Bart De Wever et Paul Magnette. © Belga

Dave Sinardet: « Bart De Wever a fait une erreur d’appréciation »

Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Avec un communiqué de presse remarqué, les familles libérales et écologistes ont fait pression sur les préformateurs Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS).  » Stratégiquement intelligent « , estime le politologue Dave Sinardet (VUB).

MR, Open VLD, Ecolo et Groen ne veulent pas être le jouet du tandem De Wever-Magnette. Les partis l’ont dénoncé dans un communiqué de presse surprenant qu’ils ont envoyé conjointement. D’un seul coup, les plans communautaires de la « bulle des cinq » (N-VA, CD&V, CDH, PS et sp.a) sont vus avec suspicion.

« C’est une décision stratégiquement intelligente », analyse le politologue flamand Dave Sinardet (VUB). « Ils avaient l’impression d’être montés les uns contre les autres et d’être utilisés par la bulle des cinq. »

Le virage vers un gouvernement sans la N-VA a commencé, selon certains membres de la N-VA.

Dave Sinardet : Pour l’instant, il n’y a pas de coalition Vivaldi en place (composé des familles socialistes, libérales, vertes et chrétiennes-démocrates, ndlr). Le CD&V est trop collé à la N-VA. Mais dans tous les cas, c’est l’occasion pour l’Open VLD de se profiler. C’est uniquement grâce au nouveau virage de la N-VA.

De quel virage parlez-vous ?

En 2014, il y a le « virage de Bracke » (nom donné au changement de cap de la N-VA en vue des élections de la même année, ndlr). Le parti a laissé tomber le communautaire en échange d’une politique socio-économique de droite. Maintenant, ils font à nouveau demi-tour, si l’on en croit l’accord fait avec le PS. En échange de concessions socio-économiques, ils obtiennent des éléments communautaires.

Alors pourquoi est-ce tentant pour l’Open VLD ?

Les libéraux peuvent maintenant se présenter comme la garantie d’une politique plus libérale. Pendant des années, la N-VA a été un concurrent majeur dans ce domaine, mais avec cet accord, elle le cède.

Cependant, la N-VA souhaite intégrer l’Open VLD – sans le MR.

De Wever a commis une grosse erreur d’appréciation. Il pensait qu’il allait réussir à attirer l’Open VLD. Peut-être visait-il à créer des divisions dans le parti pour qu’ils soient prêt à abandonner le MR. Mais cela n’a pas fonctionné. Le fait qu’il ait commencé à faire pression sur eux a dégradé les relations personnelles. C’était une mauvaise intuition. Mais il y a un élément plus essentiel qui rend la coalition bourguignonne (socialistes, libéraux et nationalistes, ndlr) compliquée.

C’est-à-dire ?

L’accord entre la N-VA et le PS se résume grosso modo à une politique socio-économique de gauche et à une réforme de l’État. Les trois partis sp.a, CD&V et cdH sont d’accord avec cela. Mais cela ne fait que 70 sièges. Avec la participation d’un nouveau partenaire, le « château de cartes » risque de s’effondrer. Des ajustements seront en effet nécessaires, au détriment de la N-VA ou du PS.

Quelle est la prochaine étape ?

Il est clair que le travail ne peut pas continuer comme ça. Il y a 70 sièges, mais en même temps, il n’y a pas d’alternative immédiate. Bien que le terrain de jeu puisse s’ouvrir à nouveau. Pendant un an, on a dit que les deux plus grands partis devaient trouver un accord. Cela s’est maintenant réellement produit dans une large mesure. Si cela échoue à nouveau, cela ouvre la voie à d’autres coalitions.

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