjeu majeur pour nous, c’est d’aller chercher les voix de la classe travailleuse qui sont parties là-bas« , a-t-il expliqué.
Le PTB n’a pas participé vendredi à la réunion des « sherpas » des partis francophones sur le cordon sanitaire à l’égard des partis d’extrême-droite après le débat qui a opposé les présidents du MR et du VB sur la VRT. Certains de ses mandataires ont d’ailleurs déjà débattu en Flandre avec le Vlaams Belang.
« J’attends une réunion de tous les partis, francophones et néerlandophones, sur cette question. Je suis le président d’un parti national. En Flandre, on pourrait avoir soit un débat avec les partis traditionnels et le Vlaams Belang, soit un parti avec les partis traditionnels, le Vlaams Belang et le PTB. Je préfère clairement l’option 2 qui est la meilleure pour l’anti-fascisme », a-t-il expliqué.