Le pape François met en garde contre la désinformation et les dérives de l’IA
Quelques jours après l’annonce de Meta de supprimer ses opérations de fact-checking, le pape François a dénoncé ce qu’il nomme une «ère des fausses nouvelles», ainsi que les dérives de l’IA. Il a également appelé à éduquer et à sensibiliser les jeunes aux médias.
Le pape a fustigé, jeudi, lors de ses vœux au corps diplomatique accrédité au Vatican, une ère de « fausses nouvelles » et mis en garde contre les dérives de l’intelligence artificielle (IA) quand elle est utilisée pour « manipuler les consciences ».
Ses déclarations font écho à la décision de Meta de cesser ses opérations de fact-checking pour Facebook et Instagram aux États-Unis, ce qui a suscité une vague d’inquiétude quant à l’impact de la désinformation sur les réseaux sociaux. Les sociétés sont aujourd’hui « de plus en plus polarisées », a-t-il constaté, jeudi, et cette tendance est « aggravée par la création continue et la diffusion de fausses nouvelles qui non seulement déforment la réalité des faits, mais finissent aussi par déformer les consciences en suscitant des perceptions erronées de la réalité ».
Si « l’être humain est doté d’une soif innée de vérité », « à notre époque la négation de vérités évidentes semble avoir le dessus« , a poursuivi le souverain pontife qui, souffrant d’un rhume, a fait lire son discours. « Certains se méfient des arguments rationnels qu’ils considèrent comme des outils entre les mains d’un pouvoir occulte, tandis que d’autres croient posséder de manière univoque la vérité qu’ils se sont eux-mêmes construite », selon le pape.
Ces dérives « peuvent être renforcées par les moyens modernes de communication et par l’intelligence artificielle, utilisés abusivement comme moyens de manipulation des consciences à des fins économiques, politiques et idéologiques ». Pour y faire face, il est fondamental, selon François, d’éduquer et sensibiliser les jeunes au sens critique. « L’éducation, en tant qu’alphabétisation des médias, vise à offrir des outils essentiels pour développer les capacités de l’esprit critique, afin de doter les jeunes des moyens nécessaires (…) à leur participation active à l’avenir de leur société », a-t-il souligné. Il a conclu en plaidant pour « une diplomatie de l’espérance » qui soit « une diplomatie de la vérité ».