Pourquoi les requins figurent parmi les plus vieilles espèces animales ?
Vieux de plus de 400 millions d’années, le requin figure parmi les plus vieilles espèces animales de la planète, et ce grâce à une grande capacité d’adaptation.
Connu pour être un grand prédateur, le requin est également un animal possédant une grande capacité de survie. Il est apparu il y a 420 millions d’années, à une époque où la Terre ne connaissait pas encore les dinosaures. Le requin a même survécu à quatre des cinq extinctions de masse dont celle du Permien, il y a 252 millions d’années, où 70% des espèces marines ont disparu.
Bien que certaines catégories de requin aient disparu au fil du temps, cette espèce a jusqu’à présent su résister aux catastrophes terrestres. Plusieurs scientifiques tentent aujourd’hui d’expliquer cette exceptionnelle capacité de survie.
Une capacité à adapter son alimentation
Le régime alimentaire du requin est assez particulier. Il avale tout ce qu’il trouve dans ses alentours lorsque la viande fraîche lui manque. L’important pour lui est de rassembler suffisamment de calories nécessaires à son organisme.
La paléoécologiste, Sora Kim (Université de Californie Merced), qui a étudié l’alimentation du grand requin blanc, explique que ce dernier adapte son régime en fonction de son habitat. Ainsi, on peut retrouver dans son menu des pinnipèdes, des thons, des pieuvres, des petits poissons et même des passereaux de jardin.
Le requin-marteau tiburo, qui vit au large des côtes américaines, peut quant à lui devenir végétarien grâce à une enzyme permettant de digérer les végétaux.
Une capacité à s’adapter au climat
À l’époque de l’Éocène (il y a environ 50 millions d’années), la température de la Terre était supérieure de 9°C à 14°C par rapport à aujourd’hui. Ce réchauffement a provoqué la fonte des glaces provoquant ainsi une diminution de la salinité des océans, la masse de sel contenue dans l’eau de mer. Ce dérèglement a abouti à l’extinction de plusieurs espèces marines mais pas du requin, qui a su s’adapter à une eau moins salée.
Le requin a également résisté à l’acidification des océans en transformant son squelette osseux en un squelette cartilagineux. Ainsi, il a pu survivre contrairement aux différentes sortes de crustacés et mollusques dissoutes par cette nouvelle acidité. Cette adaptation n’a pas été sans conséquence puisque sa taille s’est considérablement réduite (moins de 10cm de long). C’est au fil du temps que le requin a retrouvé une grande taille.
Le requin semble aussi pouvoir s’adapter au réchauffement des eaux, qui favorise par ailleurs l’expansion de certaines espèces comme l’atteste une étude de 2018 démontrant l’augmentation des requins bouledogues dans le détroit de Pamlico en Caroline du Nord.
Malgré sa grande résistance, le requin ne parvient pas à faire face à l’Homme. Entre 1954 et 2014, la population des requins a diminué de 90%. Selon l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature, 16% des espèces de requins sont menacées d’extinction. Autre chiffre alarmant : selon la revue Marine Policy, plus de 100 millions de requins sont tués chaque année, soit trois par seconde.
Loreline Dubuisson
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