Laurent Simons en 2018 © Isopix

Qui est Laurent Simons, l’enfant « prodige » belge

Muriel Lefevre

A 7 ans, il était déjà le plus jeune chercheur au monde. Aujourd’hui, âgé de 11 ans, il vient de décrocher un diplôme universitaire. Laurent Simons est un petit génie venu d’Ostende. Portrait réalisé fin novembre 2019.

Ce garçon né à Ostende, mais qui vit aujourd’hui aux Pays-Bas, a un QI estimé à 145. Il est probablement beaucoup plus élevé, mais les tests ne vont pas plus haut. Il est ce qu’on appelle un « enfant à haut potentiel ». « Un cas unique en Belgique et aux Pays-Bas » dit le docteur Bernadette de Bakker. « On espère qu’il va pouvoir faire avancer la science en effectuant lui-même des recherches. » Son père, dentiste, est d’accord. « Il aborde les choses d’une manière différente. Il a tellement de capacité que ce serait dommage de les voir s’évaporer. »

C’est aussi pour cela, et parce qu’eux même n’avaient les capacités de le stimuler davantage, que ses parents ont eu l’idée il y a plus de deux ans de contacter une université à Amsterdam. Une université qui s’est directement montrée très enthousiaste. Au point d’intégrer le petit garçon. Laurent a donc rejoint, à 7 ans, l’équipe de chercheurs de l’Academisch Medisch Centrum (AMC) d’Amsterdam, où il va effectuer des recherches un jour par semaine. Pas en tant que sujet d’étude, mais bel et bien en tant que chercheur. A cette même époque, il sera aussi invité par l’université d’Oxford pour un congrès sur la médecine. « Au moins, là il s’amuse et s’épanouit » dit son père. « Qui est-on pour faire de la discrimination sur base de l’âge ? « 

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Ennui

À l’école, il se promène et finit ses études secondaires à l’âge de 8 ans au Sint-Jozef Humaniora à Bruges. Néanmoins, comme son père le précisait il y a deux ans : « il peut être très intelligent, mais il a le physique d’un enfant. » Par conséquent, il doit se coucher tôt. Ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour étudier. « Nous pensons que dès qu’il pourra rester éveillé plus tard, il avancera de façon encore plus spectaculaire ».

Une prédiction qui s’est révélée juste puisqu’il est aujourd’hui sur le point d’obtenir un baccalauréat en génie électrique à l’Université technique d’Eindhoven. « J’ai commencé en mars. Et maintenant, mon parcours pour obtenir mon baccalauréat est presque terminé « , dit-il. Là où d’autres étudiants ont besoin de huit à douze semaines pour maîtriser la matière d’un cours, Laurent le fait en une semaine.

Pour le guider, on lui a aussi trouvé un mentor en la personne du professeur Peter Baltus (59 ans). « Au début de notre collaboration, c’était bizarre, bien sûr. Mais j’ai vite remarqué que je pouvais lui parler comme à n’importe quel autre étudiant – parfois même mieux. Nous parlons d’électronique de pointe et de systèmes complexes. Parfois, j’oublie juste qu’il est si jeune, jusqu’à ce qu’il n’arrive pas à tordre un câble parce qu’il n’a pas la force d’un adulte. C’est le plus jeune étudiant avec qui j’ai travaillé, mais il est aussi trois fois plus intelligent que le meilleur étudiant de mes étudiants. Laurent est exceptionnel. Il atteint un niveau de profondeur, de perspicacité, de connexion, de conception de solutions que beaucoup d’étudiants adultes n’atteignent jamais. Cette qualité devient de plus en plus essentielle dans cette phase de ses études. Nous atteignons maintenant les limites des connaissances existantes : il devient de plus en plus important de générer de nouvelles connaissances sur la technologie et sur ce que nous pouvons en faire », peut-on encore lire dans De Morgen.

Créer un nouveau corps

Quand il avait sept ans, il rêvait de réparer les coeurs pour aider ses grands-parents cardiaques. Un rêve qu’il n’a pas abandonné, sauf que plutôt que de les réparer, il souhaite aujourd’hui en construire de nouveaux pour prolonger la vie. « Je veux remplacer des parties du corps par de la technologie. Vous pouvez tout imiter – des membres, mais aussi un foie, un coeur, un rein – et les placer dans le corps. Mais je veux que cette technique reste connectée au cerveau. Pour, qu’un jour, on puisse avoir un tout nouveau corps, mais toujours avec sa propre conscience. »

Avec ses parents toujours en 2018
Avec ses parents toujours en 2018© isopix

« Nous discutons en ce moment avec plusieurs universités pour lui permettre d’y obtenir son doctorat », dit encore son père toujours dans De Morgen, et ce, sans forcément passer par un master. « En réalité, on ne sait ce que nous réserve l’avenir. La situation de Laurent ressemble un peu à celle d’un jeune espoir du football: il a tout pour accomplir de grandes choses, mais on ne sait jamais avec certitude si les choses vont se dérouler ainsi. On ne se laisse néanmoins pas guider par l’argent qu’il pourrait gagner. La seule chose que nous voulons, c’est qu’il soit heureux »

L’enfant a néanmoins un programme chargé toute la semaine. Sauf le week-end où il ne fait rien. « C’est sacré pour lui », dit encore son père. « Il aime particulièrement jouer avec les chiens de sa grand-mère. Dans ces moments on voit que cela reste un garçon de neuf ans. »

« Ça, on le remarque tous les soirs », dit encore sa mère Lydia dans De Morgen. « Il est aussi têtu qu’un autre enfant de neuf ans quand le dîner ne lui plaît pas – et c’est souvent le cas. »

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