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L’homme de Spy serait le dernier Néandertalien

Le Vif

L’Homme de Néandertal et l’Homo sapiens auraient cohabité pendant des milliers d’années sur le continent européen, selon les résultats d’une étude internationale publiée mercredi dans la revue Nature et à laquelle l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) a participé.

Grâce à une nouvelle méthode de datation au carbone, les chercheurs ont également découvert que l’Homme de Spy est le dernier Néandertalien daté à avoir disparu.

Les chercheurs savaient d’ores et déjà que les Néandertaliens et les Hommes anatomiquement modernes s’étaient hybridés. En effet, une analyse des génomes des deux Hommes avait démontré que, à l’exception des Africains, les Hommes modernes partageaient jusqu’à 2% de leur ADN avec les Hommes de Néandertal. La cohabitation des deux populations sur le continent asiatique avait déjà été prouvée, néanmoins, aucune preuve ne permettait d’établir le même constat pour le continent européen. C’est aujourd’hui chose faite grâce aux résultats d’une étude internationale longue de quatre ans menée par l’Université d’Oxford à laquelle l’IRSNB a participé.

Il n’existe toujours aucune preuve archéologique directe, cependant les nouvelles datations des fossiles des quarante sites archéologiques ciblés par l’étude permettent d’établir une cohabitation des deux populations longue de 2.600 à 5.400 ans sur notre continent. Les archéologues ont en effet réalisé que les derniers Néandertaliens avaient disparu d’Europe il y a environ 40.000 ans alors que l’apparition des Hommes modernes sur le continent remonte à plus ou moins 45.000 ans.

Autre découverte majeure de cette étude: l’Homme de Spy est le dernier Homme de Néandertal daté à avoir disparu. Jusqu’à présent, les spécialistes pensaient qu’il s’agissait d’une population du sud de l’Espagne.

Les résultats de cette étude sont très importants pour les scientifiques puisqu’ils offriront peut-être enfin la possibilité de comprendre la disparition des Néandertaliens en faveur de l’Homme moderne. « Seules de nouvelles fouilles, études et analyses permettront d’affiner notre compréhension du remplacement à l’échelle du continent mais aussi au niveau régional », conclut Patrick Semal, chef de service du patrimoine de l’IRSNB.

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