Début du procès du meurtrier présumé de Julie Van Espen, à huis clos
La jeune étudiante de 23 ans avait été tuée en mai 2019 alors qu’elle allait rejoindre des amis dans le centre d’Anvers. L’homme dans le box des accusés risque la perpétuité.
Ce lundi matin, le procès sur l’assassinat de Julie Van Espen s’ouvre devant la Cour d’assises d’Anvers. Dans le box des accusés: Steve Bakelmans, âgé aujourd’hui de 41 ans.
Procès à huis clos
Le procès commence ce lundi, deux ans et demi après le meurtre, mais il se tiendra à huis clos. L’avocat de la famille en avait introduit la demande au début des débats. Ni le procureur général, ni la défense ne s’y étaient opposés. « Nous demandons cela afin de préserver la vie privée et l’intégrité de la victime et de ses proches […] L’un des motifs d’accusation est le viol et il est précisément prévu par la loi qu’un procès à huis clos peut être demandé au nom de la victime. Cela est également prévu dans la Convention européenne des droits de l’Homme« , avait déclaré Me Maes (l’avocat qui représente la famille) selon l’AFP. Le tribunal a confirmé avoir décidé le huis-clos dans un arrêt interlocutoire. Le prévenu est passible de la prison à perpétuité car il est poursuivi pour viol et assassinat.
Les faits
Le 4 mai 2019, Julie Van Espen avait disparu sur le chemin entre Schilde et le centre d’Anvers, où elle devait rejoindre des amis. Très vite, les recherches s’étaient centrées près du canal Albert, tout près du Sportpaleis d’Anvers. Le GSM de la jeune femme avait borné non loin de la salle de concert et des habits ensanglantés avaient été retrouvés, ce qui avait convaincu les enquêteurs de la zone à ratisser. La police avait ensuite publié les photos d’un homme d’abord considéré comme témoin et ensuite comme suspect dès le 6 mai, date où le corps de Julie Van Espen avait été retrouvé. Steve Bakelmans avait été arrêté quelques heures après. Selon lui, la jeune fille s’est débattue quand il avait tenté de la violer, il l’avait donc frappée puis étranglée.
Le drame aurait pu être évité
Steve Bakelmans était connu des services de police, condamné deux fois pour des faits de viols (entre autres). Quand il a commis le meurtre de Julie Van Espen, il était dans l’attente d’un jugement en appel pour un fait de viol commis quelques années auparavant. Ce drame a relancé les débats sur le traitement des délits et crimes sexuels au sein de la justice. Steve Bakelmans n’avait pas été placé sous les verrous car une arrestation immédiate peut seulement avoir lieu s’il y a un risque que le prévenu tente d’échapper à l’exécution de sa peine (donc s’il tente de fuir). Cela n’a pas été jugé le cas pour Steve Bakelmans qui était donc libre malgré son procès. De plus, la situation de la cour d’appel d’Anvers à cette période était catastrophique, ils étaient en manque d’effectif et de nombreux dossiers ont été reportés plusieurs fois (dont celui-ci).
Changement du Code pénal
Une réforme du Code pénal est prévue pour 2022 et la mort de Julie Van Espen a plaidé dans ce sens. Des changements sont prévus sur la notion de consentement ou l’inceste. Plus largement, les peines en matière de délits sexuels devraient être revues à la hausse.
Ariane Kandilaptis
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