Covid Safe Ticket: ce qu’il faut savoir sur son utilisation… bientôt étendue?
Le Covid Safe Ticket entre en vigueur ce 13 août, en Belgique. Comment se le procurer, et dans quelles situations est-il requis? Le point sur son utilisation actuelle… et sur le débat déjà grandissant autour de son extension.
Le dernier Comité de concertation en date avait acté le début de l’utilisation du Covid Safe Ticket en Belgique au 13 août. Dès ce vendredi, donc, la Belgique entière entre dans un nouveau fonctionnement: celui du laissez-passer. Qui, pour le moment, s’applique à certaines situations bien précises. A l’inverse de ce qui se fait en France, où le pass sanitaire devient nécessaire pour accéder à une grande partie de la vie sociale et culturelle, le Covid Safe Ticket belge, qui sert également de pass sanitaire européen, reste limité à quelques cas précis.
- Comment puis-je me le procurer?
L’obtention du Covid Safe Ticket en Belgique est soumis à une de ces trois conditions
- Une vaccination complète datant de plus de 14 jours ;
- Un certificat de rétablissement au Covid datant de moins de 6 mois ;
- Un test négatif de moins de 48h.
Seconde étape: télécharger l’application pour smartphone CovidSafe. Après vous être identifé, vous aurez accès à vos certificats de vaccination, de tests, ou de rétablissement. Le QR Code fait office du fameux Covid Safe Ticket. Il est aussi possible de l’obtenir via le site masanté.be
- A quoi me donne-t-il accès?
Concrètement, il sera requis en Belgique pour accéder à tous les événements de minimum 1.500 personnes en extérieur (maximum 75.000) dès le 13 août, et 1.500 personnes en intérieur dès le 1er septembre. Sont donc surtout concernés les festivals en plein air, les concerts, les matchs de football, ou tout événement culturel susceptible de rassembler a minima 1.500 participants. L’utilisation du pass permet à ces événements de se dérouler sans masque ni distanciation sociale.
Le Covid Safe Ticket fait aussi office de pass sanitaire européen : il s’agit du même QR Code. Il vous sera donc d’une grande utilité pour prendre l’avion, voyager en Europe, et avoir accès à la vie culturelle du pays en fonction des réglementations locales.
- Son utilisation pourrait-elle évoluer?
La réponse est oui. Au départ, les décideurs belges (libéraux en tête) ont voulu limiter l’utilisation du Covid Safe Ticket pour l’accès aux très grands événements uniquement, comme par exemple les festivals Tomorrowland et Pukkelpop. Leur organisation étant finalement annulée, ou revue en édition limitée, l’idée a fait son chemin pour l’utilisation du sésame dans n’importe quel événement réunissant au moins 1.500 personnes.
Si la mise en application d’un pass sanitaire aussi étendu qu’en France ne convainc presque personne en Belgique, le débat est toutefois grandissant quant à l’utilisation du Covid Safe Ticket pour les événements de plus petites tailles (en dessous de la jauge de 1.500, donc).
Le bras de fer pour les petits événements
En Flandre, un bras de fer s’est amorcé sur la question. D’un côté de la table, on retrouve Vooruit et le CD&V, qui plaident en faveur d’une extension du pass aux plus petits événements. « Si on instaure ce système pour les grands évènements, pourquoi ne pourrait-on pas le faire pour de plus petits évènements? », s’interrogeait le président de Vooruit, Conner Rousseau, dans le Standaard.
« Frank Vandenbroucke est aussi en faveur de petits événements » organisés via le pass sanitaire, a indiqué la porte-parole du ministre de la Santé à la DH.
« Il est très important que cela soit mis sur la table, parce qu’il y a beaucoup de gens qui veulent organiser de plus petits évènements en toute sécurité », acquiesce Joachim Coens, président du CD&V.
Et puis, de l’autre côté de la table, on retrouve libéraux et écologistes, qui s’opposent fermement à cette extension. Egbert Lachaert, président de l’OpenVLD, exprimait hier sa réticence sur Twitter. « Si nous ne mettons pas une limite, nous finirons dans une société dont nous ne voulons pas. Il existe effectivement des alternatives. »
Le député Groen Jeremie Van Eeckhout craint pour sa part une dérive vers une ‘une société du pass.’
« Le ferons-nous également pour les fêtes de famille et les visites à domicile? », s’interroge-t-il sur Twitter.
La question arrive forcément du côté francophone, avec des oppositions identiques, ou presque. Georges-Louis Bouchez s’y oppose fermement : « Le pass n’est pas une cape d’immunité », dit-il dans la DH. « On ne veut pas glisser vers une société de pass, de conditions pour la liberté. »
« Depuis le début, nous avons recherché l’équilibre entre santé publique et préservation des libertés. C’est la raison pour laquelle nous ne voulons pas d’une société du pass « , indique Georges Gilkinet (Ecolo).
Le débat sur la question sera sans aucun doute animé lors du prochain Comité de concertation, qui pourrait avoir lieu de la semaine prochaine (la date du 20 août est évoquée).
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