Le PS peut envisager de gouverner avec la N-VA, selon Paul Magnette
Le PS est prêt à discuter avec la N-VA en vue de former un gouvernement, ce qui compte, c’est le contenu des discussions, a expliqué mardi le président des socialistes francophones, Paul Magnette, sur le plateau de la chaîne d’information LN24.
« On peut envisager de gouverner avec la N-VA. Ce qui compte, c’est le contenu. Je ne peux pas envisager une seconde de faire avec la N-VA ce qui a été fait par le gouvernement précédent », a déclaré M. Magnette.
Le PS ne participe pas pour le moment aux discussions en vue de mettre sur pied une coalition « Arizona » menée par les présidents du MR, de l’Open Vld et du CD&V, au contraire du sp.a, son alter ego flamand. Ce n’est pas un choix, à entendre M. Magnette.
« On a par essence le sens des responsabilités. On n’est pas là juste pour protester, ce qui nous distingue d’autres partis à gauche. On est là pour faire des propositions et une fois qu’on les a faites, on se bat. On a peut-être les mains sales mais au moins on a des mains, au moins on se bat pour changer la vie des gens. Par essence, on ne va jamais faire le choix de l’opposition », a-t-il fait remarquer.
L' »urgence » d’avoir un gouvernement se mesurera à la rentrée. Mais, aux yeux de M. Magnette, il vaut encore mieux pas de gouvernement qu’un mauvais gouvernement. Le président des socialistes porte à ce titre un regard très critique sur l’action menée par le « reste de gouvernement » actuel.
« La crise n’a pas été, objectivement, bien gérée par le gouvernement fédéral », a-t-il lancé, en rappelant les difficultés qui ont entouré l’approvisionnement en masques. « Ce reste de gouvernement n’a pas bien travaillé. Si c’est pour faire la même politique que pendant les 5 années passées, je préfère qu’il ne fasse rien ».
Le président du PS a entrouvert la porte à une discussion sur une réforme de l’Etat. « Historiquement, il y a un seul point où, entre socialistes et nationalistes, il y a débat, c’est la réforme de l’Etat. On voit bien que l’Etat ne fonctionne plus aujourd’hui, le découpage des compétences est d’une complexité hallucinante », a-t-il souligné avant de se prononcer en faveur d’un « découpage clair » par lequel telle compétence serait à 100% régionale ou à l’inverse remonterait à l’échelon fédéral.
A l’heure où les partis de l’éventuelle coalition « Arizona » se déchirent sur la question de l’avortement, Paul Magnette s’est voulu clair: « Je refuserai toujours d’en faire une question d’accord de gouvernement ».