24 000 arbres plantés à Liège pour lutter contre le réchauffement climatique
La ville de Liège a dévoilé le dernier élément de sa stratégie pour lutter contre le changement climatique, le Plan Canopée. Son objectif : protéger la biodiversité mais aussi la santé de ses habitants.
Le réchauffement climatique est un problème que la ville de Liège semble bien décidée de prendre à bras le corps. Ce mercredi 17 novembre, elle a dévoilé sa nouvelle stratégie : le Plan Canopée.
Plus de 24 000 arbres seront plantés d’ici 10 ans, pour qu’ils atteignent leur maturité en 2050. Ainsi, 210 hectares supplémentaires profiteront d’une couverture arborée dans les différents quartiers de la ville de Liège, sur les 2156 hectares existants. Si le nombre n’est pas très impressionnant par rapport à ce qui existe déjà, c’est la zone où les arbres seront plantés qui va changer les choses. Inutile, souligne Arnaud Lombardo, chef de cabinet de Gilles Foret (MR), Echevin de la Transition écologique, d’aller planter des arbres dans les bois du Sart-Tilman. Le Plan Canopée répondra à une méthode bien précise. Plusieurs analyses ont été réalisées pour savoir quels quartiers de la ville de Liège bénéficieraient le plus d’une couverture arborée. Le but est d’offrir au Liégeois une zone d’ombre et de fraîcheur pendant les périodes chaudes mais aussi de permettre un recyclage de l’air grâce aux arbres et une meilleure absorption des eaux de pluies.
Au mois de juin, la ville avait voté un Plan d’Actions pour le Climat qui a pour objectif de diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre de la ville d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Aujourd’hui, en plus de chercher à diminuer drastiquement l’émission de CO2, la ville entend s’adapter pour anticiper les conséquences du changement climatique, en plantant des arbres.
La priorité aux îlots de chaleur urbains
Les grands critères qui ont été retenus pour choisir quel quartier bénéficiera le plus du Plan Canopée ont cherché à tenir compte de la santé des citoyens et des zones d’exposition aux fortes chaleurs. L’âge moyen de la population par exemple a été pris en compte étant donné que ce sont les personnes âgées qui sont les plus susceptibles de souffrir de la chaleur pendant les périodes de canicule. L’autre grand critère est la densité de construction. En ville, là où les arbres procurent de la fraîcheur, les constructions en béton emmagasinent la chaleur et peuvent atteindre des températures très élevées. Ce sont les îlots de chaleur urbains. Dans la ville de Liège, il s’agira en particulier des quartiers qui se situent le long de la Meuse, comme les quartiers de Droixhe et de Bressoux.
« L’arbre est un climatiseur naturel« , explique Mélanie Haid, bioingénieure chargée du projet. « Il permet l’évapotranspiration, capte la chaleur pour la transformer en fraîcheur. »
Un défi de taille
Le projet est ambitieux car il va rencontrer bon nombre de difficultés, comme le manque de place dans la ville et le sous-sol déjà très encombré. « Il faudra croiser les futurs projets d’urbanisme avec les plantations. », déclare Roland Léonard, échevin des travaux à la ville de Liège. « Le sous-sol de la ville est déjà bien encombré par les nombreuses installations nécessaires pour fournir les Liégeois en eau, chauffage et électricité, et les systèmes racinaires des arbres devront être bien étudiés. « C’est un défi technique de taille qui sera relevé par le département. »
Outre l’aspect de la plantation, la ville va aussi devoir se tourner vers une variété d’arbres plus résiliente face au changement climatique. Certaines essences d’arbres réagissent en effet très mal à la hausse des températures et sont aujourd’hui victimes de parasites ou développent des maladies. 188 essences différentes seront analysées pour savoir laquelle correspondra le mieux à la situation future de la ville. En ce qui concerne les arbres qui sont déjà plantés, ils seront analysés, parfois au cas par cas, pour savoir s’ils devront être remplacés ou pas. « Ça ne sert à rien d’augmenter le nombre d’arbres si on enlève ceux qui existent déjà. », explique Thomas Halford, ingénieur forestier investi dans le Plan Canopée, « Les arbres déjà en place le resteront s’ils conviennent et si la sécurité le permet, et s’il faut en rajouter, ce sera en plus des 24 000 déjà prévus. »
D’un point de vue administratif, la ville de Liège a relevé l’importance des arbres dans son règlement communal. Ils seront mieux protégés et auront une place plus en amont dans les projets de développement urbain.
Un appel à l’initiative citoyenne
Enfin, le Plan Canopée reposera aussi sur une démarche citoyenne puisqu’une grande partie de la zone à boiser se trouve dans des propriétés privées. Les écoles, les parkings mais aussi le jardin des Liégeois seront des zones pour lesquelles la ville compte sur l’implication des citoyens pour planter des arbres. Des campagnes de sensibilisation seront organisées pour informer les habitants de l’importance du projet et des conseils seront prodigués pour l’entretien et le choix de l’essence des arbres. « L’idée est de donner une impulsion mais de manière responsable. », commente Gilles Foret. Environ 3500 arbres de grandes et petites tailles sont disponibles dès aujourd’hui et seront distribués gratuitement aux Liégeois qui souhaiteraient participer au reboisement de la ville de Liège.
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