On peut écouter les secousses sismiques de Mars

Le robot InSight de la Nasa arrivé en novembre 2018 sur Mars a enregistré de multiples secousses sismiques que les Terriens peuvent désormais écouter.

La Nasa a mis en ligne mardi deux fichiers sonores de deux secousses datant du 22 mai et du 25 juillet, enregistrées grâce au sismomètre ultrasensible fourni par l’agence spatiale française CNES et qui écoute depuis le début de l’année le sous-sol de la planète, à la recherche de ses « battements de coeur » afin de découvrir des indices de l’histoire de sa formation.

Car la planète n’est pas morte et « respire » encore de manière ténue, explique le CNES.

La fréquence des vibrations est trop basse pour l’oreille humaine, et les secousses trop faibles pour être ressenties.

Les enregistrements ont donc été « légèrement » traités et accélérés pour devenir audibles grâce à une technique dite de « sonification », réalisée par des chercheurs de l’Institut de physique du Globe de Paris. Ils sont représentatifs des 21 événements dont les scientifiques sont quasi-sûrs qu’il s’agit de séismes, sur une centaine d’événements détectés.

Avec un casque audio, on entend donc un grondement léger, un bourdonnement peu spectaculaire à première écoute, mais dont les scientifiques tirent déjà des conclusions sur la composition de la croûte martienne.

Cette croûte est sans doute comparable à « un mélange de la croûte de la Terre et de celle de la Lune », écrit le Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa. Les failles dans la Terre se referment relativement rapidement grâce à l’eau qui s’y infiltre, ce qui permet aux ondes de traverser les vieilles fractures sans interruption et de filer à travers la croûte.

A l’inverse, la croûte lunaire est « plus sèche », les failles ne se referment pas vite et les ondes se propagent pendant des dizaines de minutes au lieu d’aller en ligne droite.

Mars ressemble plus à la Lune, et les ondes sismiques s’y propagent pendant environ une minute, « tandis que les séismes sur Terre peuvent apparaître et disparaître en quelques secondes », poursuit le JPL.

Les équipes gérant le sismomètre n’en sont qu’au début de leur exploration du sous-sol, dont ils entendent un jour découvrir la composition complète, notamment du noyau.

Les deux sons sont disponibles ici et .

Contenu partenaire