Les oestrogènes comme traitement potentiel du Covid: un labo belge poursuit son étude
Mithra a achevé le recrutement de patients atteints du coronavirus pour son étude de Phase II Coronesta. Celle-ci vise à évaluer le rôle protecteur de l’Estetrol, un oestrogène naturellement produit par le foetus humain pendant la grossesse, dans l’infection due au Covid-19. Les premiers résultats de l’essai sont attendus durant l’été prochain, annonce jeudi l’entreprise liégeoise spécialisée dans la santé féminine.
L’étude vise précisément « à explorer l’action de l’Estetrol sur la réponse immunitaire, inflammatoire et vasculaire des patients infectés par le Covid-19 et à déterminer si l’Estetrol permet de réduire le risque de progression vers une forme plus sévère de la maladie ». Il s’agit du premier essai clinique prospectif d’un oestrogène dans le Covid-19.
Un groupe d’experts internationaux a en outre confirmé la pertinence scientifique de l’usage des oestrogènes comme traitement potentiel du coronavirus et d’autres maladies virales. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, il est admis que les hommes ont environ deux fois plus de risques que les femmes de souffrir d’une forme sévère de la maladie et d’en mourir, explique Mithra. Une prédominance masculine que l’on retrouve d’ailleurs dans d’autres maladies infectieuses causées par des coronavirus humains, comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Les oestrogènes sont connus pour moduler le système immunitaire. De plus en plus de données indiquent que les oestrogènes pourraient jouer un rôle important dans l’amélioration de l’issue de l’infection due au Covid-19. Ils agissent en effet sur une protéine servant spécifiquement de porte d’entrée à certains coronavirus pour pénétrer dans les cellules humaines et permettent de réduire son expression.
D’autres études internationales soutiennent également un effet protecteur d’un oestrogène présent dans l’organisme à des niveaux élevés chez des femmes infectées par le Covid-19, relève encore Mithra.
Le programme clinique de l’entreprise liégeoise se déroule dans des centres en Belgique, en Russie et en Pologne. L’objectif principal de l’essai est d’évaluer la capacité de l’Estetrol à améliorer le pourcentage de patients qui se rétablissent après 28 jours par rapport à ceux qui recevront un placebo. Les premiers résultats de l’étude sont attendus au cours de l’été.