Maladie de Parkinson: espoir autour d’une nouvelle approche thérapeutique
Un essai clinique visant à ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson a été lancé, après l’opération « réussie » d’une première patiente qui s’est fait poser un implant cérébral diffusant de la lumière proche de l’infrarouge, ont annoncé vendredi le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble (sud-est) et le Commissariat français à l’énergie atomique (CEA).
Cette nouvelle approche thérapeutique, qui a fait ses preuves en laboratoire sur des animaux, « pourrait ralentir la perte des fonctions motrices des patients » atteints de la maladie de Parkinson, pathologie neurodégénérative qui touche plus de 6,5 millions dans le monde et qu’on ne peut pas guérir, précisent-ils dans un communiqué.
La « stimulation cérébrale profonde », diffusée par une électrode dans le cerveau, permet actuellement d’améliorer significativement les symptômes, mais pas de ralentir le processus dégénératif.
Une nouvelle technologie, développée depuis plusieurs années au niveau expérimental, consiste à « délivrer de la lumière proche de l’infrarouge (une gamme spécifique de longueurs d’ondes, NDLR) à proximité de la zone du cerveau qui dégénère », a expliqué à l’AFP le professeur Stephan Chabardès de l’Université Grenoble Alpes.
« Chez la souris, le rat et le singe, il a été démontré que cet infrarouge avait des effets significatifs sur le ralentissement de la mort cellulaire des neurones » impliqués dans la maladie, a poursuivi ce neurochirurgien au CHU Grenoble Alpes.
Le CEA, le CHU Grenoble Alpes, l’Université Grenoble Alpes et Boston Scientific Corporation, société spécialisée dans les dispositifs médicaux, ont donc mis au point une sonde qui, une fois implantée dans le cerveau humain, est capable de délivrer cette lumière infrarouge. Sans être trop invasive.
A la différence de la stimulation cérébrale profonde qui délivre un courant électrique, « l’illumination dans le proche infrarouge cible la substance noire dans le cerveau, site de la dégénérescence des neurones responsables des symptômes de la maladie », détaille-t-il.
En illuminant la substance noire, les photons de la lumière agiraient sur les cellules en souffrance, comme s’ils leur redonnaient de l’énergie. « Ca a marché sur des animaux mais il faut rester prudent », a ajouté le Pr Chabardès.
Le 24 mars dernier, le neurochirurgien a opéré « avec succès » une patiente atteinte de la maladie, qui a rejoint l’essai clinique. L’équipe de recherche souhaite inclure 14 patients dans le protocole, d’une durée de quatre ans.
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