La tuberculose est bien plus ancienne que ce qu’on pensait
Des chercheurs polonais et américains ont découvert des traces de tuberculose sur le squelette vieux de 245 millions d’années d’un reptile marin préhistorique.
Les résultats de leurs recherches, déjà parus dans le journal Royal Society Open Science de Londres, ont été présentés aux médias mercredi à Katowice, dans le sud de la Pologne.
« Ils permettent de faire un grand bond dans le temps », a commenté le principal auteur de l’étude, le paléontologue de l’Université Silésienne Dawid Surmik, interrogé au téléphone par l’AFP. Jusqu’ici, a-t-il précisé, « les traces constatées les plus anciennes de la tuberculose remontaient à dix-sept mille ans ».
Le squelette du reptile, un proneusticosaure, de la famille éteinte des nothosaures, ressemblant à un petit crocodile mangeur de poissons, avait été découvert à Gogolin, en Silésie, au tout début du XXe siècle. Mais c’est seulement récemment que les chercheurs se sont intéressés à une série d’excroissances osseuses observées sur quatre côtes de l’animal.
En collaboration avec Bruce Rothschild, du Carnegie Museum de Pittsburgh (Etats-Unis), et la paléobiologiste polonaise Katarzyna Janiszewska, Dawid Surmik a examiné ces excroissances en recourant à la microtomographie, ce qui lui a permis d’exclure qu’il s’agisse de tumeurs cancéreuses, puis un diagnostic différentiel a également permis d’éliminer les maladies autres que la tuberculose.
« On ignore tout de ce reptile, s’il vivait en groupe ou solitaire, et on ne sait pas comment il a pu être contaminé, peut-être par la morsure d’un autre animal », a déclaré Dawid Surmik, qui relève cependant une coïncidence intéressante : les phoques d’aujourd’hui, qui peuvent avoir un mode de vie proche de celui du nothosaure, souffrent fréquemment de tuberculose.
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