Affaire Mawda : les parties civiles ne plaident plus pour un meurtre
Les parents de la petite Mawda, parties civiles, ont demandé à la quatrième chambre correctionnelle de la cour d’appel du Hainaut de requalifier la prévention d’homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution, retenue par le tribunal correctionnel contre le policier auteur du tir mortel, en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Les parents ont pris cette décision « car ils sont épuisés par la procédure ».
Me Salma Ben Kahlifa a déclaré que plusieurs déclarations du prévenu sont contredites par des éléments du dossier. Celui-ci n’aurait pas fait, comme il l’a déclaré, de gestes de sommation et aurait chambré directement son arme, visant un peu plus haut que le pneu. « J’espère qu’à l’issue de ce procès, qu’il sera clair dans la tête de tout le monde qu’il ne faut pas tirer dans une camionnette, au risque de tuer des gens », a insisté l’avocate.
Elle a également exclu le caractère involontaire de l’infraction, expliquant qu’il n’était pas grave de laisser filer une camionnette qui refuse de répondre aux injonctions de police.
Selon Me Lambert, le policier ne doit pas être jugé comme citoyen mais comme un agent de l’État qui a commis une faute en usant de son arme à feu lors de cette course-poursuite. « L’utilisation d’une arme à feu contre un véhicule tombe sous le coup des articles 37 et 38 de la loi sur la fonction de police et le prévenu n’a pas respecté cette loi », a déclaré l’avocate.