Le palais de justice de Bruxelles désormais équipé de salles ultra sécurisées: « Une étape importante »
Quatre nouvelles salles ont été inaugurées ce vendredi après plus de trois ans de travaux. Elles serviront à la tenue de procès « à risque », tels des procès pour terrorisme et des procès de grand banditisme.
Quatre salles d’audience hautement sécurisées ont été inaugurées, vendredi matin, au palais de justice de Bruxelles, en présence de magistrats, de l’architecte responsable des travaux et du secrétaire d’État en charge de la Régie des Bâtiments, Mathieu Michel, ainsi que du ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Les travaux de ce projet, appelé « box in the box« , débutés en septembre 2018, ont donc duré un peu plus de trois ans, pour un coût de 5,2 millions d’euros.
Nombreuses caméras
Les quatre salles ont la particularité de disposer d’accès séparés pour les détenus, pour les magistrats, et pour le public. De cette manière, la sécurité est mieux assurée que dans les salles d’audience « classiques ». De nombreuses caméras de vidéo-surveillance ont également été installées dans l’espace autour de ces salles, qui serviront essentiellement à la tenue de procès « à risque », tels des procès pour terrorisme et des procès de grand banditisme.
Les salles d’audience peuvent accueillir un public de 30 personnes. Elles ont été aménagées dans une structure avec une ossature en bois construite dans une des cours intérieures du palais de justice, de manière à ne pas toucher aux façades de ce bâtiment classé. Autour des salles, d’autres aménagements ont été réalisés, notamment des salles de réunion ainsi qu’un petit espace cafeteria pour les magistrats, des sanitaires et une petite « salle des pas perdus » avec tables et banquettes pour le public et pour les avocats qui veulent s’entretenir avec leurs clients.
Etape importance
Pour les autorités publiques en charge de ce projet, la réalisation de la « box in the box » est une étape importante dans la modernisation globale de la justice, plus particulièrement en ce qui concerne la rénovation du palais de justice de Bruxelles. « Le train est en marche, plus rien ne l’arrêtera », a déclaré Mathieu Michel. « Nous retrouverons bientôt notre palais de justice sans sa cage métallique », a-t-il également affirmé, faisant référence aux travaux en cours sur la façade extérieure du bâtiment, destinés, dans un premier temps, à enlever les échafaudages qui défigurent cette façade depuis des dizaines d’années. « Le palais de justice de Bruxelles est emblématique de notre capitale et de notre pays. Il fait partie de la « sky line » de Bruxelles. Il est un symbole de la justice et de la démocratie qu’il est important de préserver », a ajouté le secrétaire d’État.
« Le palais de justice de Bruxelles avait un grand besoin de salles sécurisées, notamment pour les affaires de terrorisme et de crimes organisés », a déclaré le ministre Vincent Van Quickenborne, rappelant plusieurs cas d’évasion qui y ont eu lieu. « Il faut une justice moderne, fonctionnelle et sécurisée. La « box in the box » est un pas important dans cette direction, tout comme la digitalisation de la justice. C’est fondamental pour laisser la justice continuer à s’exercer dans la sérénité », a-t-il dit.
« Ce chantier a été difficile », a pour sa part expliqué l’architecte, Francis Metzger. « Il a fallu travailler dans un palais de justice en activité et tenir compte du fait que le bâtiment est classé patrimoine historique. Mais je pense qu’on a franchi une étape dans l’histoire de ce palais de justice. Victor Horta écrivait déjà, dans les années 1940, que le palais de justice était en train de perdre de son prestige et qu’il ne serait bientôt plus qu’un lointain souvenir de ce qu’il était. Il faut reconquérir l’identité de cette 1/2uvre magistrale, l’une des plus importantes en Belgique », a-t-il exprimé. « La justice n’est plus celle du siècle passé et il est donc nécessaire de restaurer le bâtiment en tenant compte de cela. Mais le bâtiment n’est pas en si mauvais état. Je constate qu’il y a en tout cas de l’ambition et un soutien politique ».
L’architecte a précisé que la structure dans laquelle ont été aménagées les salles est totalement « réversible », autrement dit elle peut être démontée, sans altérer l’architecture de la façade.
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