Dossier spécial placements: focus sur le crowdlending, le prêt participatif qui permet d’investir dans l’économie réelle
Les placements alternatifs peuvent offrir des rendements intéressants. Ils présentent néanmoins quelques dangers. Comment, dès lors, investir son argent dans ces produits sans mettre son patrimoine en péril? Points forts et risques pour le crowdlending.
Le crowdlending, ou prêt participatif, permet de financer des projets (notamment immobiliers) ou des entreprises, le plus souvent par l’intermédiaire de plateformes spécialisées comme Beebonds, Look & Fin, Ecco Nova, Bolero Crowdfunding, etc. En retour, l’investisseur ne reçoit pas une contrepartie sous forme de produits ou d’actions, mais des intérêts puisqu’il s’agit d’un prêt. Les gouvernements régionaux ont aussi mis en place des outils de ce type pour permettre de mobiliser l’épargne privée au profit des entreprises locales. A Bruxelles, le dispositif porte le nom de prêt Proxi ; en Wallonie, on parle de prêt Coup de pouce ; en Flandre, il s’agit du Winwinlening.
Les avantages
Le crowdlending donne la possibilité d’investir dans l’économie réelle, par exemple des projets locaux ou qui tiennent à coeur à l’investisseur. Grâce à lui, on peut aussi contribuer au développement de PME, en leur permettant de mobiliser rapidement des fonds. Autre avantage: le crowdlending est facile d’accès, aisé à comprendre, les procédures rapides et certaines plateformes acceptent les investissements à partir de cent ou mille euros. Surtout, la formule attire pour ses rendements élevés souvent situés entre 4 et 10% (5% net, en moyenne, selon la FSMA, l’ Autorité des services et marchés financiers). Ils sont généralement plus faibles pour les prêts Proxi et Coup de pouce (entre 0,75% et 1,50%) mais vous bénéficiez, pour ceux-ci, d’un avantage fiscal de 4% durant les trois ou quatre premières années selon la Région. En fonction des formules, les intérêts et le capital de départ peuvent être remboursés mensuellement, annuellement ou à l’échéance du projet. La durée des prêts est également très variable, mais le crowdlending fonctionne généralement avec des temporalités courtes allant de un à cinq ans, voire huit ou dix ans pour les prêts Proxi et Coup de pouce.
Les risques
Le principal danger du crowdlending est la perte totale ou partielle du capital si l’entreprise fait faillite ou si le projet échoue avant la fin du remboursement du prêt. Pour limiter les risques, mieux vaut opter pour des remboursements de capitaux et d’intérêts réguliers plutôt qu’à l’échéance du projet. On peut aussi se tourner vers des produits qui génèrent un peu moins de rendement, mais qui offrent davantage de garanties. Certaines plateformes proposent, par exemple, des crowdlendings dont les taux s’élèvent à 2 ou 3% et pour lesquels le capital de départ est 100% assuré. Il faut également savoir que les prêts régionaux, eux, sont couverts par une garantie publique. Cela signifie que si l’emprunteur ne peut rembourser à cause d’une faillite, une réorganisation judiciaire ou toute autre raison, le prêteur pourra récupérer une partie de son capital sous forme d’un crédit d’impôt équivalent à 30% du montant définitivement perdu.
Pour éviter d’en arriver là, rien ne vaut la prudence: « Les entreprises et porteurs de projet ont souvent recours au crowdlending car ils n’ont pas réussi à obtenir des emprunts par les canaux classiques, observe Michel Ernst, stratégiste actions senior chez CBC. Il faut donc éviter de se laisser hypnotiser par des rendements élevés et se renseigner sur le projet dans lequel on investit. » Mieux vaut égalementprivilégier des plateformes sérieuses et reconnues, agréées par la FSMA. Il n’existe, en revanche, pas vraiment de solutions pour contourner d’autres inconvénients comme le fait que les remboursements anticipés sont souvent impossibles ou que les capitaux prêtés ne peuvent pas être échangés ou revendus.
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