Le prix d’un accouchement en Belgique : 4.004 euros
Une étude des Mutualités Libres révèle qu’accoucher devient de plus en plus onéreux en Belgique, à plus forte raison dans le cas d’une césarienne.
Avant que votre enfant ne vous soumette une longue liste de jouets pour Noël, il semble que vous allez déjà en être pour vos frais pour sa seule naissance… Une récente étude des Mutualités Libres (troisième organisme assureur du pays) révèle qu’accoucher devient de plus en plus onéreux en Belgique, à plus forte raison dans le cas d’une césarienne. Naturellement, les prix se répercutent sur l’assurance maladie.
Le recours à la césarienne, dont il ne faut pas oublier qu’il peut également présenter certains risques pour la santé de la femme, suit une hausse très nette dans les pays industrialisés (60 % d’augmentation en une vingtaine d’années). En Belgique, les accouchements par césariennes représentent 19 % des naissances.
Il ressort de l’étude des Mutualités Libres qu’à 5.554 euros en moyenne, un accouchement par césarienne coûte 38 % plus cher qu’un accouchement par voie naturelle. Sur cette somme, 1.541 euros sont à la charge directe de la future mère. Par comparaison, l’accouchement naturel s’élève, lui, à 4.004 euros, dont 1.095 euros directement imputables à la mère. Globalement, une femme va devoir payer elle-même 28 % des frais engendrés par son accouchement, toutes méthodes confondues.
Pourquoi la césarienne est-elle plus chère ? Premièrement parce qu’une femme passe entre deux et trois jours supplémentaires à l’hôpital après en avoir subi une, la durée d’hospitalisation d’un accouchement naturel étant de 4 à 5 jours. Ensuite, les suppléments pour pouvoir passer ses premiers jours avec son bébé en chambre individuelle sont bien sûr assez salés. Et les honoraires hospitaliers achèvent de grever le budget, même s’ils peuvent sensiblement varier d’un établissement à l’autre (Bruxelles détenant le record des maternités les plus chères).
On peut ainsi regretter que si peu de femmes belges choisissent d’accoucher à domicile : seulement 0,7 % des Belges, alors qu’un tiers des Néerlandaises accouchent chez elles. C’est d’autant plus curieux que ce choix réduirait grandement les frais tout en permettant un confort et une intimité optimaux. Ce serait non seulement avantageux pour les femmes elles-mêmes mais plus largement, du point de vue de la société. Mais l’angoisse pousse la majorité des femmes à choisir l’hôpital ou la clinique pour accoucher.
Il existe également des maisons de naissance dont l’existence pourrait être davantage mise en avant. Ces établissements sont tenus par des sages-femmes, distincts mais géographiquement proches d’un hôpital. Les femmes en bonne santé, dont la grossesse se déroule normalement et ne présentant aucun risque, peuvent y être suivies médicalement, y accoucher et y bénéficier de divers services liés à la maternité. Par ailleurs, cette solution présente également l’avantage de valoriser les compétences des sages-femmes. Les études soulignent les effets positifs d’un tel choix sur le déroulement de l’accouchement (moins de médications et d’interventions chirurgicales). Mais il n’existe que 7 maisons d’accouchement en Belgique.
Alexandre Huillet
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