Contrer l’autoritarisme par une citoyenneté solidaire: « reprendre le fondement du contrat social, en redéfinissant la citoyenneté »
« Nous sommes entrés dans le libéral-autoritarisme, au risque du totalitarisme encore plus plausible après l’expérience du confinement-encasernement », énonce Roger Sue, professeur à l’université Paris Descartes, dans son essai Le Spectre totalitaire. Repenser la citoyenneté (Les Liens qui libèrent, 176 p.). Et pourtant.
Pourtant, la crise du coronavirus a apporté au sociologue un grand motif de satisfaction: « La pandémie a montré que le fond citoyen était présent. » Résultat: « Une société plus horizontale s’oppose à des institutions verticales de plus en plus vides de sens. »
Fort de ce constat et évaluant tout ce que la gauche, en France, n’a pas vu ou a raté ces dernières années, Roger Sue en appelle à « reprendre le fondement du contrat social, en redéfinissant la citoyenneté ». Pour lui, elle consiste en « une forme particulière de lien et de condition sociale, également partagés, nés sous le signe de l’association, avec des droits et des devoirs, dont la participation commune à la construction de la cité ».
L’auteur croit fermement au pouvoir émancipateur de l’engagement dans les associations (plus d’1,5 million en France aujourd’hui, contre 600 000 dans les années 1960). Il plaide donc pour une « démocratie associative » en réclamant de les… associer à la prise de décision politique. Car, pour lui, « c’est justement parce que cette associativité native ne trouve pas sa traduction politique que s’installent la défiance, les révoltes, la contestation de la classe politique et des élites ». Ce projet est-il le remède à la « fatigue démocratique » de l’Europe?
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